Dernère publication
Du 22 au 24 octobre 2024, l’Université Alassane Ouattara de Bouaké a accueilli la deuxième édition du Colloque International de la Chaire Unesco « Anticipation, Prospective et Territoires Durables » (Cuaptd) sous le thème « La prospective et le développement de l’Afrique ».
À cette occasion, le Professeur Kouassi Kouamé Sylvestre, titulaire de la Chaire Unesco Cuaptd, a rappelé l’importance d’intégrer la prospective dans les processus de gouvernance en Afrique. « La prospective ne prédit pas l’avenir, mais elle aide à réduire les incertitudes », a-t-il déclaré. Cet événement a rassemblé 200 participants, incluant des experts internationaux, universitaires et décideurs politiques venus de divers pays africains, notamment de la Côte d’Ivoire, du Congo, du Cameroun, du Bénin, du Burkina Faso, du Maroc et du Mali. Le Professeur Kouassi Kouamé Sylvestre a ainsi appelé les États africains à adopter une démarche prospective pour anticiper et répondre aux défis sociaux, économiques et environnementaux du continent, et ainsi construire des trajectoires de progrès durables. Koménan Léon Rivière, représentant du bureau Unesco en Côte d’Ivoire a, pour sa part, affirmé le soutien de l’Unesco aux initiatives de prospective en Afrique. Il a rappelé que l’Afrique reste une priorité stratégique pour l’organisation et a insisté sur la nécessité d’intégrer la prospective dans les politiques publiques pour bâtir un avenir inclusif et durable. Le Professeur Alioune Sall, directeur exécutif de l’Institut des futurs africains, lors de sa conférence inaugurale, a souligné l’importance de développer une prospective africaine adaptée aux réalités et aux ambitions du continent.
D’autres experts, dont le ministre Sidi Touré, le Professeur Pokou Koffi, le Professeur Hassy Kablan, Abou Bamba, et le Dr Diarra Souleymane, ont partagé leur expertise sur la manière dont la prospective peut orienter le développement africain pour anticiper les transformations à venir.
Des recommandations formulées
Des commissions de travail ont permis aux participants d’explorer divers axes pour promouvoir la prospective en Afrique : son rôle dans les États et organisations continentales, son intégration dans les territoires infranationaux, ses applications pratiques, et son insertion dans les disciplines académiques. Les travaux ont permis de dégager des recommandations concrètes adaptées aux réalités locales.
Les recommandations issues de ce colloque incluent, entre autres, la sensibilisation et la formation des décideurs, la mise en place de programmes de formation pour les responsables publics afin qu’ils maîtrisent et utilisent la prospective dans les processus décisionnels, l’encouragement de la collaboration intersectorielle en favorisant des partenariats entre les institutions publiques, le secteur privé et la société civile pour élaborer des stratégies de développement fondées sur l’anticipation, la création de cadres institutionnels pour l’utilisation des outils prospectifs à travers la mise en place de structures dédiées à l’intégration de ces outils dans la gestion des ressources naturelles, des infrastructures, et de l’éducation, ainsi que le renforcement de la recherche en prospective par la promotion de partenariats académiques entre institutions africaines et internationales pour soutenir la recherche et l’innovation en prospective.
Beker Yao avec Sercom