Les Samedis de Biton : LE POUVOIR DE LA MUSIQUE

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Dernère publication

 

La scène m’a été rapportée par un enseignant où s’est déroulée une conférence. Dans une ville de province, au sein d’un lycée mixte. Un intellectuel prononçait une conférence sur l’importance de la lecture. Un thème qui m’est cher. J’ai même écrit un livre sur le sujet. Au cours d’une de mes nombreuses dédicaces, dans une grande librairie de la capitale économique, un économiste français, expert dans plusieurs domaines financiers, de passage à Abidjan, est passé me saluer pour ce livre qu’il a lu et que toute l’Afrique doit en faire son livre de chevet et ajoute-t-il, principalement les Ivoiriens. Ils sont nombreux des personnes qui me disent ou qui m’écrivent pour me dire qu’ils ont été convertis à la lecture par et grâce à ce livre. C’est dire combien le sujet est de grande importance. Devant l’apathie, l’indifférence de certains élèves, au cours de la conférence, l’intellectuel leur a demandé s’ils avaient vu un pays qui s’est développé par la musique estimant qu’ils s’intéressaient beaucoup plus à la musique qu’à la littérature.

Avec un cran de bravoure, plusieurs élèves ont répondu spontanément : « Le Congo. » Cela peut faire sourire ou rire, mais c’est une réalité. Que serait devenu ce pays immense sans la musique ? Toutefois, en Afrique, on a tendance à confondre la musique et les musiciens. Certains musiciens par leurs excentricités, leur excès ont amené les intellectuels à avoir un certain mépris pour la musique. Le contenu des chansons africaines est semblable à la presse. Elle fait des louanges et dénonce aussi. Il permet aux dirigeants politiques de mieux comprendre leur peuple et de suivre le meilleur chemin pour leur épanouissement. De nombreuses chansons dans ce pays sont des exemples concrets. Il serait bon que des sociologues, si ce n’est pas déjà fait, travaillent sur chanson, musique et développement en Afrique. Au niveau de l’Occident, les chiffres existent pour montrer l’apport de la musique dans le développement des pays. En France, en Angleterre, aux États-Unis d’Amérique, la musique représente un fort taux de pourcentage dans leur Produit National Brut, se situant dans les cinq premières matières d’exportation.

En Angleterre, on se souvient que les Beatles ont été ennoblis par la Reine à cause de leur apport à l’économie britannique. Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, la musique est devenue un vrai accélérateur de développement économique. Si les économistes se penchent sérieusement sur les chiffres de la musique ivoirienne, la surprise sera grande de constater et de remarquer que la musique rentre dans le développement du pays. La preuve se situe dans l’installation de plusieurs Majors en Côte d’Ivoire. Le pays vit dans un vrai boum de la musique avec des radios, des télés et la publicité. Combien de francs CFA les Magic System font tomber dans la bourse ivoirienne, sans compter ceux des Coupé-Décalé, du Zouglou, ces courants musicaux ivoiriens installés dans tous les pays africains. Sur le plan individuel, la musique est l’un des plus grands facteurs de stimulant. Sans quoi on ne comprendrait pas les succès éternels des Mozart, Chopin et autres grands de la musique classique. D’ailleurs, il serait bon, pour sa pérennité que de nombreux succès africains soient transformés en musique classique pour faciliter son écoute et sa vente dans le monde. Moi, je ne peux pas écrire sans avoir la musique comme support. Comme la kora et le balafon. Deux musiques qui ont obtenu des Grammy Awards. Dans un livre de Dorothée Koechin de Bizemont intitulé : « L’Univers d’Edgar Cayce, Tome 1, page 118 : « Etudiez la musique cela vous aidera, car il y a beaucoup de musique dans la construction du corps. Et c’est les vibrations musicales aideront votre organisme à récupérer la vue et utiliser les énergies du son, qui sont liées à celles de la vision. » En Afrique, la musique, comme thérapie dans le domaine de la santé, est bien connue. Cela montre, on ne peut plus, l’importance de la musique dans le développement des pays et des individus. Exactement comme la lecture et la littérature. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.

Par Isaïe Biton Koulibaly

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