Nanan Akanza Yao 2, chef de Lomo-sud ancienne route d’Abidjan : “Pourquoi nous craignons que les enseignants ne partent du village et abandonnent nos enfants”

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Nanan Akanza Yao 2, chef du village de Lomo-sud

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Nanan Akanza Yao 2, chef du village de Lomo-sud ancienne route d’Abidjan lors d’une rencontre avec l’IA , a évoqué des difficultés que le Covid-19 a engendrées dans le vécu de ses administrés. Il demande au gouvernement d’installer un château d’eau dans le village pour soulager les villageois dont le manque criard de l’eau pose un réel problème.

“Au départ, je croyais que la maladie à coronavirus était une vue de l’esprit, mais je me suis vite rendu compte que j’étais dans l’erreur avec tout ce qui se passe dans tous les pays du monde. Les dons nés de la solidarité générale nous soulagent quelque peu. Quand le gouvernement nous donne des vivres, souvent l’on nous dit que les destinataires sont les plus démunis. Mais moi dans ma philosophie, en tout cas dans mon village, j’estime qu’il n’y a pas de plus démunis et moins démunis, nous sommes tous logés à la même enseigne. Je fais profiter tout le monde, parce que pour moi c’est un sacrifice, je m’arrange afin que chacun reçoive un petit gobelet pour résister à la faim qui commence à gagner du terrain. Lors du dernier don fait par une cadre de Toumodi, j’ai reçu 02 sacs de riz et j’ai tenu à équilibrer le partage entre toutes les familles du village. Pour ce qui est du transport, la crise sanitaire a créé une difficulté majeure, car le prix du transport Toumodi-Lomo-sud a sensiblement doublé. De 500 frs,il est passé à 1000 frs. Désormais le déplacement en ville est devenu un casse-tête. En ce qui concerne les funérailles, maintenant chacun se méfie de son voisin à cause de la maladie. Il n’y a plus d’affluence, les gens ne viennent pratiquement plus aux funérailles. Le petit groupe qui se retrouve là disparaît dès que l’inhumation a lieu. Or d’habitude, ce n’est pas comme cela que les choses se passent. On attend 02 jours après l’enterrement pour se séparer. Il n’y a plus de chaleur humaine et cela met tout le monde mal à l’aise. Je voudrais profiter de votre micro pour relancer le gouvernement à propos du problème d’eau qui est devenu crucial. Nous avions demandé aux autorités de nous aider en installant un château d’eau pour arranger tout le monde. Jusque-là il n’ y a pas de suite. La SODECI est venue installer une pompe en attendant, en nous recommandant de mettre une clôture et un portail afin de protéger l’infrastructure. Le village a sollicité l’aide des cadres pour la clôture et le portail mais là encore il n’y a pas encore de réaction. Vous voyez qu’en plus de la crise sanitaire, nous avons un problème sérieux d’eau surtout parce que la seule pompe ne peut desservir tout le village qui est un grand village et qui ne cesse de s’étendre. Les enseignants que le gouvernement a affectés ici n’arrivent pas à prendre des bains normalement avant d’aller en classe. Et aussi pas d’eau à utiliser pour le quotidien des enseignants au point que nous craignons que ces derniers ne partent du village et abandonner nos enfants. Tout le monde se regroupe sur la seule pompe. Vivement que le gouvernement nous aide avec un château d’eau.”

Sosthène Do

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