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Konan Kouadio Siméon, président de l’Ippci (Initiative pour la paix en Côte d’Ivoire) lors d’une déclaration sur l’actualité politique le lundi 31 Août 2020 au siège du groupe parlementaire Vox populi dans la commune de Cocody a préconisé la suspension du processus électoral au profit d’une transition.
Konan Kouadio Siméon estime que les conditions pour une élection présidentielle apaisée et sans violence ne sont pas réunies. Il propose pour cette raison l’arrêt du processus électoral, la libération des prisonniers militaires et le retour des exilés politiques etc.
“(…)Cependant, les crises postélectorales désastreuses que nous avons connues à chaque élection et notamment présidentielle depuis ces trois dernières décennies nous montrent bien que la simple organisation des élections ne constitue pas la panacée. Elle ne l’a été hier, elle ne le sera manifestement pas aujourd’hui si nous ne tirons pas les leçons du passé pour les précéder d’un travail préparatoire de fond. Ce travail de fond ne peut se faire à mon avis que dans le cadre d’une transition politique à l’effet de bâtir un consensus national et un nouveau contrat social de tout ce qui nous a divisés et notamment autour de la vitale et incontournable question de la réconciliation nationale.
C’est pourquoi, devant le peuple de Côte d’Ivoire je veux en appeler à la suspension du processus électoral et réitérer solennellement mon appel au dialogue inclusif et à la concertation nationale de toutes les force vives afin de construire le nécessaire consensus national à l’effet d’acter librement et pacifiquement, dès la fin du mandat du président sortant, la désormais évidente et inévitable transition démocratique, consensuelle et inclusive pour éviter le chaos à notre peuple. Pour faciliter ce processus, j’en appelle à la réforme de la Commission électorale indépendante, à la libération des prisonniers militaires et les députés incarcérés, au retour de tous les exilés politiques y compris le président Laurent Gbagbo, Soro Guillaume et de tous les autres leaders politiques; à la prise d’une amnistie générale pour apaiser l’environnement sociopolitique”.
Pour Konan Kouadio Siméon, les dépôts des dossiers de candidature des leaders politiques de l’opposition pour l’élection présidentielle du 31 Octobre 2020 sont des signes d’un mécontentement. “La curieuse affluence record des candidats à la CEI après avoir tous décrié les tares de cette institution ainsi que le caractère illégal, anticonstitutionnel, inique et inopérant de certaines dispositions du code électoral nouveau et du décret tardif du 13 juillet 2020 précisant les modalités d’organisation du processus , cache , au-delà de la simple stratégie politique, l’exaspération et la détermination d’en découdre. À la vérité, les conditions minimales d’une élection aux lendemains paisibles pour la Côte d’Ivoire et son peuple ne sont pas réunies. En réalité, sous cette trompeuse apparence de calme et de tranquillité, sommeille un volcan qui peut se réveiller à tout moment. Notre pays vit en effet, sournoisement, une crise à la fois politique, institutionnelle et sociale qui appelle une réponse urgente. Laquelle réponse passe certes par la ré-légitimation de l’État et de ses institutions à travers des élections”.
EF