Dernère publication
La rumeur d’une demande de divorce d’avec son épouse Simone Ehivet, introduite par Laurent Gbagbo a repris de plus belle. Elle vient d’être démentie par Rodrigue Dadjé, avocat de l’ex Première dame. Un démenti qui devrait mettre fin à la rumeur, dans empêcher une analyse de la situation. Selon moi, en tout état de cause, un divorce entre les deux, ne peut être d’ordre politique.
« Ce 24 Février 2019, le Média en ligne Koaci.com publiait une information selon laquelle : « le Président Laurent GBAGBO aurait officiellement demandé le divorce à son épouse Simone GBAGBO ».
En ma qualité d’Avocat Principal de Madame Simone EHIVET GBAGBO, je n’ai pas eu connaissance d’une telle information et personne ne peut m’en rapporter la preuve contraire.
De toute façon, en Côte d’Ivoire, pour présenter sa demande de divorce à son conjoint, il faut d’abord la présenter en personne au juge matrimonial ivoirien.
Ensuite le juge matrimonial siégeant en Côte d’ivoire vous délivre une Ordonnance vous autorisant à assigner votre conjoint devant lui.
Pour cela, il faut que la personne qui veut divorcer, comparaisse en personne, elle-même et non par le biais d’un tiers, devant le juge matrimonial siégeant en Côte d’Ivoire. Or le Président Laurent GBAGBO est en Europe depuis Novembre 2011 du fait de son procès devant la Cour Pénale Internationale et n’a pu encore rentrer en Côte d’Ivoire.
Il ne peut techniquement donc pas avoir entrepris une telle démarche aux fins de divorce.
D’autre part, toutes les informations dites politiques contenues dans cet article de Koaci.com et attribuées à Madame Simone GBAGBO, ne sont que pures mensonges, pures affabulations.
Madame Simone EHIVET GBAGBO, depuis sa sortie de prison, n’a jamais rencontré ou échangé, ni avec Monsieur Henri Konan BEDIE ni avec Monsieur AFFI N’Guessan.
Il est déplorable que Koaci.com, un organe considéré comme crédible et sérieux s’abaisse à des telles médisances », a écrit Maître Ange Rodrigue DADJE, avocat de Madame Simone EHIVET Epouse GBAGBO.
Si une éventuelle demande de divorce entre Laurent Gbagbo et Simone Gbagbo n’est pas une rumeur, au bout de quelques temps, un juge finira bien par prononcer la décision de divorce. Le juge ne peut pas obliger deux personnes à vivre ensemble alors qu’elles ne veulent plus.
Au surplus, même lorsque le juge refuse ou retarde sa décision au nom de la conciliation, chacun des époux peut prendre des dispositions pour précipiter la rupture. Malgré tout ce qui peut le séparer de Simone, Laurent Gbagbo tient aussi à l’amour et au bien être des enfants qu’il a eus avec elle
Les choses ne peuvent être aussi faciles et simples que certains le pensent, d’autant même qu’avec Nady Bamba , la relation n’est pas un long fleuve tranquille, alors que Laurent Gbagbo en prison, ou peut-être même avant, appelait déjà Nady , « Mme Gbagbo » . Président, Laurent Gbagbo n’a pas demandé divorce, alors que rien ne l’en empêchait.
Chacun de nous peut croire ce qu’il veut, chacun de nous à ses réseaux, mais il faut retenir que s’il y’a eu une demande ancienne et qu’elle aurait été jugée recevable par la justice ivoirienne, cette demande tient toujours.
Le refus éventuel et persistant de Simone Gbagbo d’accepter le divorce selon les rumeurs, ne peut pas empêcher que la requête de Laurent Gbagbo aboutisse, encore que selon les dispositions du code de procédure civile, la recevabilité de la requête pose problème, notamment à travers ceci : « L’époux qui veut former une demande en divorce ou en séparation de corps dans le cas prévu au paragraphe premier de l’article précédent doit présenter sa requête en personne par écrit ou verbalement au président du tribunal ou de la section du tribunal territorialement compétent. En cas d’empêchement dûment constaté, le magistrat de transporte, assisté du greffier au domicile de l’époux demandeur ».
La version que j’ai de la procédure confiée à l’avocate chargée du dossier, est qu’elle n’a jamais déposé la demande de divorce, qui lui aurait été donnée. Ce qui lui a valu d’être indésirable à la Haye et de rejoindre ensuite le camp Affi. La nouveauté était qu’il y’aurait eu une nouvelle demande, transmise à Michel Gbagbo. Mais peu importe !
Vu la manière dont certains semblent se réjouir d’un divorce ( notamment ceux qui sont partisans du pouvoir ) , il est bon de noter que, si jamais Laurent Gbagbo en avait l’intention, il pourrait bien se raviser pour le moment, et éviter de confier son sort à la justice ivoirienne, discréditant ainsi la critique faite à Affi pour avoir saisi la même justice qui serait aux ordres, selon des partisans de Gbagbo.
Ce que je sais, c’est que le Président Gbagbo estime effectivement qu’il y’a des réglages à faire avec Simone dans leur relation , et qu’ils doivent se parler et examiner ensemble les choses, surtout au niveau politique. Mais n’oublions jamais qu’il a toujours dit que c’est la politique qui les a unis et mis ensemble. Il est tout à fait possible d’avoir demain une relation Gbagbo-Simone, comme la relation Hollande-Ségolène. Ceux qui croient à la guerre, à une nouvelle division, à une Simone Ehivet en colère, vengeresse, manipulable et récupérée par les adversaires de Gbagbo, devraient être prudents. Ils pensent à tort qu’elle ferait comme Soro après la rupture avec Ouattara.
Par ailleurs, l’argument que Koaci a mis en avant est totalement non avéré : Simone Gbagbo n’a signé aucun accord ni aucun engagement avec Bédié et le Pdci, à même de susciter la colère de Gbagbo et justifier le divorce.
Conclusion : des problèmes existent entre Simone et Laurent comme dans tous les couples, mais, même une rupture éventuelle de la relation de mariage , ne peut signifier forcément une séparation et une rupture politiques.
Je ne sais pas si Ségolène, fait partie
comme Hillary, des modèles politiques de Simone, mais Ségolène fut à deux doigts d’être Présidente en France, alors qu’elle n’était pas en meilleurs termes, avec Hollande qui l’a cocufiait. Et lorsque la séparation a été « actée », le goumin a été géré au mieux , et ils ont à nouveau travaillé ensemble. Laurent Gbagbo et Simone Gbagbo resteront unis par la politique. Et c’est peut-être ce que Gbagbo veut régler : « je te laisse le parti, si tu me laisses ».
Au fond , ce n’est même pas une bonne chose que l’épouse prenne le parti après le mari. Le Fpi ne saurait être une entreprise familiale. Lorsque l’on a critiqué et présenté les Ouattara comme une entreprise familiale, cela pèse. Le divorce s’il y’a, sera peut-être un accord , un arrangement pour mieux aider Simone Gbagbo à faire la politique avec son nom Ehivet, au lieu du nom Gbagbo. Il n’y aura pas, me semble-t-il, un divorce politique.
Charles Kouassi