Assassinat de l’étudiant Kouadio Jean Brice près du campus de Cocody:Les femmes du Fpi-Pro-Gbagbo invitent le gouvernement à “éliminer les germes de la violence”

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Dernère publication

Ci-dessous une déclaration des femmes du Fpi-pro-Gbagbo sur l’assassinat de l’étudiant Kouadio Jean Brice près du campus de Cocody.

LES FAITS

Le jeudi 17 octobre 2019 à Yopougon Terminus 47, deux individus sont morts dans des circonstances dramatiques judiciairement non encore élucidées. De sources concordantes, la première victime aurait succombé des suites de coups de poignards. La seconde a fait l’objet d’une funeste immolation. Ce double meurtre venait s’ajouter à l’assassinat d’un gendarme, dans le même quartier, tué dans les conditions similaires. C’est dans ces circonstances douloureuses pour de nombreuses familles que nous avons appris avec tristesse le meurtre près du campus, de Kouadio Dja Brice, 28 ans, étudiant en 2e année de droit à l’Université d’Abidjan-Cocody.

NOTRE ANALYSE

L’Organisation des femmes du Front populaire ivoirien (OFFPI) observe et s’inquiète du fait que depuis l’avènement d’Alassane Ouattara et du RDR au pouvoir, la violence, la barbarie tendent à s’incruster chaque jour un peu plus dans le quotidien des Ivoiriens. Pour mémoire, notre compatriote Jean-Claude Djéréké qui suit de près la vie sociopolitique de la nation nous rappelle « qu’en 2015 déjà, dans ce même pays, la vie fut ôtée à 25 mômes, sans que les exécutants et commanditaires ne soient inquiétés » ; au seul mois de février 2018, plusieurs enfants enlevés à l’affection de leurs parents ont été retrouvés morts ; à l’instar du petit Bouba, dont le cas a été largement divulgué grâce aux réseaux sociaux. Ces enfants sont vidés de leur sang, soit violés, soit découpés, et certains de leurs organes emportés ; Soro Kognon et Moctar Diallo sont tous deux les membres du RACI proche de Soro Guillaume. L’un a été assassiné à Korhogo, en présence des forces de l’ordre. L’autre, poursuivi à Bouaké, et à ce jour, l’on ignore son sort. Récemment, N’Guessan Kouassi Romain, qui manifestait simplement à la suite de l’arrestation arbitraire et de la condamnation expéditive de Jacques Mangoua (cadre du PDCI-RDA), a été froidement tué par balle à Djébonoua…
Face à ce désastre humain, l’OFFPI observe le silence incompréhensible du pouvoir Ouattara. L’OFFPI constate qu’au lieu de faire de la sécurisation des populations une priorité, le gouvernement se contente de baigner dans l’autosatisfaction et la communication mensongère. Qu’au lieu de consacrer les moyens qu’il faut à rendre notre système sécuritaire performant, le gouvernement préfère investir des milliards à payer périodiquement des rançons à leurs anciens mercenaires incorporés dans l’armée.
L’OFFPI note que pour tous ces drames survenus, aucune enquête sérieuse n’a jamais été diligentée pour identifier, à plus forte raison punir les auteurs de ces crimes crapuleux. Et s’interroge sur cette récurrence banalisation du caractère sacré de la vie humaine. Que se passe-t-il en Côte d’Ivoire ? Pourquoi verser le sang humain devient une culture chez un peuple naguère si pacifique? Quelles sont les causes profondes de cette tendance anomique dans une Côte d’Ivoire qui se perd parce que sans modèles et sans repères moraux ?

NOTRE POSITION

En attendant les résultats d’éventuelles enquêtes judiciaires, l’Organisation des Femmes du Front Populaire Ivoirien, respectueuse de la vie humaine, s’incline devant les mémoires de toutes les victimes. L’OFFPI salue particulièrement la mémoire de l’étudiant Kouadio Dja Brice, arraché aux siens dans la fleur de l’âge, et exprime sa compassion émue à sa famille, à ses amis, et à la communauté estudiantine.
L’OFFPI, comme toutes les mamans de Côte d’Ivoire, est écœurée et meurtrie face à cette vague de tueries par des criminels sans foi ni loi, et exprime, avec l’ensemble des populations ivoiriennes, son immense indignation ;
L’OFFPI estime qu’il est temps pour l’introspection et la réflexion et invite le gouvernement à se mettre au travail en vue d’éliminer les germes de la violence. Cela passe par un dialogue inclusif sur l’état de la nation afin que la Côte d’Ivoire se retrouve avec elle-même et que chacun de ses enfants, dont le plus illustre, Laurent Gbagbo, puisse apporter sa contribution à une pacification du pays qui a plus que besoin de se réconcilier avec elle-même. Au demeurant, L’OFFPI tient le gouvernement responsable de ces montées criminelles vu que l’avènement brutal de ce régime a consacré la victoire de l’impunité et un recul total des droits de l’homme.

L’OFFPI appelle, une fois encore, les organisations de défense des droits de l’homme à ouvrir davantage les yeux, et à dénoncer les tueries gratuites et les violations quotidiennes des droits de l’homme dans notre pays ;
L’OFFPI interpelle les chefs religieux, les chefs traditionnels et chefs de communautés, les chancelleries vivant avec nous en Côte d’Ivoire, afin qu’elles mettent fin à leur mutisme et évitent ainsi de se rendre complice desdites violations ;
L’OFFPI met en garde et rappelle à Monsieur Ouattara et à son gouvernement qu’on a beau martyriser un peuple, il finit toujours par trouver le moyen de s’affranchir de ses bourreaux. C’est pourquoi, pendant qu’il en est encore temps, l’OFFPI appelle d’urgence le gouvernement de Monsieur Ouattara, incapable d’assurer la sécurité des Ivoiriens depuis sa prise violente du pouvoir en avril 2011, à prendre enfin les dispositions idoines pour assumer cette tâche essentielle, régalienne, attendue par l’ensemble des populations.
Enfin, l’OFFPI exige que des mesures concrètes soient prises pour sécuriser les populations, et que le gouvernement cesse de ruser avec la quiétude du peuple. Car cette avalanche de meurtres a fini par convaincre de son incompétence qui, malheureusement fait trop de victimes. La vie est sacrée, et doit le rester.

Fait à Abidjan,
le Lundi 21 octobre 2019
Pour l’OFFPI
Marie-Odette Lourougnon Gnabry
Secrétaire Nationale

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