De 2010 à 2011, la Côte d’Ivoire est ébranlée par la crise post-électorale. Les dirigeants travaillent à présent sur le sentiment d’appartenance des citoyens, pour une reconstruction sociale durable.
Loin du trauma des années de conflits, la Côte d’Ivoire aspire à une paix avec elle-même. Pour lutter contre l’apparition de nouvelles violences politiques, une approche participative des citoyens dans le cadre de cohésion sociale a été mis en place. Depuis 2020, des cadres de collaboration (CdC) et des associations ont vu le jour. Ces comités de paix issus de société civile ont pour objectif la prévention et la gestion des conflits au niveau local. Pour parvenir à des résultats probants, le gouvernement a sollicité l’implication des autorités administratives locales et coutumières. Tout ce travail vise à transformer les conflits endogènes, fonctionnels et durables, permettant ainsi une meilleure gouvernance.
Des coutumes pour la paix
Pour obtenir une paix durable et une confiance entre les autorités locales et la population, la ministre de la cohésion nationale, de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté, a sollicité chaque citoyen au respect mutuel, à l’entraide, à la solidarité et au pardon. Plusieurs organismes, prenant différentes formes, voient le jour sur le territoire. Des communautés Krou et Gouro ont scellé la cohésion sociale à travers une association dénommée « Awané ». Les membres affirment se sentir suffisamment solidaires et proches les uns des autres pour « le vivre-ensemble ». Une compétition sportive a été organisée et a permis de regrouper différents peuples en un même lieu, donnant un sens concret au partage et au « vivre-ensemble ». Des campagnes de sensibilisation sur les thématiques de la cohésion nationale a permis de développer plusieurs actions et manifestations coutumières locales. Le maire de Mankono, Vagbama Tambla, a encouragé les différentes communautés à s’inscrire dans la voie de la solidarité des peuples tracée par l’association Awané.
Le CdC et les diverses associations sont composés de citoyens bénévoles. Le bon vouloir de la population à s’investir dans l’organisation de mesure de cohésion sociale est déjà à lui seul un indicateur d’une volonté collective de retrouver une solidarité pérenne.
Le 06 décembre 2019, le gouvernement ivoirien a présenté les 151 indicateurs nationaux destinés à évaluer les efforts du gouvernement sur la solidarité et la cohésion sociale. Ceux-ci sont de véritables outils opérationnels pour vérifier la bonne mise en œuvre des mécanismes d’harmonisation et de durabilité de la paix au sein du peuple ivoirien. Grâce à la reconnaissance de cet engagement, de nouveaux acteurs se sont joint aux actions d’alerte et de médiation préventive. Avec cette valorisation, le rapprochement communautaire est efficient et contribue à la réduction du niveau d’insécurité dans plusieurs quartiers.
La Côte d’Ivoire est-elle sur le point de devenir pionnier en matière de reconstruction fondée sur l’unité du peuple, la paix et le respect des coutumes, marquant ainsi un tournant important sur le continent ?
Constantine