Economie- Bernard Arnault va-t-il acquérir l’hôtel Pozzo di Borgo, propriété du Gabon ? Kontinental Conseil Ingénierie observe ….

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Pourquoi Kontinental Conseil Ingénierie (KCI) suit de près les intentions et visées de l’homme d’affaires français Bernard Arnault sur l’hôtel Pozzo di Borgo, propriété de l’Etat gabonais et sous saisie judiciaire ? Explications.

À la recherche d’un bien de luxe à Paris, Bernard Arnault, le PDG de LVMH, a, selon L’Intelligent d’Abidjan, visité l’hôtel Masseran. Situé dans le 7ème arrondissement de la capitale française, l’hôtel ayant appartenu à la famille Rothschild et acquis par Félix Houphouët-Boigny, à la fin des années 1970, a été mis à la vente par la présidence ivoirienne au printemps 2023 après la vente aux enchères de son mobilier (toiles de maîtres et œuvres d’art, meubles marquetés, bijoux…) à Fontainebleau, en juin 2008.

La première fortune de France s’intéresse parallèlement à un autre hôtel particulier situé dans le même arrondissement chic de la capitale française et ayant appartenu à la famille Pozzo di Borgo. Ce bien de l’illustre et richissime famille italienne a été acquis par le Gabon en 2010 pour en faire son ambassade, en France. Devenu propriété de la « SCI Immobilière 49/51 rue de l’Université », cet immeuble situé au 51 bis rue de l’Université a été mis à la vente, l’an passé, par le Gabon. Toutefois, cette opération se heurte à la saisie et au nantissement d’une majorité de part de la SCI par plusieurs créanciers en tête desquels Kontinental Conseil Ingénierie (KCI).

Créateur et patron de cette société spécialisée dans le conseil, l’audit et les investissements dans les secteurs de l’eau et de l’immobiliser, Frédéric Bérenger a réalisé cette saisie sur la base d’une sentence arbitrale de l’OCI du 23 décembre 2016 condamnant le Gabon à lui verser 36 millions d’euros pour rupture abusive de plusieurs contrats et son expropriation du pays, en 2012. Après avoir obtenu l’exequatur de cette décision, l’homme d’affaires français a vainement fait pression sur l’ancien régime d’Ali Bongo en règlement de cette créance nonobstant de multiples tentatives de conciliation. En 2019, Libreville a concédé le versement de 5 millions d’euros face aux menaces du patron de KCI de vendre l’hôtel. Puis, plus rien.

En août 2023, le renversement d’Ali Bongo par Brice Clotaire Oligui Nguema, son chef d’État-major particulier qui fut également celui d’Omar Bongo, a permis à KCI de renouer le dialogue. Depuis cette date, de nombreux missions et entretiens se sont déroulés avec les plus hauts responsables du pays sinon proches du dossier, du moins impliqués de par leur fonction tels le ministre du Budget et des comptes publics, Charles M’Ba ; le Directeur Général de la Dette, Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi ; le président de la Cour Constitutionnelle, Dieudonné Aba’a Owono ; l’influente Conseillère spéciale à la présidence Manelle Siami mais aussi la Directrice Générale de l’Agence Judiciaire de l’État (AJE), Diane Moussounda.

Malgré l’engagement de ces personnalités et la patience de KCI, le dossier piétine. Fin 2024, KCI a déposé sa créance, avec comptes arrêtés au 30 novembre 2024, entre les mains de l’AJE. Elle s’est également entretenue une dizaine de fois avec le président de la Cour Constitutionnelle, Dieudonné Aba’a Owono, qui lui a confirmé une nouvelle audience présidentielle…qui ne s’est toujours pas tenue.

C’est que, parallèlement, Bernard Arnault semble avancer ses pions et les autorités de Libreville vouloir faciliter cette vente, processus actuellement piloté par la Banque Rothschild, par ailleurs conseil de l’État gabonais depuis janvier 2024. Pragmatique, KCI n’entend pas s’opposer à cette vente , mais s’interroge aussi bien sur la volonté que la capacité de l’État du Gabon à honorer ses obligations sur ce dossier. Si la vente de l’hôtel venait à être prononcée sans règlement de sa dette, KCI n’aura pas d’autre choix que de faire valoir ses droits en s’opposant à cette transaction.

Charles Kouassi

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