Après la condamnation des prévenus dans l’affaire “Trafic de Cocaïne“, le Procureur Kamagaté Amoatta : « Cela démontre de la ferme volonté de mon parquet de lutter sans relâche contre le trafic de stupéfiants »

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Plusieurs prévenus dans l’affaire du “Trafic de Cocaïne” ont été condamnés à de lourdes peines par le Pôle Pénal Économique et Financier. Après le verdict de ce procès qui a duré 3 mois, la Procureur Kamagaté Amoatta a déclaré : « Cela démontre de la ferme volonté de mon parquet de lutter sans relâche contre le trafic de stupéfiants ».

Après des années d’instruction et plusieurs mois de procès, le Pôle Pénal Économique et Financier a rendu son verdict dans l’affaire du “Trafic de cocaïne” le mardi 7 mai 2024, à son siège à Abidjan Cocody. Miguel Angel Devesa Mera, ancien policier espagnol et chef du cartel, ainsi que 12 de ses coaccusés, ont été condamnés à 10 ans de prison ferme. En outre, ils sont également condamnés à payer une amende de plus de 80 milliards de francs CFA, dont 60 milliards et 50 millions pour Miguel Angel Devesa.

Après le verdict, Kamagaté Amoatta Nina Claude, Procureur de la République près le Pôle Pénal Économique et Financier, a convié la presse pour exprimer sa satisfaction.

« Je tiens à rassurer l’opinion nationale et internationale de ce que les poursuites judiciaires engagées contre ces trafiquants, démontrent de la ferme volonté de mon parquet de lutter sans relâche contre le trafic de stupéfiants et des substances psychotropes », a-t-elle dit.

Miguel Angel Devesa Mera et les 12 autres accusés ont été reconnus coupables des charges de trafic international de drogue et d’association de malfaiteurs. L’ancien policier espagnol, déjà condamné au Mali pour les mêmes faits en 2014, s’acquittera d’une amende de 50 millions de francs CFA et paiera la somme de 60 milliards de francs CFA à l’État de Côte d’Ivoire à titre de dommages et intérêts. Chacun des 12 autres, y compris le Commissaire Dosso, paiera également les 50 millions. Parmi eux se trouvent Valencia Gustavo Alberto, par qui le scandale est arrivé, le Commissaire de Police Dosso Karamoko, Muniz Cadabal José Maria, ou encore Herber Perez Garci. Mais contrairement à Miguel Angel, ils paieront chacun 3 milliards de francs CFA à l’État de Côte d’Ivoire à titre de dommages et intérêts. Les sociétés Italia Service et 911 Security, déclarées coupables de fraude fiscale, sont condamnées à payer une amende de 30 millions de francs CFA chacune, plus 2 milliards de francs CFA chacune comme dommages et intérêts à l’État de Côte d’Ivoire.

“Tout est parti d’une bagarre dans un appartement“

Selon le procès-verbal lu par le Procureur de la République, le procès, débuté le 22 décembre 2023, a mis en cause 35 personnes physiques et 5 personnes morales, poursuivies à la suite de la découverte de plusieurs plaques de cocaïne en avril 2022 à Abidjan et à San-Pedro. Tout a commencé dans la nuit du 15 avril 2022, lorsque des agents du Commissariat de Police du 20e arrondissement ont reçu une information selon laquelle des violences étaient exercées contre une jeune femme dans un appartement à Koumassi, par un homme blanc, identifié comme Valencia Gustavo Alberto. La perquisition de l’appartement a permis de saisir une importante quantité de substances blanchâtres, de sommes d’argent, de carnets d’adresses, de plusieurs téléphones portables ainsi que de divers documents. Cette perquisition a également révélé l’existence d’un véritable laboratoire destiné au conditionnement de la drogue. Le rapport d’analyse de la Police scientifique a confirmé la présence de cocaïne dans les substances blanchâtres. Dès lors, la procédure a été confiée à la Direction de la Police des Stupéfiants et des Drogues (DPSD), à la Section Recherches de la Gendarmerie Nationale ainsi qu’à l’Unité de Lutte contre la Criminalité Transnationale Organisée (UCT). Dans le cadre de cette enquête, ces différentes unités de Police Judiciaire ont bénéficié de l’appui d’Interpol, de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), ainsi que de la coopération policière et judiciaire de l’Italie, de la Colombie et de l’Espagne. Au cours de son interrogatoire, le suspect Valencia Gustavo a désigné Miguel Angel comme étant le propriétaire de la cocaïne saisie. Les différents interrogatoires, perquisitions et investigations numériques réalisées ont permis de déterminer la localisation et le rôle des membres de ce réseau de trafiquants de drogue.

Un avis de recherche émis a permis l’interpellation, à Assinie, du chef de ce groupe, nommé Devesa Miguel Angel, un ancien policier de nationalité espagnole, alors qu’il tentait de fuir avec certains membres de sa famille et de son équipe. À l’issue de l’enquête, les autres membres du réseau, de nationalités espagnole, italienne, colombienne et ivoirienne, ont également été interpellés, et une autre saisie de cocaïne a été effectuée dans la ville de San-Pedro, dans l’une des villas louées par Devesa Miguel. Ce dernier, par ses aveux circonstanciés, a corroboré les résultats des investigations numériques, les saisies ainsi que les rapports des polices espagnole et italienne. Au total, 1795 plaques de cocaïne, d’un poids de 2 tonnes, 57 kilogrammes et 259 grammes, ont été saisies à Abidjan et à San Pedro. Conformément aux dispositions légales, la totalité de la drogue saisie a été détruite par incinération le 27 avril 2022, à Port-Bouët, en présence du Parquet. L’enquête a révélé l’existence d’un vaste réseau de trafic de drogue (cocaïne), opérant depuis le Suriname et la Colombie en Amérique latine, à destination de l’Italie, de l’Espagne et d’autres pays occidentaux, avec la Côte d’Ivoire comme pays de transit.

J-H Koffo

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