Interview – Naja Zarrah Soro, responsable de Ozouah Mam’s Unbounded :“Nous voulons être celles qui vont changer le monde féminin, les mentalités”

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Le groupe Ozouah Mam’s Unbounded

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Le groupe Ozouah Mam’s Unbounded est un orchestre typiquement composé uniquement de femmes qui a pris part à la foire internationale, culturelle et gastronomique de Yopougon (Ficgayo) .

Le groupe a été crée il y a environ 5 ans par les jumelles Naja Zarrah Soro(guitariste) et Tisha Soro(pianiste-chanteuse) et leur amie d’enfance Ivie Zouzouko(bassiste). Nous avons rencontré Naja Zarrah Soro, la responsable du groupe. Elle explique tout.

Quel est l’historique du groupe Ozouah Mam’s ? Quand le groupe a-t-il été créé ?

Nous avons d’abord remporté le concours musical en 2010, organisé par le district d’Abidjan. Nous avons également remporté le 3ème Prix de la création musicale sur 9 groupes participant alors que nous étions à 6 mois d’apprentissage. Après la récompense, nous avons passé des années noires sans instrument pour se former. Aujourd’hui, cela fait 5 ans que le groupe existe. Jour pour jour, nous apprenons et surtout à s’insérer dans le ‘’live’’.

Pourquoi le choix du nom ‘’Ozouah Mams Unbounded’’ ?

Ozouah, d’abord parce que nous aimons la Côte d’Ivoire. Nous sommes ivoiriennes et fières d’ailleurs. Ozouah en langue Bété veut dire ‘’celles que l’on ne surpasse pas, celles qui sont au sommet’’. Comme nous sommes des jeunes femmes africaines, ivoiriennes. Donc, nous avons contracté le mot qui donne ‘’Ozouah Mams’’.

Pourquoi un groupe uniquement femmes ?

À la base, nous n’avions pas prévu de faire un orchestre uniquement femmes. Mais nos tontons, nos connaissances nous ont donné l’idée. Ils nous ont dit ‘’si vous êtes déjà 3 femmes, pourquoi ne pas mettre une à la batterie, une à la percussion’’. Nous avons essayé et cela a été une belle expérience. Donc, nous avons fondé le groupe à trois. Pour une question de vision, nous nous sommes senties bien.

Avez-vous d’autres activités à part la musique?

Nous n’avons aucune activité en dehors de la musique. Mais, nous avons fait des formations. Moi par exemple, j’ai fait un Brevet de technicien supérieur (Bts) option marketing. Ma sœur-jumelle au piano a fait un Bts option Communication. Quant à Ivie, elle a fait une formation en Dut option Transit. Nous avons typiquement et carrément épousé la musique.

Comment le groupe est-il structuré ?

Comme tout autre groupe, nous avons un manager. Moi (Naja Soro), la porte-parole et lead vocale du groupe, Et Izi, la cheffe d’orchestre.

Étant donné que vous êtes des femmes, comment arrivez-vous à concilier le travail de musiciennes avec le foyer ?
Je pense qu’à la base, il faut être claire et franche. Si nos hommes acceptent notre boulot, il y a des concessions que nous faisons. Mais c’est Dieu qui nous a conduites jusqu’à ce niveau-là. Donc, Dieu va nous envoyer assurément vers des personnes qui vont épouser notre vision, notre musique et nous ferons des organisations pour gérer le foyer. Tu finis de jouer, tu rentres parce que la famille t’attend.

Quels sont vos lieux habituels de prestations ?

C’est maintenant que nous tournons beaucoup dans les bars et maquis. Sinon avant, nous tournions beaucoup dans les évènements, c’est-à-dire les dîners-gala, les déjeûners, etc. C’est dans ces lieux que nous travaillions beaucoup.

Vous, en tant que femmes, avez choisi de faire la musique. N’avez-vous pas peur des préjugés de la société ?
Non ! Nous n’avons pas peur des préjugés. Au contraire. Nous voulons être celles qui vont changer le monde féminin, les mentalités sur les femmes musiciennes. Parce que voir des femmes en train de faire ce que les hommes ont l’habitude de faire, cela fait toujours des surprises. Et donc, c’est une fierté pour nous. Surtout nous voulons que les gens disent ‘’ elles viennent de la Côte d’Ivoire’’. C’est cela, le plus important. Actuellement, nous sommes en train de préparer notre single de 5 titres parce que nous faisons de la musique de recherche, la création qui est ‘’l’Afrobeat’’. Sur certaines grandes scènes, nous jouons déjà nos compositions.

Quel est le titre de l’album?

C’est une surprise.

Quels sont vos modèles d’artistes ?

D’abord, il y a Dobet Gnaoré, Manou Gallo. Pas parce qu’elles sont des femmes, mais à cause du style de musique qu’elles font. Et aussi du fait qu’elles jouent des instruments. Elles sont nos mères spirituelles dans la musique.

Quelles sont vos relations avec les autres artistes?

Je peux dire que nos relations sont bonnes. Nous avons cultivé l’humilité, la sympathie entre nous. À 99,99%, nous avons de bons rapports avec les autres artistes. On pense même à faire des featuring. Au moment opportun, cela se fera.

En 2019, vous avez participez à la Ficgayo. Avez-vous participé à des manifestations à l’international ?

Ozouah Mam’s n’a pas encore eu l’opportunité de quitter la Côte d’Ivoire. Mais pour le moment, nous avons pratiquement fait toutes les grandes scènes d’Abidjan. Nous avons fait Kora, Masa, Primud, Femua. On a fait aussi Abi-reggae, Abidjazz, etc.

Quel est le secret d’union du groupe Ozouah Mam’s?

Parce que nous sommes des amies. Depuis l’école, on était d’abord des amies. On marchait à trois. On nous appelait souvent les triplés. Donc, on fait tout ensemble. Au-delà de ça, nous sommes devenues une famille. Ozouah Mam’s, c’est une famille.

Quel est votre message?

La Côte d’Ivoire ne cesse de faire sortir de l’or. Manou Gallo, Doubet Gnaoré, elles font la fierté de la Côte d’Ivoire. Il y a plein d’artistes qui font la fierté du pays. Ils viennent de découvrir Ozouah Mam’s, qu’ils nous prennent dans leurs cœurs. Parce que si Ozouah Mam’s est vu dehors, c’est la Côte d’Ivoire qui est vue. Et ils ne vont pas regretter du tout.

Réalisée par M.O avec KN

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