Contrôle des établissements privés d’enseignement supérieur- La Ligue appelle l’État à adopter de nouveaux outils de contrôle

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Dans une déclaration dont nous avons reçu copie, le 25 juin 2025, Kouamé N’Guessan Jean-Vincent, porte-parole de la Ligue des Organisations Estudiantine et Scolaires pour le Changement, a dénoncé le non-respect du décret N°97-675 du 03 décembre 1997 fixant les conditions de concession du service public de l’enseignement à des établissements privés.

Selon Kouamé N’Guessan Jean-Vincent, le système de contrôle mis en place par les différents ministères du secteur Éducation-formation est obsolète ou dépassé. Il a indiqué que ce constat résulte de trois mois d’enquête auprès des établissements privés d’enseignement supérieur et secondaire. « La Ligue des organisations Estudiantines et scolaires pour le Changement constituée de l’Unesci, l’Umes-Ci, l’Oebci et du Rspet, après trois mois d’enquête auprès des établissements privés d’enseignement supérieur et secondaire, a conclu que le système de contrôle mis en place par les différents ministères du secteur éducation-formation est dépassé ou dans le cas contraire, les structures commises à cette tâche ne font pas le job. Au titre du personnel enseignant et administratif des collèges privés d’enseignement secondaire, nous avons fait l’amère constat de ce que sur 20 enseignants dans un établissement, il y a en moyenne 15 qui n’ont pas d’autorisation d’enseigner », a-t-il dénoncé avant d’ajouter qu’après des renseignements, il s’avère que les fondateurs d’établissements préfèrent recruter ces enseignants qui ne disposent pas d’autorisation d’enseigner pour les attribuer des salaires dérisoires. « Certains enseignants sont payés à 500 francs Cfa l’heure ici à Abidjan. Résultats des courses, certains sont obligés de vendre les notes des devoirs pour arrondir leur fin de mois », a dévoilé Kouamé N’Guessan Jean-Vincent. En ce qui concerne l’enseignement supérieur, il a signalé une quasi absence des autorisations d’enseigner et de diriger. Par ailleurs, il a révélé qu’un recteur d’université privée dit avoir fait une demande d’autorisation de son personnel enseignant auprès du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs) mais ces autorisations ne sont jamais sorties. « Nous avons aussi remarqué que le ministère de l’Enseignement supérieur ne fait pas de communication sur le processus de délivrance des autorisations d’enseigner et de diriger. Comment donc s’assurer que les établissements privés d’enseignement recrutent des enseignants de qualité pour la formation des étudiants que l’État affecte chaque année en masse dans ces établissements », s’est-il interrogé.

Pour Kouamé N’Guessan Jean-Vincent, l’État ne peut plus se permettre de payer des agents pour faire un travail qu’ils ne font pas ou dont ils font le contraire. « Cela doit prendre fin et nous nous y engageons à prendre toutes les dispositions à cet effet. L’enseignement privé en Côte d’Ivoire apparaît comme un business qui gangrène notre système d’éducation et de formation. L’État doit asseoir un véritable système de contrôle de ces établissements pour une meilleure formation de l’élite de demain », a-t-il insisté.

Olivier Dion avec A. Traoré

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