Côte d’Ivoire : allègement de la présence militaire française

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Le 20 février 2025, la base militaire française de Port-Bouët sera officiellement rétrocédée aux forces armées ivoiriennes. Ce transfert marque une étape significative dans l’affirmation de la souveraineté nationale ivoirienne et la poursuite de la bonne entente entre les deux pays.

La rétrocession de la base militaire française avait été annoncée par le président ivoirien Alassane Ouattara, lors de son allocution du 31 décembre 2024 : « le camp du 43ème BIMA, le bataillon d’infanterie de marine de Port-Bouet (une commune d’Abidjan), sera rétrocédé aux forces armées de Côte d’Ivoire dès ce mois de janvier 2025 ». Cette annonce intervient dans le cadre de la politique de réaménagement du dispositif militaire français en Afrique alors que l’armée ivoirienne est aujourd’hui un exemples à suivre dans le continent. Depuis 2022, les délégations françaises et ivoiriennes se sont rencontrées à plusieurs reprises pour élaborer une nouvelle coopération militaire bilatérale.

Une nouvelle coopération militaire

Les forces armées ivoiriennes (FACI) ont considérablement progressé ces dernières années grâce à un processus de modernisation et à une coopération renforcée avec des partenaires internationaux. Le président ivoirien affirme que « nous pouvons être fiers de notre armée dont la modernisation est désormais effective. C’est dans ce cadre que nous avons décidé du retrait concerté et organisé des forces françaises en Côte d’Ivoire ». Le retrait des troupes françaises ne signifie pas une rupture nette des liens militaires entre les deux pays. 80 soldats français vont demeurer sur la base de Port-Bouët afin d’effectuer des missions de formation et d’accompagnement au profit des forces armées ivoiriennes.

Les forces françaises, en particulier à travers des unités comme le 43ème BIMA, ont toujours contribué à la modernisation et au professionnalisme des FACI. Arthur Banga, chercheur spécialiste des questions de défense à l’université Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan, considère que « le bilan de la coopération militaire franco-ivoirienne est largement positif ». Elle « a permis à la Côte d’Ivoire de mettre en place son armée et d’être performante ».

Depuis 1961, la base de Port-Bouët a joué un rôle central dans le dispositif sécuritaire de la région. Elle a servi de point d’appui pour les forces françaises en Afrique, notamment dans le cadre des opérations de maintien de la paix et de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel. La présence d’exercices réguliers et la continuité du dialogue stratégique entre Paris et Abidjan contribuent à maintenir une stabilité régionale.

Les 1000 soldats du 43ème BIMA cèdent leur place aux soldats ivoiriens. Au sein du camp, des changements s’opèrent déjà. Certains miradors sont désormais aux couleurs ivoiriennes et à l’entrée du camp, un portique d’une hauteur de 19 mètres est en construction. Il y sera inscrit le nom du futur camp : « Général Ouattara Thomas d’Aquin », du nom du premier chef d’État-major de l’armée ivoirienne. Ces changements ont pu être observé lors d’une visite guidée offerte à la presse ivoirienne et française ce mardi 11 février 2025.

Néanmoins, pour faire face aux défis complexes du terrorisme dans la région du Sahel, il est essentiel de poursuivre les efforts de renforcement des capacités, notamment en matière de surveillance, de coordination interarmées, etc. La coopération continue avec les partenaires internationaux naturels de la Cote d’ivoire sera essentielle pour atténuer ces risques et assurer une transition sécurisée.

Constantine

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