Crise postélectorale / Depuis la CPI Un ex-commandant de la Garde républicaine révèle la présence de libériens dans sa caserne

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Depuis le jeudi 22 septembre 2016, le Colonel Edouard Koua Amichia, ex-commandant du groupement 1 de la Garde républicaine de Treichville, témoigne dans le procès couplé de l’ancien président Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, le présumé leader de l’ex-galaxie patriotique, à la Cour pénale internationale (Cpi).
Au premier jour de son témoignage, le Colonel Kouao Amichia s’est prêté aux questions d’un des substituts de Fatou Bensouda, la procureure de la Cpi.
L’ex-commandant du groupement 1 de la Garde républicaine de Treichville a expliqué qu’au plus fort de la crise postélectorale de 2010-2011, sa hiérarchie l’avait mis à l’écart de la gestion des troupes parce qu’elle ne lui faisait plus confiance.
Il a alors fait savoir que des combattants libériens ont été introduits au sein de la Garde républicaine, pour épauler les ex-Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (Fanci) à l’intérieur de cette caserne.
« J’ai travaillé à l’époque dans la zone ouest, lorsqu’il y avait la crise au Libéria. C’est ainsi que je me suis aperçu par leur accent et par ce qu’ils disaient en Anglais, qu’ils étaient des supplétifs venus du Libéria. (…) J’ai constaté leur présence au sein de la caserne dans la période de fin mars, début avril (2011, Ndlr) », a révélé le Colonel Koua Amichia, reconduit au commandement de la Garde républicaine de Treichville depuis l’accession du président Alassane Ouattara au pouvoir.
Selon lui, pendant la crise postélectorale, les activités de ces supplétifs libériens étaient de faire des missions de reconnaissance avec le capitaine et l’adjudant-chef.

Des exactions commises sur des manifestants
Le Colonel Koua Amichia a également indiqué qu’ils avaient reçu pour instruction de la part du général Dogbo Blé d’empêcher toute manifestation durant la crise postélectorale. Ce qui lui a donné l’occasion de relater : « Certains de mes éléments, lors des patrouilles, envoyaient des manifestants à la caserne de Treichville. Une fois arrivé à la caserne, ils commettaient des sévices sur des jeunes manifestants qu’ils prenaient. (…) Ils giflaient ces jeunes, leur donnaient des coups de poings, etc. (…) Je faisais systématiquement arrêter cela parce que je trouvais que ce n’était pas compris dans nos missions. (…) Il nous avait été dit que si nous prenions des manifestants, nous devrions les envoyer à la Préfecture de police ou à la Brigade de recherche »
Il a ajouté qu’il ne se trouvait pas aux côtés du général Dogbo Blé et son chef de cabinet, le capitaine Kipré, lorsqu’ils donnaient les ordres, d’autant plus qu’ils ne lui faisaient plus confiance.
Lors de son témoignage, le Colonel Koua Amichia a marqué un arrêt sur une ultime manifestation à laquelle il avait été associé par sa hiérarchie pour y mettre le holà. Il a confié que les participants à cette manifestation étaient des femmes qui souhaitaient se rendre au Golf hôtel. L’ordre, a-t-il poursuivi, était venu du général Dogbo Blé d’empêcher ces manifestantes de traverser le pont De Gaulle de Treichville pouvant leur permettre de rejoindre leur destination.
Le Colonel Edouard Koua Amichia est le 16e témoin de l’accusation dans le procès Gbagbo-Blé Goudé à la Cpi.
L’ancien président ivoirien et le présumé leader de l’ex-galaxie patriotique sont poursuivis pour crimes contre l’humanité commis pendant la crise postélectorale de 2010-2011.

Alex A

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