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Au cours de l’histoire, la culture et l’utilisation du cacao constituent une pratique courante. À l’heure actuelle, la prolifération des producteurs, les bouleversements climatiques et la demande croissante ont pour conséquence une possible pénurie en Côte d’Ivoire.
De plus en plus consommé, la demande de cacao augmente deux fois plus vite que sa production. Au fur à mesure des années, les producteurs se sont multipliés. Étant donné les particularités propres à l’exploitation des vergers, il est établi que la Côte d’Ivoire et le Ghana se positionnent comme les deux principaux fournisseurs. Selon l’International Cocoa Organization (ICCO), la production ivoirienne représente 60 % du marché mondial.
Le cacao s’emballe
Au cours des deux dernières décennies, les récoltes n’ont jamais atteint des niveaux historiquement si bas en raison de la fréquence accrue des précipitations. Selon les estimations, les marchandises en Côte d’Ivoire ont diminué de près de 35 %. La campagne de juillet 2023 est très dure. La production ne va pas dépasser 1 900 tonnes dans certains champs contre 3 000 tonnes l’année passée. Certaines coopératives ne dépasseront pas les 300 tonnes. Un défaut de production de près de 100 000 tonnes est estimé laissant suggérer un début de pénurie.
Avec des récoltes chaotiques, la loi de l’offre et de la demande a fait augmenter de manière conséquente les prix de vente. Compte tenu d’une augmentation d’environ 130 % en l’espace d’un an, le coût d’une tonne de cacao s’élève actuellement à 5 288 dollars sur le marché de New York, dépassant ainsi le précédent record établi en 1977. Selon le rapport de l’ICCO, cette volatilité des prix est passée à 18,7 % en avril 2024 contre 3,35 % en décembre 2023.
L’effet « Kiss cool »
À force d’extension des cacaocultures, la Côte d’Ivoire a perdu 90 % de ses forêts. La déforestation étant au cœur des dérèglements climatiques, les coopératives locales ont mis en place des nouvelles méthodes de cultures plus responsables et plus durables. Les producteurs qui contribuent à la dégradation de la forêt tropicale ou qui exploitent des terres dans une zone réglementée sont désormais interdits de commercialiser leur production de cacao.
Le réchauffement climatique reste au cœur des préoccupations. Avec l’augmentation des températures et les précipitations diluviennes qui frappent les vergers, la production du cacao diminue drastiquement. La maladie des pousses gonflées du cacao a anéanti environ 500 000 hectares de terres agricoles, ce qui vient se rajouter à la baisse du rendement. Face à la crainte d’un approvisionnement insuffisant et au vieillissement des vergers, la demande connaît une augmentation notable, entraînant par conséquent une flambée des prix.
Le circuit de commercialisation en Côte d’Ivoire passe par une vente en anticipation. 70 % à 80 % des récoltes sont vendu aux enchères avant même d’avoir été produites. Avec un tel niveau d’incertitude sur les rendements à venir au vu de l’accentuation du réchauffement climatique, ce système peut-il être pérennisé ?
Constantine