Côte d’Ivoire : au delà des S Kelly, décryptage sur ces stars ivoiriennes des réseaux sociaux

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Selon Yves de M’Bella, le passage samedi 17 février 2018 de l’artiste S Kelly, bana la référence, a battu le record d’audience, depuis 13 ans , de l’émission Rien à cacher, sur Radio Nostalgie. 

Cette performance offre une autre occasion de parler de ces ivoiriens qui font le buzz sur les réseaux sociaux, et de parler de l’interdépendance entre le virtuel et le réel. Notre décryptage est d’autant plus pertinent que nous avons vu sur Facebook, une sorte de pétition demandant à la RTI, et en particulier aux responsables de l’émission C’midi, d’inviter S Kelly.

Cet artiste a sûrement du talent et des idées à revendre. Son audience sur les réseaux sociaux, a progressé au fil des semaines. Il s’est d’abord distingué par des proverbes, et des pensées, des commentaires, et des opinions livrés sur plusieurs sujets d’actualité aussi bien, en Afrique que dans le monde.

« L’oiseau de Dieu » , (un de ses multiples surnoms) qui a réussi à créer le buzz ( avoir du succès et susciter un grand intérêt sur les réseaux sociaux), avec son idée de poudre sur le corps , et avec son concept de la machette, ainsi que bien d’autres sujets, prend au sérieux son rôle d’agitateur d’idées, de concept, et sa capacité à faire intégrer une certaine de voir les choses. Il lui revient de mieux structurer sa vision, et de se donner des objectifs clairs et précis à atteindre, puisqu’il a fortement insisté sur le fait, qu’il n’est pas un simple chercheur de buzz ; et qu’il a donné l’impression de savoir clairement ce qu’il veut.

Au delà des « degammages » plus ou moins assumés, de certains  dérapages qui peuvent être maîtrisés ou évités , l’on sent un homme qui veut se faire entendre , un homme qui a lu des livres comme la Bible, qui a pris la peine de se documenter sur nos traditions africaines , et sur l’histoire des civilisations, avec sa connaissance de l’histoire de la la déesse Isis, le dieu Osiris, et bien d’autres références à l’Egytologie, et au berceau de l’humanité.

Cela dit, malgré ces bonnes dispositions, la RTI, dont la mission de service public est contraignante, peut-elle en l’etat actuel assumer l’intégralité des propos tenus sur Radio Nostalgie, samedi dernier par S Kelly ? L’on pourrait sans doute dire que l’artiste a réagi , en fonction de l’esprit de l’émission , et que si les choses sont mieux préparées et cadrées dans un cadre où l’on ne cherche pas à ne rien cacher , les éventuels abus et écarts de langage peuvent être évités sur la chaîne publique.

Notre décryptage va au delà de S Kelly, pour interroger sur le rapport des stars ivoiriennes des réseaux sociaux avec le réel.

Si les utilisateurs des réseaux sociaux demandent que les médias donnent la parole à certaines de ces stars, n’est-ce pas parce que malgré tout, le virtuel ne suffit pour labelliser et certifier les talents, n’est-ce pas parce que le virtuel a encore et toujours besoin du réel ?

D’ailleurs, le plus suivi sur les réseaux sociaux, à savoir DJ Arafat, est d’abord un acteur issu du réel. Il a des productions. Il a des fans réels, avant d’avoir des fans virtuels ; ses fans réels vont à ses concerts, ils téléchargent sa musique. Son exemple montre que le réel, est souvent d’abord présent, et que c’est ce qui donne du contenu et du répondant au virtuel.  D’autres stars des réseaux sociaux, comme Johnny Patcheco continuent de faire leur  audience sur tous les sujets, malgré quelques fausses alertes comme l’annonce du décès de Simone Gbagbo. On peut aussi citer Lolo Beauté, Papi Pawa de London, Papouni Gang, Gouza Nahounou, sans oublier que c’est facebook qui a révélé l’humoriste Observateur , ainsi que Prissy la degammeuse. La liste n’est pas exhaustive. Elle révèle une dynamique, une actualité du virtuel, et des réseaux sociaux qui impactent certes le réel, et notre quotidien, mais qui ne peuvent pas prospérer durablement, si les choses ne restent que dans cet univers virtuel et numérique.

La vie quotidienne des populations ivoiriennes, (comme d’ailleurs celle des populations dans les pays)  est marquée par des réalités,  par les exigences et contraintes du concret : aller au travail , aller à l’hôpital, aller au marché, conduire , manger , dormir, construire des routes , voyager , honorer ses rendez-vous, rendre visite, prendre l’es transports, etc; autant de choses de la vie de tous les jours, de la vie quotidienne qui ne peuvent se faire uniquement sur les réseaux sociaux, et qui aident à comprendre que ces stars des réseaux sociaux, ont besoin de sortir du virtuel pour aborder et affronter le réel, si elles veulent fructifier leur notoriété , et rendre cela durable.

Faire du sport par exemple , devenir une star du football comme Ronaldo, Messi, Neymar, Drogba, Etoo ; devenir une icône de la musique au niveau international comme Alpha Blondy et bien d’autres…. , sont des faits concerts et non virtuels , des éléments de la réalité, qui ne peuvent pas se faire sur les réseaux sociaux, même si ceux-ci ont vocation à les amplifier , et à accroître leur impact.

Savoir marier ou fusionner le virtuel et le réel, pour faire avancer la société, voici le défi de la durabilité posé à tous et à toutes , au delà de ces stars et leaders qui font l’actualité du moment, et qui sont influents à leur façon sur ces plates-formes.

Wakili Alafé

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