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Ce que le secrétaire permanent du Prix national d’excellence a décidé pour l’avenir concernant les lauréats suite à la condamnation d’Armand Agnin Angbonon, ex-commandant de la Cellule anti-drogue du Port autonome d’Abidjan, lauréat du prix d’excellence 2018.
Le chef de bataillon Armand Agnin Angbonon, ex-commandant de la Cellule anti-drogue du Port autonome d’Abidjan, a été condamné, le mercredi 5 mars 2025, à 5 ans de prison ferme pour le détournement d’une partie de la tonne et demie de cocaïne saisie en 2022. La condamnation de cet officier supérieur de la gendarmerie nationale, lauréat du Prix national d’excellence du meilleur gendarme de Côte d’Ivoire en 2018, apparaît comme une invitation à revoir les critères et les règles d’attribution de ce Prix d’excellence, instauré en Côte d’Ivoire depuis 2013.
Le 5 mars 2025, le tribunal correctionnel d’Abidjan a rendu son verdict dans une affaire de détournement portant sur 1,56 tonne de cocaïne. Le chef de bataillon Armand Agnin Angbonon, ex-commandant de la Cellule anti-drogue du Port autonome d’Abidjan, et deux autres co-accusés ont écopé d’une peine d’emprisonnement ferme de 5 ans chacun. Sollicité pour une réaction, le mardi 11 mars 2025, le secrétaire permanent du Prix national d’excellence, Dr Kra Eugène, a apporté des éclairages sur les innovations et les actions envisagées pour améliorer la qualité des lauréats de ce Prix.
« Sur instruction du Premier ministre, nous avons décidé d’élargir le comité technique qui est censé analyser les dossiers des lauréats à d’autres composantes de la société, notamment des notaires, des avocats… C’est dans ce sens-là que nous travaillons pour pouvoir améliorer, chaque fois que c’est possible, la qualité des personnes qu’on doit présenter à la Nation », a expliqué le secrétaire permanent du Prix national d’excellence.
Dr Kra Eugène a évoqué la question de la condamnation de l’un des lauréats de ce prix, le chef de bataillon Angbonon : « Ce cas survient au moment où il a largement épuisé son mandat. Si cela s’était produit au moment où son mandat était en cours, on aurait pu le déchoir de son titre de lauréat. Il a été désigné lauréat en 2018, et nous sommes en 2025. Mais, est-ce que le secrétaire permanent ou bien le comité technique a un mécanisme pour suivre l’évolution de tous nos lauréats depuis 2013 ? Il y a eu l’édition de 2018, celle de 2019, l’édition de 2020 qui a été organisée en 2021, à cause de la pandémie de COVID-19. Il y a aussi eu les éditions de 2022, 2023 et 2024. Vous voyez qu’il est très loin encore. Qu’est-ce qu’on pouvait faire ? Mais, je pense qu’on va porter la réflexion devant nos supérieurs, notamment le Directeur du cabinet du Premier ministre, pour voir ce que le comité technique ou le secrétaire permanent peut faire dans ce type de situation. Mais, d’ores et déjà, dans nos dispositions, on a prévu que si on note qu’au cours de son mandat, un lauréat est passible de faits répréhensibles, on peut le déchoir de son titre et puis il rembourse l’argent qu’on lui a donné. À l’époque, c’est relativement grâce à ses états de service qu’il a été proposé. En plus, les lauréats nous sont proposés par les ministères. Donc, je me dis qu’ils se sont entourés de toutes les mesures pour s’assurer que c’était l’homme qu’il fallait. Maintenant, après qu’il a eu la reconnaissance de l’État et de la Nation, il a changé d’avis… Désormais, nous irons nous-mêmes sur le terrain pour vérifier. L’année dernière, il y a eu 10 prix qui n’ont pas été attribués. Cela s’explique par le fait qu’après les enquêtes et les inspections que nous avons faites, nous avons estimé qu’on ne pouvait pas décerner ces prix-là. Donc, cette année, ces enquêtes seront encore plus poussées. On s’est donné un délai dans le calendrier, de sorte que, lorsque les ministères nous auront envoyé tous les dossiers et après les examens du comité technique, nous irons sur le terrain pour rencontrer certains lauréats, pour voir leur environnement de travail, avant de valider la liste. Cela fait partie des innovations de l’édition de 2025. C’est vrai, on ne peut pas maîtriser totalement les hommes ou les structures, mais on va faire le maximum pour éviter ce genre de situation à l’avenir. »
Olivier Dion