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Les propriétaires terriens du quartier Adjeyaokro à Bouaké ont saisi les défenseurs des droits de l’homme suite à des désaccords avec l’opérateur économique responsable du lotissement. Une réunion s’est tenue le samedi 8 juin 2024 en présence de représentants de la Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme, du Médiateur de la République et de la Plateforme de la Société Civile pour la Paix et la Démocratie. Lors de cette rencontre, le porte-parole des propriétaires terriens, Soro Domehé, a exposé clairement les problèmes liés au lotissement d’Adjeyaokro
« Nous avons fait appel à l’organisation des droits de l’homme car il y a un problème entre les agents et la population. Nous n’avons pas reçu suffisamment d’informations sur le processus du lotissement et nous avons coopéré pendant un certain temps, mais nous avons finalement été laissés sans informations. Nous avons décidé d’arrêter les travaux car les conditions de paiement de 1 500 000 FCFA pour 100m² et 150m² en 6 mois, soit 250 000 FCFA par mois, ne nous conviennent pas. De plus, si quelqu’un ne paie pas pendant deux mois, il doit libérer le terrain. Ces conditions ne nous conviennent pas, c’est pourquoi nous avons interrompu les travaux et nous sommes entrés en contact avec les autorités locales pour trouver une solution à notre problème », a-t-il déclaré.
Pour apaiser la situation et reprendre les travaux, les propriétaires terriens ont proposé à l’opérateur économique un lotissement villageois et ont suggéré que les personnes affectées soient prises en compte sur un autre site. Ils ont également proposé de réduire la somme nécessaire pour réserver les lots à 50 000 FCFA, étant donné que les quartiers voisins n’ont pas eu à payer une somme aussi élevée lors de leur lotissement.
Après avoir entendu plusieurs témoignages de la population sur les désaccords avec les agents responsables du lotissement, les organisations des droits de l’homme ont pris note de la situation.
« La population nous a contactés car un opérateur économique privé souhaite lotir le village sans avoir associé la population à ce projet. Ils ne reçoivent pas d’informations et assistent à des travaux tels que l’implantation de bornes dans les cours et le marquage des murs. Cette situation perturbe la tranquillité de la population, qui ne sait pas à qui se confier car l’administration à laquelle ils se sont adressés ne semble pas ouverte. Ils ont donc fait appel aux défenseurs des droits de l’homme. Nous avons compris et pris note du fait que le processus de lotissement auquel la population s’oppose n’a pas fait l’objet d’une enquête administrative approfondie. De plus, nous avons constaté qu’ils n’ont pas été associés à ce travail et qu’il y a eu une incompréhension totale. Deux jeunes ont été arrêtés pour destruction de bornes alors que ce n’est pas le cas. Nous avons bien pris note de tout cela et nous rendrons compte aux autorités compétentes », a déclaré Maître Soro Zoumana, président de la section Bouaké de la ligue ivoirienne des droits de l’homme.
Nambacéré Joël