Dabakala : un chef plaide pour l’électrification de son village

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La chefferie traditionnelle de Bahidougou ( photo : DR)

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Dans le cadre d’une visite de quelques jours dans le département de Dabakala, nous avons fait escale à Bahidougou, une localité située à 55 kilomètres de la ville. Ce village, enclavé et bordé par le fleuve Comoé, est le théâtre d’un cri de détresse de sa population qui se sent oubliée par les autorités ivoiriennes. Depuis 1985, date de l’installation de la première pompe hydraulique, aucun projet de développement notable n’a vu le jour dans ce village, qui compte pourtant environ 530 habitants.

Bahidougou ne dispose que d’une voie d’accès rudimentaire, semblable à une piste de champ, rendant difficile l’arrivée de biens et services essentiels. En dépit des efforts des habitants pour faire vivre leur communauté, le chef du village, Coulibaly Drissa, déplore l’inaction des autorités.

« Nous sommes oubliés, malgré nos efforts », déclare-t-il. « Notre village a besoin de l’eau potable, d’électricité, de routes praticables, d’une école pour nos enfants et même de réseau téléphonique. Nos problèmes sont nombreux et affectent lourdement notre quotidien. »

Le chef insiste sur les conséquences du manque d’électricité, qui affecte particulièrement l’éducation des enfants. « Nos enfants vont à l’école, mais le manque de courant constitue un véritable handicap pour leur apprentissage. Ils sont le futur du pays, et nous avons besoin d’un soutien pour leur donner de meilleures conditions. »

Outre l’éducation, l’absence d’électricité freine également les activités économiques du village, principalement axées sur la pêche grâce à la proximité du fleuve Comoé. « Nos pêcheurs peinent à conserver les poissons à cause de l’absence de réfrigération. Cela limite nos revenus et nos perspectives économiques », explique Coulibaly Drissa.

Le chef souligne que Bahidougou est l’un des rares villages de la région à ne pas être raccordé au réseau électrique, malgré la proximité d’un village électrifié, situé à seulement 10 kilomètres.

Un appel à Côte d’Ivoire Énergie

Face à cette situation, Coulibaly Drissa lance un appel pressant au directeur général de Côte d’Ivoire Énergie. « Comme nous avons l’habitude de le dire, la lumière précède le développement, mais ici, à Bahidougou, ce n’est pas le cas. Je plaide auprès des responsables de Côte d’Ivoire Énergie pour qu’ils prolongent le réseau électrique jusqu’à notre village. »

Cet appel traduit l’espoir d’une communauté en quête de conditions de vie meilleures. L’électrification de Bahidougou représenterait non seulement une avancée pour le village, mais également un pas vers un développement équitable dans le département de Dabakala. Pour l’heure, les habitants espèrent que cet appel sera entendu et que leur rêve de voir « la lumière » se réalisera bientôt.

Nambacéré Joël

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