Procès de Gbagbo et Blé Goudé à la Cpi / Le témoin Mamadou Doumbia : “Les forces de Gbagbo s’organisaient pour attaquer les populations”

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Mamadou Doumbia était à Cour pénale internationale (Cpi) pour témoigner au procès de l’ex-chef d’Etat, Laurent Gbagbo et du leader de la galaxie patriotique, Charles Blé Goudé. Il y était surtout, en tant que frère cadet de Makaridja Doumbia, tuée par un obus à Abobo derrière rail. Se prononçant sur l’origine des barrages pendant la crise post-électorale, il a révélé qu’ils étaient érigés par les populations pour se défendre contre les forces de sécurité restées loyales à Gbagbo. « Les populations étaient menacées de mort et elles se sont organisées pour se défendre. Ce sont les forces de Gbagbo qui s’organisaient pour venir les attaquer », a déclaré le témoin à l’avocat de Charles Blé Goudé, Me Alexandre Knoops. Mamadou Doumbia révèle que le commando invisible tire sa source de la volonté des jeunes volontaires face aux forces de sécurité pro-Gbagbo. « Au début, ce sont les populations elles-mêmes qui s’organisaient pour faire des barrages en vue d’empêcher les forces de sécurité d’infiltrer les quartiers. C’est le 16 décembre que des jeunes vont affronter des militants du camp commando d’Akouédo pour récupérer leurs armes. Voilà comment le commando invisible est né, selon les informations que j’ai reçues », explique le témoin, enseignant de profession. Il dira à Me Naouri, avocate de Gbagbo, le nom du chef du commando invisible. Du moins, celui qui dirigeait le sous-quartier Adja d’Abobo. « Un jour, Fofana (un policier, voisin de Mamadou Doumbia, Ndlr) est venu me voir pour me demander un chargeur de téléphone pour Fognon (vent en Malinké et nom attribué au chef du commando invisible,  Ndlr). Je l’ai accompagné dans un établissement non loin de nous. Là-bas, j’ai découvert Konaté, un jeune que je connaissais », a signifié le témoin. Il a tenté de faire savoir aux juges de la Cpi que le commando invisible est la conséquence du harcèlement des populations par les forces de Gbagbo. Revenant sur les circonstances de la mort de sa sœur, il dira à la barre que sa sœur est morte à cause d’un obus. Son corps, relève-t-il, a été transféré à la morgue d’Anyama, avant d’être inhumé, des mois après, avec 99 autres corps au cimetière d’Abobo en présence des autorités ivoiriennes. Les avocats de Gbagbo et Blé Goudé ont tenté, en vain, d’obtenir du témoin d’autres aveux. L’audience a été suspendue.  Elle reprendra le lundi 25 septembre prochain, avec un témoin de grande envergure, apprend-on.

T.A.B

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