Le président du Sénat ivoirien , Jeannot Ahoussou-Kouadio, au forum de Paris sur la Paix:”la côte d’Ivoire a une longue tradition de l’intégration des migrants et des réfugiés”

10981

Dernère publication

Le Président du Sénat ivoirien, M. Jeannot AHOUSSOU-KOUADIO, représentant personnel et spécial du Président de la République , SEM. Alassane OUATTARA, à la 2ème édition du Forum de Paris sur la Paix, a présenté le modèle d’intégration des migrants et des réfugiés en Côte d’Ivoire au cours d’un panel auquel il a participé le mardi 12 novembre 2019.

Le Président du Sénat ivoirien, Jeannot AHOUSSOU-KOUADIO, a participé en tant qu’intervenant aux débat sur les « Bénéfices mutuels : intégration des réfugiés et communautés hôtes », aux côtés de Paolo ARTINI, représentant en France du HCR, Olivier LAVINAL, Directeur du Programme de la Banque Mondiale, Dr Rouba MHAISSEN, Directrice et fondatrice de SAWA Fondation, et Mgr Paul Richard GALLAGHER, Secrétaire d’Etat du Vatican pour le Relations avec les Etats.
Interrogé sur l’expérience ivoirienne, le président de la 2ème Chambre du parlement a rappelé, la légendaire hospitalité de la Côte d’Ivoire en matière d’intégration des populations étrangères sur son territoire. Il a fait savoir que sur une population de 25 millions d’habitants, 30 % sont d’origine étrangère, soit un des taux les plus élevés au monde.
«Nous avons toujours gardé cette tradition d’accueil de l’étranger tracé par le Président Houphouët-Boigny. (….). La Côte d’Ivoire a connu à une période de son histoire des afflux de réfugiés. Nous avons accueilli sur notre territoire plus de 450 000 réfugiés suite à la guerre du Libéria qui a duré de 1989 à 1996, et plus de 30 000 réfugiés sierra léonais. Le Président Félix Houphouët-Boigny qui a imprimé cette tradition ivoirienne d’accueil n’a pas voulu qu’on construise des camps de réfugiés. Ils ont tous été intégrés dans les villages et y ont vécu en toute quiétude. Dans un premier temps, c’était le Programme alimentaire mondial (PAM) qui leur distribuait des vives pour subsister. Une fois rentrés dans le circuit économique, ils ont contribué positivement à l’édification de l’économie ivoirienne. Ces réfugiés ont bénéficié de terre pour cultiver et étaient libres d’exercer toute activité », a-t-il fait savoir.

Dans un contexte plus récent, le président du Sénat ivoirien a étayé son propos avec le cas de la région cacaoyère de la Nawa (Sud-ouest) peuplée d’environ un million d’habitants dont un taux de 60 % d’immigrés burkinabés. Un bel exemple « d’intégration positive », a commenté le Secrétaire d’Etat du Vatican. Lors des échanges, le représentant du Saint-Père a fait observer que l’arrivée des migrants dans certaines villes fantômes européennes vidées de leurs populations à cause du vieillissement, a contribué à leur redonner vie.

À sa suite, le Président du Sénat de Côte d’Ivoire a affirmé que le problème de l’immigration et des réfugiés ne doit pas être traité sous un prisme négatif. C’est un mal nécessaire, car ils contribuent à enrichir le pays d’accueil dès lors qu’il y a « une volonté politique d’accueil ». Evoquant les causes, M. Jeannot AHOUSSOU-KOUADIO a expliqué que la « mauvaise gouvernance » et le « déficit de démocratie » sont à l’origine des crises qui forcent les populations à se déplacer. Il a proposé comme solution des sanctions à l’encontre des pays indexés et que la démocratie leur soit imposée.
«Le problème de réfugiés, à mon avis, il faut le traiter en amont. Lorsque les pays sont bien gouvernés, qu’il y a la paix et que la richesse est bien repartie, les populations n’ont pas besoin de fuir. En revanche, lorsque les pays sont mal gouvernés, qu’il y a la misère, les ressortissants de ces pays fuient pour aller chercher mieux ailleurs. Lorsqu’il y a la guerre, le phénomène s’amplifie davantage. Si un gouvernement met en péril la paix, ce gouvernement doit être sanctionné collectivement par les Nations unies. Le Conseil de sécurité doit pouvoir intervenir en amont par précaution pour garantir la paix à tous les citoyens du monde », a-t-il lancé.

Face à « la mondialisation de l’indifférence » aggravée par la naissance d’une nouvelle forme de nationalisme et de populisme du rejet de l’autre, l’ensemble des panélistes ont fait des recommandations. Ils conseillent « une vision plus large » afin de traiter avec célérité et humanisme la question des immigrés et des réfugiés dans le monde.
«Le droit à la paix doit être pris en compte dans la gouvernance de tous les pays du monde. La paix est une question transversale qui doit nous préoccuper tous. Nous devons nous en approprier. Les résultats de ce forum doivent nous servir de guide.
En Côte d’Ivoire, nous avons toujours gardé cette tradition d’accueil de l’étranger tracé par le Président Houphouët-Boigny. Aimons et protégeons notre pays, autant que faire se peut, dans l’amour et l’intérêt de tous les Ivoiriens », a conclu le Président du Sénat de Côte d’Ivoire.
Au sortir de ce débat, M. Jeannot AHOUSSOU-KOUADIO s’est dit « très satisfait » d’avoir participé à ce Forum, et a de nouveau remercié le Président de la République, SEM. Alassane OUATTARA, pour l’avoir mandaté pour le représenter à cette 2ème édition du Forum de Paris.

Charles K, avec Service de Communication
Sénat de Côte d’Ivoire

Commentaire

PARTAGER