Dernère publication
Le 25 septembre 2018, à l’ouverture de la 7è édition de la CGECI Academy, de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) au Plateau, le chef de l’État ivoirien a parlé d’un nouveau gouvernement à l’issue des élections couplées du 13 octobre 2018.
Les élections se sont ensuite effectivement tenues. Depuis lors, les uns et les autres scrutent l’horizon, avec vigilance et impatience. D’aucuns avaient même pensé que les décisions devaient être prises aussitôt après le scrutin du 13 octobre 2018, s’étonnant plus de deux semaines après que cela ne soit pas encore le cas ! Qu’est ce qui explique cela ?
[ L’agenda du chef de l’État ]
Selon les informations recueillies par l’IA, le chef de l’État Alassane Ouattara, a déjà son idée d’ensemble sur la question. Il laissera passer toute la période du contentieux relatif aux élections couplées. Les décisions définitives devant être rendues d’ici la mi-décembre, des élections partielles devant se tenir à Port Bouet et dans le Guemon, sans préjuger des autres décisions ( annulation ou non ) que la chambre administrative pourrait prendre, le Président Alassane Ouattara et le Premier ministre, feront coïncider le remaniement avec la période de l’an 2 du gouvernement Amadou Gon Coulibaly, c’est à dire en janvier 2019. À cette période, l’on aura un tableau définitif des élections ( municipale et régionale), avec les victoires définitives, on saura notamment qui est le maire de Port Bouet comme de toutes les communes ; on saura également qui sont définitivement les présidents des régions de Côte d’Ivoire. Les fêtes de fin d’année seront également derrière les ivoiriens et les ivoiriennes. À cette période, le processus de mise en place des conseils municipaux et régionaux, se fera avec les différentes passations des charges.
[ Le mode opératoire et les objectifs ]
Compte tenu des postes de président de Conseil régional, qui ne sont pas compatibles, avec la qualité de ministre et de membre de gouvernement, ( les ministres maires Hamed Bakayoko, Amédée Kouakou, Mariatou Koné, Anoblé , Amichia, Issa Coulibaly, Danho Paulin, etc n’ont par exemple aucun souci ), il faudra régler la question des choix à faire et des incompatibilités pour les ministres qui ont été élus têtes de liste dans les régions. Ceux-ci devraient formellement être élus et désignés Président de conseil, puis ensuite transmettre l’intérim ou la suppléance à un vice-président. N’est-ce pas au cours de cette période de gestion des incompatibilités pour les cas connus, ou à connaître ( Gontoungo, Indenié-Djuablin, Sud Comoé , La Mé, le Cavally, le Tonkpi, la Nawa ), que le remaniement pourrait se faire, après notamment la démission du gouvernement ?
Une démission qui servira à être boucler quelques consultations en vue de mettre en musique, les idées du chef de l’État sur la question. L’attente jusqu’à Janvier 2019 peut sembler très longue, parce qu’elle est de deux mois et demi. Une période au cours de laquelle, il n’y a vraiment pas de quoi s’ennuyer. Une période à l’issue de laquelle l’on aura toujours un gouvernement Rhdp, un gouvernement toujours sans la caution officielle du Président Bédié si rien ne change, mais aussi avec le maintien possible d’un cadre comme Thierry Tanoh, pour quand même permettre au Rhdp de se prévaloir d’une telle caution, et faire mettre en avant le double jeu du Président Bédié : il sort les autres ministres Pdci du secrétariat exécutif du parti, mais il y maintient Thierry Tanoh, sans que les militants aient des explications sur la question. Dans la même veine, le gouvernement pourrait être davantage ouvert sur la société civile, et même à une ou deux figures de l’ex opposition pro Gbagbo, ou Fpi.
Bien entendu, un tel agenda peut être l’objet de beaucoup d’autres impératifs, que le chef de l’État et le Premier ministre, chef du gouvernement, peuvent maîtriser, ou non. En attendant, rendez-vous en janvier 2019….
Charles Kouassi, avec TAB