An 60 de l’indépendance de la Côte d’Ivoire: Egnankou Rudolf revisite les 33 ans de gouvernance d’Houphouët-Boigny

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Dans le cadre de la célébration du soixantenaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, la Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro a organisé une conférence publique, le vendredi 7 août 2020 à son siège sur le thème : ” L’ Houphouetologie ou les 33 années de l’histoire de la Côte d’Ivoire”

Le conférencier du jour, Egnankou Rudolf, producteur de contenus audiovisuels, et un passionné du président Félix Houphouët-Boigny, a articulé son exposé sur les années-phares et les faits les plus marquants de la gouvernance du père-fondateur de la Côte d’Ivoire moderne. Pour ce faire, il a déroulé son argumentaire sur trois axes majeurs ” La mise en place des fondamentaux d’un État moderne après la proclamation de l’indépendance de la Côte d’Ivoire le 7 août 1960; le boom économique ou le miracle ivoirien et la décennie 80-90 de conjoncture qu’a connue la Côte d’Ivoire. L’orateur a défini son concept ” L’houphouétologie ” qui est une série de films documentaires et de conférences sur la vie d’ Houphouët-Boigny, et aussi un exemple de films biographiques sur des personnalités qui ont marqué l’époque d’Houphouët-Boigny. C’est aussi une série d’encyclopédie numérique baptisée ” Houphouët Dia” et des expositions de photos. Il a indiqué qu’en 1960, la Côte d’Ivoire ne comptait que 3,7 millions habitants, sans infrastructures scolaires, sanitaires et de transport moderne avec 10% de taux de scolarisation, et 87% de la population qui était paysanne.

« Tout est à construire. Et le président Houphouët-Boigny va se lancer dans la construction de ces infrastructures de base. Ainsi que dans une offensive diplomatique en vue du rayonnement de la Côte d’Ivoire au plan international. En 1962, la Côte d’Ivoire comptait 12 représentations diplomatiques à extérieur. Et en 1966, l’organisation de plusieurs événements culturels et sportifs notamment la rencontre du club brésilien ” Santos” de Pelé et le stade d’Abidjan (7 buts à 1) ont permis de mettre le pays sur orbite “, a-t-il dit. Poursuivant, l’orateur du jour a indiqué que les conséquences de cette politique de modernisation de l’agriculture et d’ouverture du pays à l’extérieur, 10 ans après sont spectaculaires. Les productions des matières premières, l’ananas, cacao, café, palmier à huile ont doublé pour certains et triplé pour d’autres.
« Avec une croissance économique annuelle de 8%,, la Côte d’Ivoire va dépassé le niveau d’industrialisation de tous les pays de la sous-région ouest-africaine. D’où le miracle économique ivoirien ». Cependant, a relevé Rudolf Egnankou , ces années de croissance économique connaîtront leur apogée avec la conjoncture des années 80 , notamment la chute brutale des cours mondiaux du binôme café-cacao. « Dès 79, afin d’enrayer la chute des prix, l’État ivoirien tente de s’opposer à la tarification des matières premières par un boycott des cours mondiaux. Mais appliquant cette résolution seul, notre pays enregistre entre 80 et 82 plus de 700 milliards de FCFA de perte. En 1980 la dette de la Côte d’Ivoire s’élevait à 4 milliards de dollars », a-t-il fait savoir.

Il a précisé que la dernière décennie de règne du père fondateur n’a pas été un fleuve tranquille, avec les premières mesures d’austérité, qui sont l’augmentation du prix des denrées de première nécessité, la suppression de la fête d’indépendance tournante, la fermeture et dissolution de 39 sociétés d’État……etc, sans oublier les remous sociopolitiques notamment à l’université avec les grèves des syndicats d’étudiants et des partis politiques de l’opposition. « Le président Houphouët-Boigny va faire donc appel à un jeune cadre dynamique, Alassane Ouattara (actuel président de la République) alors gouverneur de la BCEAO pour lui porter main forte afin de juguler la crise Et le Premier ministre Ouattara va s’y atteler jusqu’à la mort du père-fondateur, le 7 décembre 1993 », a-t-il déclaré. Pour Egnankou Rudolf, malgré ces événements de la décennie 80-90 et l’affaire du Guebié, qui ont un peu entaché la gouvernance du premier président de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny doit être une référence pour les jeunes générations. « Sa philosophie de la paix, d’amour et du don soi pour son pays et le monde entier doit être enseignée dans les salles de classe, des amphithéâtres et dans les rencontres internationales sur la paix dans le monde », a-t-il conclu.

Harry Diallo à Yamoussoukro

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