Dernère publication
Dans une récente interview publiée sur le site AfricaPresse à Paris (www.africapresse.paris) Philippe Bohn qui, à la demande du President Macky Sall comme directeur général, a créé Air Sénégal, analyse à la fois l’essor du marché aérien sur le continent africain et les conditions nécessaires de la réussite pour y entrer et y demeurer.
Si le choix des avions, la formation du personnel, le réseau et les rotations offertes, le rapport qualité/prix, la régularité et ponctualité effectives sont à l’évidence importantes, le critère essentiel demeure la sécurité. Cette sécurité doit être assurée par un personnel hautement qualifié à tous les niveaux et à tous les postes, elle n’offre aucune autre alternative et ne souffre aucune exception. L’industrie aéronautique est avec le nucléaire, l’industrie la plus normée au monde.
L’économie aérienne ne peut se développer que sur un seul critère, celui de la sécurité dans tous les sens du terme. Etat de droit, sécurité juridique, mais aussi sécurité physique et environnement des affaires, qui sécurisent les investissements et le transport des biens et des personnes.
Dans le domaine sécuritaire si la sécurité en vol est indispensable, la sécurité au sol l’est tout autant. L’environnement des aéroports, de la plateforme aéroportuaire et de tout ce qui entoure la gestion de cette plateforme, le « on-line », le frêt, les questions de contrôle du frêt, des bagages et de la circulation sur l’aéroport lui-même sont indissociables de la sécurité aérienne.
Dans ces conditions, les États et les gouvernements du monde entier doivent se montrer particulièrement attentifs au choix des opérateurs de leurs aéroports. Si l’on prend le cas de l’Afrique, cette question et ce choix ont une importance accrue du fait de la montée du terrorisme islamique et il est indispensable, non seulement de choisir des opérateurs expérimentés au profil, au management et aux actionnaires connus.
Dans une récente publication, La tribune afrique révélait que le Gabon envisageait de retirer à la société Monaco Resources la gestion de la plateforme de l’aéroport international Léon Mba de Libreville. Vrai ou faux ?
Toujours est-il que pour le site Africa Intelligence, qui a consacré un dossier sur le fonctionnement de l’entreprise, le groupe monégasque, qui a de nombreuses fillailles sur tout le continent africain, a un actionnariat pour le moins opaque.
Selon certaines indiscretions, Monaco Resources déploierait un intense lobbying pour remplacer la société qui gère actuellement la plateforme aéroportuaire d’Abidjan.
« Il serait pour le moins inquiétant qu’après avoir été rejeté par le Gabon, Monaco Resources trouve refuge en Côte d’Ivoire et exploite l’aéroport de sa capitale économique et que, par conséquent, l’aéroport international Félix-Houphouët-Boigny ne soit plus considéré comme un des meilleurs et plus sûrs du Continent », confie un opérateur économique ivoirien.
Pierre Nally