Dernère publication
Il est clair que le titre de l’œuvre provoque une démangeaison de curiosités sur sa lecture complète. La simple publication de la page de couverture de l’œuvre et quelque extrait sur les réseaux sociaux a multiplié l’intérêt des internautes qui ont exprimé leurs impressions qui semblent être conforme au message que l’auteure envisage véhiculer.
Evelyne Abondio se fait de plus en plus connaître par sa plume auprès du lectorat Français et Ivoirien. Sa mère est Josette Desclercs Abondio, ancienne présidente de l’association des écrivains de Côte d’Ivoire reconnue pour ses réalisations dans le domaine littéraire et sa bibliographie qualitative. . Evelyne part en France dès l’âge de 18 ans étudier le droit et s’y installe. Elle est poétesse mais choisi le roman comme première publication. « Et je suis restée debout vivante » est la première œuvre de notre auteure publiée en France. Devant la forte demande de cette publication, elle s’active avec son éditeur pour sa disponibilité permanente en Côte d’Ivoire.
En essayant de donner une interprétation au paratexte et sur la sémiologie, l’auteure présente une ombre féminine dans une posture de résistance physique à la force déracinante du vent. Plongée dans un chao, le personnage a le regard déterminé et tourné vers l’avenir. Le contraste du noir et de l’orange exprime le soleil et l’espoir (à travers la couleur orange et jaune dégradée) opposée au noir qui symbolise le crépuscule, l’obscurité, l’impasse, les épreuves… L’on observe une petite partie orange sur l’ombre crépusculaire qui figure sur la page de couverture. Cette partie peut être interprétée comme une cicatrice indélébile que transcende le personnage par sa force morale et sa détermination à affronter les défis du présent et du futur. Le titre de l’œuvre confirme le sexe féminin du personnage sur la page de couverture.
Les différents chapitres du livre sont une alternance de narration de 3 femmes : Emeraude, Flora et Fatima qui racontent leur histoire. Le pays de « Diamonda » ressemble aux pays africains qui ont pour première et seconde nature la culture de la violence et l’instabilité politique. Cela qui entraine de graves crises sociales et économiques. En effet les 3 personnages opposent résistances morales et physiques au déluge d’épine et tempêtes de désolation qui semblent les engloutir. La description méticuleuse de leurs souffrances, leurs fragilités et les sacrifices spectaculaires qu’elles réalisent… est ostentatoire chez l’auteure. Elle a su choisir les mots, les images et les expressions appropriées pour susciter de l’émotion chez le lecteur qui est conditionné à partager les épreuves de ces braves femmes. Elles racontent en somme: leur victoire dans l’enchevêtrement d’épreuves qui jalonnent leurs parcours, leur salut devant l’impasse, leur succès devant l’impossible, leur exploit devant l’irréalisable… L’auteure s’intéresse surtout à la description minutieuse des souffrances de la femme dans une société qu’elle juge phallocrate où les femmes sont de constantes victimes. Une jungle où les libertés sont piétinées, les pauvres écrasés, les faibles spoliés, les femmes et les enfants vilipendés… Elle décrit une société déshumanisée où elle semble être exaspérée par la somme des énergies et ingéniosités monopolisées pour l’autodestruction plutôt que la réalisation du développement tout azimut.
Pour Evelyne, grande sont le rôle et la responsabilité des hommes dans les problèmes sociaux et politiques dans un pays. Elle dit ceci de la page 134 à la page 135 : « Je pressentais l’existence d’une frontière intangible entre les hommes et les femmes beaucoup plus tranchante que je ne l’avais jamais imaginé. Les femmes donnaient la vie et organisaient la société de manière à la protéger, du moins me semblait-il. Quant aux hommes…Quelle était leur posture ? Je ne savais pas. Etait-il possible qu’ils se contentent d’organiser au sein de cette même société, le partage du pouvoir et la distribution de ses attributs et symboles ? Dominer était-il leur préoccupation, quel qu’en soit le prix ? Savaient –ils protéger la vie sans l’endommager ? Je secouai la tête… » Elle dit encore à la page 123 : « … Mais je en comprends pas ces gens. Nous sommes au XXIème siècle ! Les autres collaborent pour envoyer leurs technologies explorer les confins de l’univers et nous attaquons des femmes et des enfants avec des bouts de bois, des machettes ! N’avons-nous aucune fierté pour nous contenter d’une telle médiocrité ? Quelle guerre sur ce continent a-t-elle permis de régler un seul problème hein ? »
Evelyne défend une autre thèse, celle de l’exploitation positive des épreuves de la vie en y tirant les bénéfices et en développant des caractères de courage, détermination, résistance, transcendance, progrès contre toutes forces contraires… Elle dit à la page 114 « Une chose que je sais le mieux faire c’est de me battre ». Elle dit encore dans les pages 95, 97, 105 : « Si je devais vous dire une seule chose, ce serait celle-ci : quand vous avancez, allez de l’avant, ne regrettez rien, ne regardez jamais en arrière ! Que les douleurs du passé ne vous figent pas en satutes de sel mais vous servent d’éclairage pour vous guider sur le chemin de l’avenir …Une vie sans souffrance ça n’existe pas ! Chercher à l’éviter, c’est lui donner rendez-vous pour plus tard. C’est la manière dont tu te relèveras qui déterminera ton futur. Apprends à avoir confiance et tu verras de quoi tu es capable… J’ai choisi de bouffer la vie. Je ne sais pas pleurer, je me dis que ça ne sert à rien. Moi, mon truc c’est de foncer. J’ai une boussole interne bloquée sur le curseur ‘en avant toute’ ! J’avance avec la subtilité d’un troupeau d’hippopotames. L’avantage, c’est que rien ne m’arrêtes. L’inconvénient, c’est qu’on me voit arriver de loin. »
En somme Evelyne Abondio adresse un message bien clair aux femmes, aux hommes et à tout le monde de manière générale. L’auteure encourage les femmes à la persévérance, à être des combattantes, battantes et des victorieuses ; Les hommes sont invités à une introspection et une réflexion sur les conséquences de leurs actes sur la société mais surtout sur les femmes et les enfants. Le message à tous est celui de la culture des valeurs de la lutte contre le fatalismeet le déterminisme…Bien évidemment, chaque lecteur percevra d’autres messages plus ou moins pertinents.
J’ai désiré lire l’œuvre d’Evelyne Abondio depuis sa sortie et sa lecture m’a été fructueuse. Son vocabulaire est très riche, sa créativité fait ressentir beaucoup d’émotion chez lecteur et le message est fort sur le plan moral, spirituel et développement personnel.
Yahn AKA
Ecrivain-éditeur
yahn@yahnaka.com