Droit à l’éducation – Ce que Namizata Sangaré a dit aux sénateurs

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Sacrifiant à l’exigence de présenter aux institutions parlementaires, l’Assemblée nationale et le Sénat, après la remise officielle au Président de la République, le rapport annuel sur les droits de l’homme en Côte d’Ivoire, la présidente du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), Namizata Sangaré, était face aux sénateurs ivoiriens, le mercredi 16 octobre 2024.

Au cours de sa présentation, qui a donné lieu à des débats, la présidente de l’institution nationale des droits de l’homme a soulevé des pratiques affectant le droit à l’éducation en Côte d’Ivoire. D’après le monitoring réalisé par le CNDH sur la rentrée scolaire et académique 2023-2024, Namizata Sangaré a indiqué que, concernant les frais d’inscription, les parents et les élèves sont contraints de s’acquitter de montants fixés par les responsables des établissements, tant publics que privés, en contradiction avec les dispositions de la convention de concession du service public de l’enseignement au secteur privé.

Pour l’enseignement secondaire, l’oratrice a rappelé que l’État a fixé les frais d’inscription à 120 000 F CFA pour le premier cycle, 140 000 F CFA pour le second cycle et 175 000 F CFA pour l’enseignement technique. Cependant, dans la pratique, les parents sont amenés à payer des sommes variant entre 160 000 F CFA et, dans certains cas, jusqu’à 360 000 F CFA. Dans l’enseignement supérieur, le rapport indique que des bacheliers de la session 2023, affectés dans des grandes écoles, doivent s’acquitter de 200 000 F CFA, alors que le Gouvernement a fixé ces frais à 85 000 F CFA, conformément à l’arrêté n°0198 du 5 novembre 2018 du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.

Par ailleurs, Namizata Sangaré a abordé la problématique des grossesses en cours de scolarité. Pour l’année 2023, le CNDH a documenté 3 588 cas de grossesses entre septembre 2022 et avril 2023 dans les établissements scolaires, ce qui a des conséquences non seulement sur la scolarité des jeunes filles, mais également sur les plans social, économique et sanitaire.

Face à ces préoccupations, la présidente du CNDH a sollicité l’implication des parlementaires pour trouver des solutions aux défis liés à l’éducation et à la formation. En réponse, plusieurs sénateurs, ainsi que la présidente du Sénat, ont réaffirmé leur soutien au CNDH dans la réalisation de ses objectifs, tout en assurant leur volonté de se pencher sur les questions des grossesses en cours de scolarité et des frais d’inscription dans les différents ordres d’enseignement.

Harry Diallo à Yamoussoukro

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