Forum de Dakar : Macky Sall dénonce l’ONU au Mali, en Rdc et les forces du mal en Afrique

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À l’occasion du Forum de Dakar, consacré cette année aux « Enjeux de stabilité et de développement durables », le président sénégalais s’en est pris mardi 6 novembre 2018, à tous ceux qui déstabilisent l’Afrique.

Comme s’il était déjà en campagne électorale pour sa réélection à l’occasion de la présidentielle prévue en février 2019 , Macky Sall ne perd pas une occasion de marquer son territoire et de hausser le ton sur la scène internationale pour mieux faire comprendre à ses compatriotes, comme aux amis du Sénégal qu’il est devenu un personnage incontournable pour la sécurité de toute la sous-région,  et qu’il pèse bien au-delà de l’Afrique de l’Ouest.

C’est une évidence, bien sûr, de rappeler que « tous nos États sont menacés et exposés » au terrorisme car « aucun pays n’est à l’abri et chaque pays est une cible », mais encore faut-il trouver les mots justes et forts pour que ce message porte. C’est-à-dire qu’il soit entendu et compris pour déclencher une véritable prise de conscience en Afrique. Et pour que les mesures idoines qui s’avèrent urgentes et nécessaires soient prises et permettent aux Africains de prendre en main leur destin, tant il est vrai que « la paix, la sécurité et la stabilité sont les préalables au développement ».

C’est à cela que s’est essayé Macky Sall, à cette 5ème édition du Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique, organisée conjointement par la France et le Sénégal, et ouverte lundi 5 novembre 2018 au Centre international de Conférence Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio.

Devant un public de plus de 500 personnes composé de ministres, diplomates, généraux, industriels, experts et journalistes qui ont tous au cœur la passion de l’Afrique, et des questions de sécurité et le développement, le chef de l’État sénégalais s’est fait entendre.

[ « L’objectif de ce Forum,
c’est de lever les tabous » ]

« Il faut que nos États restent forts et résilients », a martelé le président du Sénégal, qui a rendu hommage aux deux organisations qui sont les chevilles ouvrières de ce rendez-vous désomais incontournable du Forum de Dakar : la Compagnie européenne d’Intelligence économique (CEIS) que préside l’ancien député français Oliver Darasson, et le Centre des Hautes Etudes de Défense et de Sécurité (CHEDS), que dirige le général sénégalais Paul Ndiaye.

« Quand l’État est affaibli, il perd sa fonction protectrice et la confiance de ses partenaires », a observé Macky Sall. Il a ajouté : « Les forces du mal qui attentent à la vie prospèrent où l’État est affaibli et défaillant. Or le premier droit, c’est le droit à la vie ». On l’aura bien compris : les « forces du mal » ainsi prises à partie, ce sont toutes les organisations terroristes et leurs complices trafiquants en tout genre, qui tentent de déstabiliser l’Afrique pour mieux faire prospérer leurs juteux trafics.

« C’est pourquoi l’État doit se donner pleinement les moyens d’assumer ses missions régaliennes que sont la paix et la sécurité. Nos États sont ainsi tenus de se doter de forces armées, bien formées et équipées », a enchaîné le président sénégalais qui a dénoncé également l’inefficacité de bien des missions des Nations Unies et de forces de maintien de la paix en Afrique. « Il n’est ni normal ni logique » qu’avec 10.000 « casques bleus » de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali), le Mali soit toujours l’objet d’autant d’attaques terroristes, à souligné ainsi Macky Sall qui rappelle haut et fort que « l’objectif de ce Forum est de lever les tabous ».

[ « La cyber-criminalité en passe de devenir une arme de destruction massive » ]

Et il en a donné aussitôt l’exemple. Après le Mali, il a évoqué la RDC où les 15.000 hommes de la MONUSCO (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo) qui a succédé en décembre 2010 à une mission onusienne – déjà présente depuis de longues années – semble faire du sur-place. La MONUSCO, explique pourtant le général français Bernard Commins, son commandant par interim, doit composer avec une situation sécuritaire fragile et une situation politique qui – à l’approche de l’échéance électorale du 23 décembre prochain – « peut encourager certains à agir de manière plus violente ». Dans ce pays, là encore, rien n’est gagné…

Et Macky Sall d’appeler à une « surveillance » plus rigoureuse de l’internet et de ses usages parfois inquiétants en Afrique où « la cyber-criminalité est en passe de devenir une arme de destruction massive ». D’où l’ouverture hier – en marge du Forum de Dakar – d’une École de cyber-sécurité inaugurée conjointement par Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, et son homolgue sénégalais, Sidiki Kaba, au sein de l’Ecole nationale d’administration.

Un sujet qui sera à coup sûr abordé lors du Salon ShieldAfrica, qui se déroulera du 21 au 24 janvier 2018 à Abidjan sur le thème : « Protection et contrôle des frontières ». Tant il est vrai que les cyber-criminels de tous les pays se moquent et se jouent des frontières !

Une correspondance particulière de Bruno Fanucchi envoyé spécial à Dakar pour (www.lafriqueaujourdhui.net<http://www.lafriqueaujourdhui.net>)

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