Agressée à sa descente de travail- Dame Affala raconte son calvaire et réclame plus d’un milliard de FCFA: La réaction de la Sodeci, son ex-employeur

3858

Dernère publication

Une dame ex-employée de la Sodeci a été victime d’une agression et tentative d’assassinat au sortir de son lieu de travail en 2016. Depuis cette date, sa vie a basculé.

Elle accuse son chef de service d’alors Degny Guy Florent d’être le bénéficiaire ou le commanditaire de l’agression, et de n’avoir rien entrepris pour qu’elle soit secourue au moment de l’attaque. Elle ajoute qu’il aurait refusé d’informer la direction générale, en arguant que ce n’était pas un accident de travail, alors que selon elle, c’était bien le cas, puisque c’est à la demande de ce chef de service qu’elle serait restée tardivement au bureau le jour de l’agression. Elle réclame à la Sodeci, des dommages et intérêts de plus d’un milliard de francs CFA. Depuis trois ans, elle estime n’avoir aucun interlocuteur soucieux de son drame et de sa souffrance. Face à cette situation, elle a saisi la justice, à travers une plainte au Procureur de la République.

Elle souhaite également saisir le doyen des juges d’instruction, alerter l’opinion publique, et même le Président de la République, pour faire sortir selon elle, de l’indifférence la Sodeci. Dans sa plainte, outre le bénéficiaire ou le commanditaire présumé, elle cite nommément un agent commis à l’exécution de l’agression. Selon elle, il ne s’agit pas d’une agression de simples passants et badauds. Des investigations laissent entendre qu’elle aurait découvert des magouilles et des malversations dans son travail de contrôle de gestion. Elle affirme que l’agression dont elle a été victime, avait pour but de la faire taire, en la réduisant à néant. Saisi du dossier, l’IA a d’abord voulu s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une affabulation. Que la dame a existé, et qu’elle a effectivement travaillé au sein de l’entreprise. À côté de la tentation de banalisation des faits, ou des soupçons de démence, nous avons tenté de savoir si la Sodeci a entrepris une enquête interne pour recueillir les témoignages et rétablir les faits, la vérité des faits. Nous avons également essayé de savoir si ce type de cas, de faits et d’accusation est récurrent dans la société, ou s’il s’agit d’un fait isolé. En attendant de livrer les détails des investigations menées, et de recevoir la réaction des mis en cause, notamment l’ancien directeur général de la Sodeci, le directeur des opérations, Ezan Jocelyn, et bien entendu Degny Guy-Florent.

En 2018, dame Affala Aoussi Honorine a saisi un huissier de justice à l’effet de constater son état physique, suite à une agression dont elle a été victime en 2016, alors qu’elle était employée à la Sodeci, en tant que contrôleur de gestion chargée de suivre le budget de la structure. Dans le procès-verbal dressé par l’huissier de justice, dame Affala raconte ce qu’elle a vécu dans la nuit du 15 septembre 2015, alors qu’elle rentrait chez elle après le travail : « Je suis dans cet état depuis le 15 septembre 2016, où j’ai été agressée à ma descente du travail à quelque mètres des locaux du siège de la SODECI. Ce jour-là mon supérieur hiérarchique Monsieur Degny Guy Florent, m’a maintenue au bureau jusqu’à 22 heures, et curieusement, en descendant au 7ème étage, je n’ai vu aucun vigile devant les locaux, c’est une fois dans ma voiture que les quidams se sont rués sur moi, arme à feu en main pour l’un, me tapant avec la machette qu’il tenait pour le second, ils m’ont piétiné dans tous les sens et tenant des propos haineux à mon égard. M’ayant laissée pour morte après ces sévices, ils ont emporté tant mon sac à main contenant mes pièces administratives que mon ordinateur portable qui n’était pas une dotation de l’entreprise. J’ai avec mes dernières forces ,escaladé la clôture de la SODECI pour tomber à l’intérieur de la cour, où, mes collègues venant à mon secours, ont été interpellés par mon supérieur hiérarchique qui leur a demandé de me laisser me reposer et que cela passerait sans même chercher à savoir ce qui venait de se passer. Mes agresseurs m’ont tapé avec la machette et m’ont piétinée, cela a abimé les disques L4 à L5 de la hanche, il y’a du sang qui a été découvert au niveau de la colonne vertébrale et régulièrement les douleurs irradient jusqu’aux membres tant supérieurs qu’inferieurs ce qui entraine pour moi, une incapacité motrice grave.

À ce jour, la position assise est un supplice pour moi, je passe mes journées couchée dans ce lit depuis mon arrivée ici (…) Au plan physique comme vous le constatez ,je suis diminuée car j’ai perdue 8 kilogramme depuis l’agression, je suis obligée de rester couchée toute la journée, ne pouvant me déplacer seule, je doit être assistée pour ma toilette et autres besoins ; au plan psychologique, je suis terrifiée, obligée de me cacher de peur que ceux qui m’ont agressé ne me retrouvent pour achever leur sale besogne. Ma vie est gâchée aujourd’hui par la faute de certaines personnes dont ma présence au sein de la société constituait une menace, je ne peux pas me déplacer, encore moins, espérer travailler à nouveau car je ne peux pas rester assise plus de 10 minutes, l’Hôpital Américaine de Paris a demandé à mon employeur de me changer de poste mais cela n’a pas été fait car les certificats n’ont jamais été transmis à la direction par mon supérieur hiérarchique. J’ai 33 ans et je suis déclarée invalide, que vais-je devenir ? Selon les médecins, il me sera difficile d’avoir des enfants alors que j’étais à peine mariée, j’ai des problèmes à l’estomac du fait de la prise de certains médicaments, je suis obligée de porter une ceinture dorsale pour maintenir la colonne vertébrale ».

Selon la plaignante, les dommages-intérêts que son ex-employeur devrait lui verser tourne autour de 1. 516. 000. 000 de FCFA et elle justifie ce montant : « Sachez qu’on ne peut pas acheter une vie humaine, donner des prétentions ne me donnera pas ma mobilité et n’effacera pas le traumatisme qui est le mien aujourd’hui. Je n’ai que 33 ans et l’âge de la retraite est fixé à 65 ans, imaginez ce que j’aurais pu gagner dans cet intervalle ? Un petit calcul simple nous mène à la somme de un milliard cinq cent seize millions (1.516.000.000FCFA) au titre des salaires et ce, hormis les dommages intérêts. Je me réserve le droit d’engager des poursuites judiciaire contre mon employeur et mes agresseurs au moment opportun ».

Les précisions de la Direction de la communication de la SODECI

La Direction de la communication de la SODECI avec qui nous avons échangé, le lundi 19 août 2019, en attendant la fin des vacances judiciaire a apporté des précisions sur les circonstances de l’agression de dame Aoussi Affala Honorine et sur le traitement particulier dont elle a bénéficié de la part de son employeur.

« L’enquête est en cours, mais des précisions s’imposent, parce que le supérieur hiérarchique dont elle parle n’est pas son supérieur hiérarchique. Ce n’est pas un supérieur hiérarchique direct. Il n’y a donc pas de rapports de subordonné direct entre eux. Nous avons été surpris quand l’agression a eu lieu, parce que nous avons découvert beaucoup de choses. L’agression s’est déroulée à plus de 800 mètres de son lieu de travail. Malgré cela, la direction générale qui a été informée le même jour de l’agression, a pris en charge les frais médicaux de la victime. D’abord à Abidjan, puis à l’hôpital américain de Paris. Elle a effectué plusieurs voyages en France, en Business class aux frais de la direction générale et pendant toute cette période, son salaire était payé.

Aujourd’hui, elle réclame le paiement de deux milliards de FCFA à cette même direction générale. Est-ce que la personne citée a un mobile qui puisse justifier qu’au lieu de chercher à renvoyer en septembre, une employée arrivée en juillet, elle porte atteinte à la vie de cette employée ? Est-ce que cela est compréhensible ? Il n’y a jamais eu de cas d’agressions de personnes par personnes interposées ni à la CIE, ni à la SODECI, qui sont deux entreprises de service public qui ont vécu tous les gouvernements, toutes les crises, parce que le président Marcel Zadi Kessy a toujours travaillé à ce que les gens vivent loin de leurs barrières ethniques, politiques… Il y a une symbiose en interne. C’est dommage que ce soit l’une de ces sociétés qui n’ont jamais fait l’objet de faits divers qui soit citée pour un fait de ce type, alors qu’elle a pris en charge les soins de cette dame , et qu’elle a continué à payer son salaire », a-t-elle précisé.

OD

Commentaire

PARTAGER