Contribution Référendum du 30 octobre 2016 : les dix enseignements à tirer du boycott

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Les instituts de sondage et les marchés financiers n’ont pas vu venir à grand pas ni le Brexit voté à 51,9% en juin 2016 au Royaume-Uni, ni le non froid du peuple à l’accord de paix avec les FARC, au cours du référendum en Colombie en octobre 2016.

A la différence du Royaume-Uni et de la Colombie, la belle leçon du référendum globalement apaisé, sur la nouvelle constitution en Côte d’Ivoire, en date du 30 octobre 2016, était prévisible, en terme de plébiscite et de maturité démocratique, en dépit du mot d’ordre de boycott de l’opposition politique ivoirienne.

Les dix (10) enseignements
à tirer du boycott sont
les suivants :

1. La victoire écrasante du oui ne doit plus être tournée en dérision, à 93,42% face au non à 6,42%, avec un taux de participation de 42, 42%, politiquement correct, tangible, palpable et visible pour un référendum en Afrique, loin du fond de violence électorale et des recettes de la politique de la chaise vide;
2. En Côte d’Ivoire, avant la proclamation du résultat de l’élection présidentielle du 25 Octobre 2015, par la Commission Électorale Indépendante, un candidat indépendant a reconnu sa défaite et félicité le Président réélu. Les observateurs nationaux et internationaux ont unanimement félicité tous les candidats et le peuple ivoirien pour la maturité, le comportement pacifique et responsable, le climat de paix, l’environnement apaisé sur toute l’étendue du territoire national, le vote en toute liberté et dans l’ordre, le vote discret, la transparence dans le vote, le scrutin crédible et juste, l’esprit patriotique, de dépassement, de fraternité et de paix, en dépit des dysfonctionnements d’ordre logistique qui ne mettaient en cause le principe d’impartialité;
3. A la différence de l’élection présidentielle du 25 octobre 2015, le référendum du 30 octobre 2016 a enregistré des actes de vandalisme à déplorer, sans effusion de sang et de perte en vie humaine, qui ne mettent pas en cause la sincérité du scrutin, grâce à l’appui, et à la maîtrise des forces de l’ordre. Il convient de noter et saluer les conditions globalement apaisées du vote, le comportement responsable du peuple ivoirien, l’esprit de discipline dont ont fait montre les populations, l’ouverture ponctuelle de la majorité des bureaux de vote, l’utilisation des tablettes, la maîtrise des outils, règles et procédures d’élections, le bon déroulement du scrutin pour une élection juste, transparente, libre et crédible;
4. L’opposition politique a fait du boycott, un instrument de rejet de la prouesse politique et institutionnelle du pouvoir, en battant en brèche les résultats du scrutin et l’adoption de la nouvelle constitution qui assainit l’environnement dans lequel se crée la croissance avant de la rendre durable et partagée au profit du peuple, notamment des classes moyenne et inférieure. Le peuple ivoirien veut se donner de la perspective, du champ démocratique et de la prospective stratégique. Il veut contribuer à l’élaboration des stratégies, actions et mesures de partage équitable des richesses nationales pour réduire les disparités économiques et sociales entre le Nord et le Sud du pays.L’atteinte de cet objectif majeur, passe par une nouvelle constitution inclusive, participative, de paix, d’humilité, de stabilité et de modernité;
5. L’aspiration au boycott de l’opposition politique était moins grande que la volonté majoritaire de tolérance, de dialogue, de cohésion sociale, d’union, de fraternité et de paix des ivoiriens, qui ont vite compris par sagesse, par vocation et par expérience tirée des impacts négatifs de la crise post électorale de décembre 2010 à avril 2011, que dans toute crise il y’a une opportunité de développement, de dépassement dans la paix, la réconciliation, la cohésion sociale et la concorde nationale;
6. En Côte d’Ivoire si haut qu’est le but, le oui pour la nouvelle constitution l’atteint toujours au cours d’un référendum, parce qu’il est béni et protégé au ciel, par l’esprit du père fondateur, Felix Houphouet Boigny, qui s’attelle avec un sacerdoce de missionnaire à l’édification et à la consolidation de la paix, dont le fondement constitue la stabilité, la matrice des générations futures, très loin de l’esprit funeste de la guerre fratricide;
7. La politique ne doit pas nuire à la personnalité originale et structurée de la Côte d’Ivoire, pays de la vraie fraternité, de dialogue et de paix, locomotive de la croissance économique dans la zone de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), pôle de développement sous régional intégré aux communautés économiques régionales et à l’économie mondiale, candidate au poste de représentant non permanent de l’Afrique au Conseil de Sécurité de 2018 à 2019;
8. le boycott contribue à la panne de la présence de l’opposition politique à toutes les consultations électorales à venir encadrées et régies par la nouvelle constitution de la troisième République. Le boycott a un plafond de verre qu’il ne dépassera pas;
9. Avec un faible taux de 6,42% pour le non, contre un taux écrasant de 93,42% pour le oui, la bataille juridique, la rhétorique et la logique de confrontation des chiffres ne sont plus de mise pour combler l’écart titanesque, aussi difficile que démonter une centrale nucléaire. L’opposition politique doit tirer les leçons du boycott pour réviser les paramètres, dans le sens de faire la différence entre l’actualité, la réalité et l’utopie sans slogan fumeux;
10. la démocratie a triomphé sur l’abstention. Cependant, les préoccupations, les observations et les propositions de l’opposition politique doivent être écoutées et entendues pour cultiver la solidarité, la fraternité, le vivre ensemble et la cohésion sociale, à l’effet d’assurer la stabilité, si à l’avenir elles s’inspirent des exemples instructifs, constructifs et mobilisateurs pour éviter les violences électorales.

Laurent Maurice Kouakou
Chroniqueur expert consultant

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