Bonne gouvernance : les défis qui attendent les pays africains

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Comme chaque année, plusieurs instituts indépendants qui font autorité en matière de données statistiques classent les différents pays du monde selon différents critères politiques, juridiques, économiques, sociaux, etc. Les pays africains ont encore quelques progrès à fournir.

Les pays scandinaves (Islande, Finlande, Norvège…) trustent les premières places du classement World Economics et les pays africains sont un peu à la peine en restant bloqués en deuxième partie de tableau. Cette tendance est confirmée par la Fondation Mo Ibrahim qui, dans un récent rapport, indique que « la gouvernance en Afrique stagne ou a cessé de progresser ». Et cela quand bien même les critères et les calculs de ces instituts divergent. La Fondation Mo Ibrahim relève ainsi des progrès de gouvernance dans 33 pays de 2014 à 2023 parmi lesquels la Côte d’Ivoire,l’Égypte, l’Érythrée, le Gabon, la Guinée équatoriale, la Libye, Madagascar, le Malawi, le Maroc, la République du Congo, la Somalie, le Togo, et la Zambie. En revanche pour les 21 autres restants, « la situation est pire » aujourd’hui qu’en 2014. C’est le cas du Soudan, du Soudan du Sud et de l’Éthiopie qui ont été confrontés à des conflits dévastateurs au cours des dix dernières années. C’est aussi celui des États d’Afrique de l’Ouest et centrale (Burkina Faso, Mali, Sénégal, Nigeria) qui ont vu leur processus politique et démocratique fragilisé, en raison notamment des coups d’État et de leurs conséquences sur les populations. Aussi bien World Economics que la Fondation Mo Ibrahim reprennent les critères ESG (Environnement, Social et Gouvernance) qui rassemblent de nombreuses catégories : stabilité politique, absence de violence, niveau de dette, efficacité des pouvoirs pouvoirs, maîtrise de la corruption, protection de l’environnement, respect des droits de l’Homme, liberté de la presse, etc.

« Camisole financière »

D’après le classement de World Economics, l’Île Maurice trône à la première place des pays africains avec 69,3 points (sur 100), et cela même si elle perd quelques points selon la Fondation Mo Ibrahim. Pour World Economics, le pays doit cette place « à une gestion publique efficace et une corruption minimale ». Vient ensuite la Namibie (69,1 pts ) « connue pour sa stabilité politique, son respect des droits humains et la protection de l’environnement », note World Economics. La 3e place du podium revient à l’Afrique du Sud (66,9, pts) qui est « dotée d’institutions solides et d’une liberté de la presse avancée ». Plus étonnante est l’absence de la Côte d’Ivoire et du Bénin du Top 10 des pays africains les mieux gouvernés. Cela « souligne des lacunes en matière de gouvernance et de transparence, malgré des efforts récents. » rapporte l’étude de World Economics .
Il n’y a en revanche pas de surprise en ce qui concerne les trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel. Tous, Burkina Faso, Mali et Niger « ont enregistré les plus fortes détériorations au cours des dix dernières années », souligne l’étude de la Fondation Mo Ibrahim. Celle-ci s’inquiète de la « camisole financière qui étouffe de nombreux États africains qui croulent sous le fardeau de la dette ». Une dette aujourd’hui détenue en grande partie par le Chine. La situation risque selon elle de perdurer en raison des « luttes de pouvoir entre l’Occident et la Chine » qui entravent les allègements de dettes qui seraient pourtant nécessaires. De quoi entraver encore un peu plus le développement de certains pays du continent.

Constantine

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