La Côte d’Ivoire, 2e plus grande puissance militaire en Afrique de l’Ouest

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Dernère publication

Selon les dernières données de Global FirePower, publiées il y a quelques jours, la Côte d’Ivoire se hisse à la 1re place dans l’espace UEMOA et en 2e position du classement des plus grandes puissances militaires de l’Afrique de l’Ouest.

La plateforme Global FirePower, qui recense les puissances militaires à travers le monde, a récemment publié son classement. La Côte d’Ivoire se situe à la 102e place à échelle mondiale sur 145, et se hisse à la 2e place en Afrique de l’Ouest, cédant la 1ère place au Nigeria. Selon le classement d’African Military Strenght , de Global FirePower, elle se situe à la 17e place sur 35 en Afrique. Ce classement des puissances armées mondiales se base sur plus de 60 critères, qui comprend les moyens humains, logistiques, financiers et matériels.

Les Forces armées de Côte-d’Ivoire (FACI) se sont distinguées ces dernières années dans leur modernisation et leur évolution. L’armée a notamment investit dans le renforcement du service de renseignement et dans l’acquisition de plusieurs hélicoptères de combats, de drones et de chars. Ces moyens matériels ont pu être présentés le 7 août, lors du défilé pour la célébration du 64e anniversaire de l’Indépendance. L’armée ivoirienne acquiert de plus en plus de professionnalisme et d’efficacité. Dans le cadre d’un accord mutuel, elle récupère la base du 43e Bataillon d’Infanterie de marine de Port-Bouët.

Une référence dans la lutte antiterroriste

De 2014 à 2021, le budget des FACI a doublé. L’armée ivoirienne s’investit dans de nombreux partenariats internationaux, comme les États-Unis et la Chine, qui fournissent des aides logistiques et financières. Récemment, le gouvernement des USA a offert 12 véhicules blindés au gouvernement ivoirien. L’Union européenne a alloué en 2024 une enveloppe de 15 millions d’euros, afin d’aider les FACI dans la lutte contre les groupes armés non étatiques. La Côte d’Ivoire se dote de partenariats qui lui permettent de renforcer sa défense et sa sécurité tout en gardant entièrement la main sur sa souveraineté nationale. Elle est considérée comme une référence dans la lutte antiterroriste. Ce constat a pu être établi au cours des opérations Koudanlgou I, II, III (2018-2019) et IV (2021), menée par l’Initiative d’Accra, créée par le Ghana, le Bénin, le Togo, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire pour combattre le terrorisme. À l’issue des trois premières opérations, plus de 700 arrestations ont eu lieu, et plus de 50 armes saisies. La 4e opération en 2021 a permis l’arrestation de 300 terroristes. La même année, la Côte d’Ivoire inaugure l’Académie Internationale de Lutte contre le Terrorisme à Jacqueville. Elle dispense des formations militaires pour combattre le terrorisme, et des formations journalistiques, dans le cadre des couvertures des attaques terroristes.

Le terrorisme est la cause de la baisse de la puissance militaire dans certains pays du Sahel

Si la Côte d’Ivoire se hisse aux plus hautes places en matière de puissance armée d’Afrique de l’Ouest, d’autres pays perdent en efficacité, principalement à cause de la hausse du terrorisme. Si le Mali suit de près la Côte d’Ivoire dans le classement de l’Afrique de l’Ouest (4e) de l’Afrique (18e) et du monde (104e), ce n’est pas le cas du Niger et du Burkina Faso, qui se situent plus près du bas du classement. Malgré une volonté de faire du combat antiterroriste leur fer de lance, et une collaboration très étroite, les gouvernements de ces pays ont vu les attaques augmenter au fil des années, et les situations humanitaire et sécuritaire empirer, forçant des milliers de civils à fuir de l’autre côté des frontières (trois millions de Burkinabés sont déplacés cette année). Un rapport de l’Institut pour l’Économie de la paix classe le Burkina Faso comme le pays ayant le plus grand nombre de victimes liées au terrorisme en 2023, suivi de peu par le Mali, en 3e position. Selon l’ACLED, le nombre de personnes, civils et militaires, qui ont perdu la vie à cause des terroristes s’élève à 3800 depuis le début de l’année 2024. « L’absence de contrôle aérien » et « le peu de contrôle territorial » sont pointés du doigt après l’attaque de Barsalogho, qui a causé la mort de plusieurs centaines de personnes. Selon l’Africa Center for Strategic Studies, le nombre de morts lié au terrorisme au Sahel a triplé de 2021 a 2024, et représente plus de la moitié du nombre des décès liés au terrorisme en Afrique. Le Burkina Faso a subi près de la moitié des attaques violentes dans le Sahel.

Des partenariats meurtriers

Dans leur lutte pour la sécurité nationale, les gouvernements de certains pays du Sahel, notamment ceux de l’AES, ont reçu le soutien des mercenaires russes, d’abord de Wagner, puis de l’Africa Corps à la mort du chef de Wagner. Le nom a changé et la reconnaissance officielle du Kremlin a été officialisée, mais les actes sont restés les mêmes. Les « instructeurs » russes pillent les ressources de nombreux pays (mines d’or et diamants, bois précieux), torturent et assassinent les civils. En 2022, dans ce qui sera appelé le massacre de Moura, au Mali, 500 civils ont été assassinés. Les mercenaires russes sont pointés du doigt.
La présence de ces partenaires est très loin de faire reculer le terrorisme. Pire encore, en 2024, les mercenaires russes ont assassiné plus de civils au Sahel que les groupes terroristes. Le nombre de civils tués par les « instructeurs » russes a augmenté de 76 % entre 2022 et 2024. Ces perpétuelles violences contre les civils en poussent beaucoup à rejoindre les groupes djihadistes. Parallèlement, le nombre d’embuscades des groupes islamistes contre les armées des pays du Sahel ont quintuplé entre 2021 et 2024. D’après l’Africa Center for Strategic Studies, le gouvernement burkinabé a perdu le contrôle de 60 % du pays, et le gouvernement malien 50 %.

Constantine

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