Covid-19 : voyage dans l’avant dernier vol Air France sur la ligne Paris-Abidjan pour un auto confinement strict (Côte d’Ivoire)

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Carnet de voyage d’un passager de l’avant dernier vol Air France entre sur la ligne Paris Abidjan le jeudi 19 mars 2020, après les mesures de confinement en France, et les dernières décisions prises par la Côte d’Ivoire en vue de la lutte contre le Covid 19.

Je suis arrivé en France par un vol de la compagnie portugaise ( Tap) le mardi 17 mars 2020, date du début de confinement total décidé par le président Macron.

Sur place à Paris , je constate que le confinement est suivi. Je vois quelques policiers et gendarmes faisant partie des cent mille (100000) déployés dans le pays pour la faire respecter.

Le mercredi 18 mars 2020 , je reçois un message de Tap annonçant l’annulation de mon vol retour prévu le vendredi 20 mars.

« Si tu ne rentres pas ce jeudi 19, ce sera ensuite difficile. Plus de vol à partir du 20 mars à minuit entre la France et la Côte d’ivoire », me prévient au téléphone mon patron.

À Paris, c’est la ville morte. Boutiques, administrations et même agences de voyages ont baissé rideau.

Le jeudi 19 mars, je me rends à l’aéroport Roissy-Charles De Gaulle, pour trouver un billet retour. Au comptoir d’Air France, l’agent propose un billet d’avion aller simple devant lequel je n’hésite pas :”on a un tarif exceptionnel pour vous. Il est mis en place pour rapatrier tous les nationaux ivoiriens vers leur pays. Il coûte 490 euros”.

Les formalités remplies, j’embarque à 14h40,comme les autres passagers du vol.

Dans l’avion, ce n’est pas la grande affluence des vols réguliers.

Un repas est prévu au cours du vol, mais les ventes Duty free ne sont pas au programme : « C’est un vol pas comme les autres. C’est juste pour vous rapatrier au pays et après on arrête tous les vols », explique le steward.

Il est 20h07 GMT lorsque le vol AF0702 atterrit à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny.

Pendant nous sommes encore dans l’avion, nous remplissons une fiche de renseignement Covid-19 (identité, pays et ville de provenance, nombre de jours passés, pays de transit, adresse et numéro de téléphone ect).

À la descente, nous sommes soumis à un contrôle de santé avec une prise de température. Je fais 37,7°c. Au poste de police des frontières, les passeports sont confisqués.

« On vous les remettra à l’INJS après un test de santé », assure un agent de police.

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Dans le hall d’arrivée, à la place des visiteurs qui accueillent habituellement les voyageurs, c’est une haie de policiers et de gendarmes qui accueille. Dehors, trois bus attendent.

Nous embarquons, escortés par un véhicule de la police jusqu’à l’institut national de la jeunesse et des sports (INJS) à Marcory au sud d’Abidjan.

Là bas également, des policiers et gendarmes ont bouclé le périmètre.

Une dizaine d’agent sanitaire nous reçoit un par un, après avoir procédé au lavage des mains et enfilé un cache-nez.

« Votre nom et prénom, âge, pays de provenance et numéro de téléphone »
, demande un agent de santé, puis nous sommes soumis à nouveau à une prise de température.

« Vous pouvez rentrer chez vous »
, lance ensuite l’agent.

Quelques temps plus tard, un agent de la DST (direction de la surveillance du territoire), ramène et rend les passeports.

Le “confinement” institutionnel à l’INJS a duré 20 minutes.

Libre, je rentre à domicile pour un auto confinement strict de deux semaines, tel que recommandé par les autorités, avec la prière que tous les autres voyageurs aient la même attitude responsable et citoyenne. Une attitude importante dans la lutte contre la propagation de la maladie à coronavirus 2019.

Que Dieu nous protège, qu’il préserve ceux qui n’ont pas encore contracté le virus, et surtout qu’il guérisse les malades du monde. Amen !


Philippe Kouhon

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