Affaire “Si les conditions ne sont pas réunies, il n’y aura pas d’élections”, Sidi Touré répond à Guikahué depuis le Moronou : « C’est un peu prétentieux de sa part (…) ces élections auront lieu à bonne date »

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Le mercredi 9 septembre 2020, lors de la conférence de presse d’après le Conseil des ministres à Bongouanou dans le cadre de la visite d’État du président Alassane Ouattara dans le Moronou , le ministre Sidi Touré, porte-parole du gouvernement a répondu au Secrétaire exécutif du PDCI-RDA, Maurice Kacou Guikahué qui, lors d’une conférence de presse ce même mercredi 9 septembre 2020, à Abidjan, a lancé que l’élection Présidentielle ne se tiendra si les conditions d’une élection transparente et équitable ne sont pas réunies.

« Mon avis là-dessus, c’est que c’est un peu prétentieux de sa part. Il n’en a ni la qualité ni le pouvoir de décider. l’État de Côte d’Ivoire est bien organisé. Il y a des Institutions qui travaillent. Et le gouvernement travaille de façon continue à se rassurer que ces élections auront lieu à bonne date, et nous ne transigerons pas là-dessus. Nous réunissons les conditions au fur et à mesure de la bonne tenue de cette élection présidentielle, pour que chacun puisse de façon libre, faire son choix. La démocratie ne peut pas faire l’économie d’une élection. Les voies parallèles pour arriver au pouvoir, c’est fini. C’était le passé. Il faut que les uns et les autres reviennent à la réalité. Et, la réalité , c’est de présenter un programme de politique de gouvernance aux populations. C’est sur ça que les populations les attendent. Tout autre débat n’est que distraction. Restons concentrés », a-t-il lancé, après qu’un journaliste a demandé le commentaire du gouvernement sur cette sortie de Guikahué .

Il s’est par contre réjoui de la démarche entreprise par l’opposition politique en saisissant le Conseil Constitutionnel pour tenter d’obtenir le rejet de la demande de candidature du président Alassane Ouattara. Pour lui, « Cela démontre que notre justice fonctionne bien. Et que c’est une justice de référence à laquelle tout le monde peut s’adresser, lorsque chacun de nous se sent brimé. C’est déjà pas mal en termes d’appréciation venant des différents partis d’opposition », s’est réjoui le porte-parole du gouvernement.

Sidi Touré a également répondu à un appel au boycott lancé par le Secrétaire exécutif du PDCI aux populations du Moronou, de la visite d’État, parce qu’elle serait une visite de campagne présidentielle. « Je voulais juste faire observer qu’une visite d’État a un caractère Républicain et non partisan. Une visite d’État a pour vocation d’apporter le développement aux populations, dans leurs diversités. Ce n’est pour apporter le développement à un camp sur l’autre. Il faudrait que les uns et les autres comprennent la démarche. Et c’est ainsi que nous apprécions fortement l’implication du président de la région qui est d’ailleurs, Monsieur Pascal Affi N’Guessan, président du FPI. Et d’ailleurs, d’autres cadres du PDCI qui sont originaires de cette région. Tout le monde s’est impliqué pour le succès de cette visite. Vous avez vu vous-même les populations qui s’émerveillent, heureuses d’accueillir le Chef de l’État. Ceci est de bon aloi, parce qu’elles savent le bénéfice qu’elles vont en tirer », a-t-il poursuivi.

« Quand il y a des violations, le gouvernement mène les enquête (…) c’est vraiment du courant »

Sidi Touré a également été invité à se prononcer sur le courrier de l’ambassade des États-Unis d’Amérique en Côte d’Ivoire qui invitait les autorités ivoiriennes à ouvrir une enquête sur les morts des violences préélectorales du mois d’août 2020. « «Je n’ai pas lu dans la déclaration de l’Ambassadeur des Etats-unis une telle requête. C’étaient des grandes matières qui étaient abordées par l’ambassadeur. Peut-être que vous (le journaliste qui a posé la question. Ndlr) n’avez retenu que cette virgule. Mais il faut quand même tenir compte du fait du satisfecit relevé par l’ambassadeur des États-Unis sur le fait que cet Ambassadeur a de façon unanime, clos ce débat qui proliférait sur les réseaux sociaux, relativement à la problématique du mandat supplémentaire du Président de la République, en référant toutes les parties prenantes à l’attente de la décision du Conseil Constitutionnel, ce qui est la voie démocratique qu’il faut suivre. Le débat devant se faire. Mais, au final, c’est le Conseil Constitutionnel qui décide. (…) et c’est ce que nous attendons tous. Je pense que toutes les parties nationales ont bien compris ce message. C’était le principal. (…) Les autres sont des détails à adresser en termes de continuité. Ce que le gouvernement fait par ailleurs. Quand il y a des violations, le gouvernement mène les enquêtes pour retrouver les différentes personnes impliquées. Ça, c’est vraiment du courant », a-t-il fait savoir.

J-H Koffo, envoyé spécial

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