Sécurisation de l’espace aérien : où en est la Côte d’Ivoire ?

394

Dernère publication

L’espace aérien est un enjeu crucial pour la sécurité nationale et le développement économique d’un pays, comme en témoigne le vaste programme de modernisation des infrastructures aéroportuaires ivoiriennes (extension aéroport FHB, aérogare de Korhogo). C’est pourquoi la sécurisation de cet espace s’avère essentielle pour garantir la sûreté des opérations aériennes et la protection des citoyens.

Face à l’augmentation du trafic aérien (e.g. reprise des vols commerciaux vers Niamey) et aux défis sécuritaires régionaux croissants, les autorités ivoiriennes ont mis en place des stratégies visant à renforcer les capacités de surveillance et de contrôle de l’espace aérien. Cet effort se traduit par l’adoption de technologies plus modernes, le raffermissement des réglementations de l’espace aérien et le renforcement de la coopération internationale et de l’interopérabilité des forces militaires.

Un renouvellement et une modernisation technologique

Début 2024, la Côte d’Ivoire a fait l’acquisition d’un système de radar de surveillance, mis au point par l’entreprise française Thales, afin de sécuriser la frontière nord du pays face à la montée de la menace terroriste. Elle s’est également équipée d’un fusil brouilleur de drone NEROD RF, fourni par la société française M2C Technologies, qui vient en renfort du système anti-drone polonais de la société Advanced Protection Systems (APS), composé de radars FIELDctrl 3D MIMO. Ces mesures concrètes soulignent la volonté du pays de s’engager plus fermement dans la lutte anti-drone : un vecteur aérien privilégié des groupes armés terroristes (GAT). De fait, l’acquisition du NEROD RF vient appuyer le Règlement Aéronautique de Côte d’Ivoire (RACI) et s’inscrit donc dans sa stratégie de contrôle et de surveillance des mouvements des drones au sein de son espace aérien.

La Côte d’Ivoire compte également sur un partenariat avec la Chine pour se fournir en technologies de pointe avec la signature d’un contrat commercial en juin 2024 avec l’entreprise CATIC (China National Aero-Technology Import & Export Corporation) pour l’acquisition de 4 hélicoptères de combat Harbin Z-9 ; des négociations sont en cours pour l’achat d’avions de chasse supplémentaires.
Enfin, l’entreprise allemande AeroData a livré en avril le premier des deux Beechcraft B300 King Air 360 commandés en 2023. L’appareil est équipé d’un système OctoPod qui permet la réalisation de missions de surveillance maritime depuis les airs ainsi que d’un système AeroMission, qui centralise toutes les composantes du système de surveillance en vol. Le deuxième Beechcraft est attendu d’ici la fin de l’année.

Des relations bilatérales pour une meilleure opérabilité

Les Forces Armées de Côte d’Ivoire (FACI) multiplient les manœuvres militaires avec leurs partenaires étrangers, en particulier américains et français. Une base américaine devrait s’installer près de la ville d’Odienné, au nord-ouest du pays. Si les détails de sa mise en service ne sont pas encore connus, Abidjan a donné son accord en juillet. Le rapatriement des soldats américains positionnés sur les bases de Niamey et d’Agadez au Niger, ainsi que du matériel (drones de combat MQ-9 Reaper et systèmes de surveillance aérienne) a, en outre, d’ores-et-déjà commencé. En juin et septembre derniers, l’armée de l’air ivoirienne a organisé deux exercices avec son homologue français sur la base de Bouaké, dans la région de Gbêkê. Au programme : manœuvres de ravitaillements en vol, patrouilles et interceptions aériennes. L’objectif était de vérifier l’opérabilité de la base et de renforcer les capacités opérationnelles des pilotes ivoiriens sur les nouveaux appareils.

Côte d’Ivoire, un acteur sécuritaire clé de la sous-région

La sécurisation de l’espace aérien de la Côte d’Ivoire repose sur l’acquisition de technologies de pointe, le renforcement des partenariats stratégiques en matière de sécurité et l’amélioration continue de sa politique de gestion de l’espace aérien. Ces efforts visent à garantir une surveillance et une protection efficaces contre les menaces aériennes, tout en assurant la souveraineté nationale. En consolidant ces initiatives stratégiques, la Côte d’Ivoire renforce sa posture de sécurité régionale et internationale, tout en optimisant la résilience de ses infrastructures aériennes face aux défis contemporains.

Constantine

Commentaire

PARTAGER