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Dans le cadre des festivités marquant le trentième anniversaire de la disparition du premier président de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny, la fondation qui porte son nom, a abrité, le samedi 2 décembre 2023, une cérémonie d’hommage du monde agricole à Félix Houphouët-Boigny.
Jean Noël Loucou, secrétaire général de la fondation FHB pour la recherche de la paix a, à l’occasion, dans son adresse d’ouverture, relevé l’importance, la portée symbolique et historique de cet hommage des paysans à leur frère, le président, Félix Houphouët-Boigny. « Il s’est toujours défini comme paysan, comme planteur avant tous ses autres titres de gloire, un planteur dont les plantations étaient son âme, une partie de lui-même », a-t-il témoigné. Non sans évoquer l’engagement ferme qu’avait le président Félix Houphouët-Boigny pour la sauvegarde des intérêts et la dignité des paysans. «En 1932, il était médecin africain et a dû quitter sa blouse de médecin pour aller avec les paysans d’Abengourou qui avaient fait grève pour une plus juste rémunération de leurs produits. Il avait même envisagé la création d’un syndicat, sans succès. On le récidivera avec brio en 1944, avec la création du Syndicat Agricole Africain (SAA). ( …) Il n’avait de cesse d’exalter « ce pays de paysans, où l’on parle peu pour pouvoir agir beaucoup », a rappelé Jean Noël Loucou. C’est pourquoi, il a salué et traduit sa gratitude aux syndicalistes et les faîtières du monde agricole de Côte d’Ivoire pour cet hommage à l’un des leurs, le plus illustre assurément de la Côte d’Ivoire. Dans la même foulée, prononçant une conférence publique sur « le Syndicat Agricole Africain », Joseph Kobi, maître de conférences d’histoire contemporaine à l’université Alassane Ouattara de Bouaké a retracé dans son exposé la vie syndicale d’Houphouët –Boigny à la rêne politique qu’il a scindé en trois axes. D’abord, il a revisité un pan de la vie de Félix Houphouët-Boigny, ensuite, les actes de la situation coloniale qui n’ont pas fait reculer Houphouët –Boigny et ses compagnons dans la lutte anti-coloniale, et enfin, de l’histoire du Syndicat Agricole Africain, devenue par la suite la branche syndicale du Pdci au-delà de la lutte syndicale. « En effet, la Côte d’Ivoire fut l’objet d’une exploitation abusive pendant la colonisation. (…) et les animateurs du syndicat agricole africain ont été très déterminants dans la lutte pour l’amélioration des conditions de vie et travail des paysans à l’époque et même dans la lutte politique. Les planteurs se sont rendu compte, par la suite, que s’ils veulent que leurs décisions et leur volonté soient prises en compte, il faut qu’on intervienne dans la politique. Ils sont partis étape par étape », a indiqué, en somme, Joseph Kobi à l’assistance. Rappelons qu’outre cet hommage des paysans, cette année de commémoration de l’an 30 du décès du père de la nation a été marquée aussi par des activités scientifiques, culturelles et mémorielles. Ces festivités seront clôturées le jeudi 7 décembre 2023, par une grande messe d’action de grâce à la basilique Notre-Dame de la paix.
Harry Diallo à Yamoussoukro