Interview- Patrice Yao, éditeur de presse :“Pourquoi, je suis parti de ‘’Le Nouveau Réveil’’pour créer le Matin”

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Ex-directeur général du quotidien ‘‘Le Nouveau Réveil’’, Patrice Yao et ses amis ont créé le quotidien Le Matin. Dans cette interview, celui qui est également Président du groupement des Éditeurs de presse (Gepci), a parlé de la ligne éditoriale, des principes qui ont guidé l’avènement de ‘‘Le Matin’’, etc…

Pourquoi avez-vous créé le quotidien, Le Matin ?

J’étais directeur général du quotidien, Le Nouveau Réveil. Et depuis le mois d’avril 2019, j’ai volontairement mis fin à mes fonctions pour convenance personnelle. Je suis donc parti de ce quotidien, parce qu’aujourd’hui, le constat fait par les Ivoiriens au niveau du pays, c’est que le gouvernement et le président Alassane Ouattara font un travail remarquable, et qu’il faille que nous saluions. L’on ne demande pas d’aimer le président Alassane Ouattara, mais simplement de regarder le travail qui est fait. Sur cette base, j’ai décidé d’épouser l’idéal du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), totalement de façon décomplexée sans a priori. J’ai décidé avec le rédacteur en chef du quotidien, ‘‘Le Nouveau Réveil’’, Akwaba Saint-Clair de constituer une équipe pour regarder un peu comment mettre un journal en place après notre départ, qui a pour ligne, la défense idéale du Rhdp dans toute sa composante.

N’est-ce pas un Nouveau Réveil bis ?

Il ne peut pas être un Nouveau Réveil bis. Nous sommes partis du Nouveau Réveil, nous avons décidé de faire un journal qui est proche du président Ouattara et du Rhdp. Le Nouveau Réveil, aujourd’hui, a une ligne proche du Pdci. Donc, nous sommes proches du président Alassane Ouattara et du Rhdp. Le Matin ne peut pas être un Nouveau Réveil bis. Nous sommes partis du Nouveau Réveil, nous ne regardons pas dans le rétroviseur. Le Nouveau Réveil continue de faire son chemin, que nous respectons d’ailleurs. Nous sommes des journalistes professionnels, nous savons ce que nous avons à faire. Nous ferons en sorte que nous puissions expliquer au mieux à côté des quotidiens existants, aux Ivoiriens pourquoi, il est intéressant et bon d’être avec le président Alassane Ouattara, d’épouser la politique du président Ouattara. Nous pensons que le développement, la reconstruction de la Côte d’Ivoire, le repositionnement international du pays, sont des défis importants. D’autres disent, le gouvernement ne fait pas ceci, ne fait pas cela. Mais écoutez, le gouvernement ne peut pas tout faire. Il faut travailler donc à la réconciliation. Et le président Alassane Ouattara a un ministère chargé de la Cohésion nationale dirigé par la ministre Mariatou Koné. Elle fait beaucoup de choses. On regarde et on apprécie. Tout n’est pas rose et tout ne peut pas être rose. Il n’y a aucun pays au monde où tout se passe comme on le veut. C’est un peu ce que je peux dire.

Pensez-vous avoir les hommes qu’il faut pour atteindre cet objectif que vous vous êtes assigné ?

Nous sommes nous-mêmes journalistes. Donc, nous avons réuni au sein de cette équipe des gens que nous connaissons dans ce milieu de la presse. L’on connaît Patrice Yao, Akwaba Saint-Clair, JMK Ahoussou, etc. Je pense qu’on connaît JMK. Ahoussou, on connaît Parfait Tadjau, on connaît Guillaume Nguettia. Je pense que ce sont des journalistes aguerris à côté des journalistes comme Annoncia Séhoué, Marylise Kouamé etc. Je pense que ce sont des pointures et plumes, qui savent analyser et commenter un texte, qui savent lire un discours pour apporter une critique. Pour répondre à votre question, je dirai que oui, nous avons des hommes pour tenir les engagements et relever le défi.

Quelle est votre ligne éditoriale?

La ligne éditoriale est de défendre le Président de la République et le Premier ministre, ainsi que l’ensemble des présidents d’institution de notre pays et le gouvernement de la République de Côte d’Ivoire et être le journal qui tire le Rhdp vers le haut. Et, pour cela, je pense que nous entendons prendre toute notre place parce que nous pensons qu’il y a un terrain à prendre. Il y a un champ à exploiter en un mot. Il y a beaucoup de choses à faire. Je pense que nous venons en essayant de prendre toute notre place dans ce secteur.

Étant le président du Gepci c’est-à-dire le patron des patrons de presse, pourquoi avoir créé un autre organe quand on sait que ce patronat dit que le secteur est sinistré?

Je pense que tout est dans les façons de faire les choses. Le secteur est sinistré, et nous sommes un pays libéral on ne peut pas empêcher X ou Y de créer son entreprise. Mais nous pensons qu’il y’a une offre à prendre. Nous avons regardé les autres, et nous pensons qu’il y a quelque chose que nous pouvons faire. Nous sommes venus prendre une place parce que nous avons pensé qu’il faut peut-être faire accompagner. Parce que nous ne venons pas faire ce que les autres font mais nous sommes venus faire un autre journal. Tout est dans la façon de faire les choses. Nous sommes, aujourd’hui, à notre huitième numéro (Ndlr : Mardi 23 juillet 2019) sans faire de publicité au niveau de ce journal. Je pense que vous-même, vous pouvez juger la qualité physique et le contenu de ce jour. Nous n’allons pas faire la fine bouche. Étant président du Groupement des Éditeurs de Presse de Côte d’Ivoire (Gepci), je connais l’écosystème du secteur donc des médias, la presse surtout. Il faut regarder un peu comment on peut, au fur et à mesure, essayer de faire autrement, non pas, le journalisme mais un autre journal et non pas un journal de plus.

Si quelqu’un vous demandait de lui présenter le journal ”Le Matin”, que lui diriez-vous ?

Je dirai que ” Le Matin ” est un journal qui porte les couleurs du Rhdp. C’est un journal qui défend le président de la République, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly et l’ensemble du gouvernement, tout comme les présidents des institutions de Côte d’Ivoire. Et la ligne éditoriale, c’est le Rhdp. Je pense que nous travaillons et notre slogan le dit si bien ”Informer pour le rassemblement et la paix”. La Côte d’Ivoire a connu des moments difficiles, il faut qu’aujourd’hui, nous puissions reconstruire ce pays dans le rassemblement et dans la paix. Dans la paix, nous pouvons obtenir beaucoup de choses. En dix ans, les Ivoiriens ont pu constater que le visage de la Côte d’Ivoire qu’on a connu précédemment a changé . Le pays a changé au niveau diplomatique, au niveau des infrastructures, au niveau des réformes. Il faut donner du temps à ce gouvernement et aussi encore à ce régime. Et permettre à ce régime de pouvoir continuer. Le Matin est un journal d’informations générales qui comprend des pages politique, sport, région, société, culture, faits divers. Donc toutes les rubriques. C’est un quotidien de 12 pages qui paraît du lundi au samedi et qui se vend à 300 francs comme l’ensemble des quotidiens ivoiriens.

Quel commentaire faites-vous du 10ème congrès de l’Unjci terminé dans la confusion dimanche 21 juillet 2019 ?

Il faut comprendre que c’est une situation déplorable que nous avons pu constater. Mais, il faut aussi saluer la mobilisation de nos confrères, les journalistes que nous sommes, et il faut faire en sorte que la situation que nous avons vécue ce dimanche, on ne puisse plus la revivre. Il faut travailler à faire en sorte qu’on regarde les élections dans nos différentes organisations, comme cela se passe en sport. Une élection est une compétition où un gagne, l’autre perd et la vie continue. Sauf que les choses doivent se faire dans la transparence. Je vais saluer le président Moussa Traoré, pour le travail abattu à la tête de l’Unjci. Il faut aussi souhaiter que le comité de médiation, ou de sages annoncé trouve la parade afin que nous puissions restaurer l’image des journalistes vis-à-vis de l’opinion nationale et internationale. Je me permets de prendre en compte, et de demander à ce que les propositions importantes du grand-frère Dedeh Fernand puissent être prises en compte et faire en sorte qu’on puisse rapidement tourner cette page et redonner à l’Unjci toute sa valeur. Nous avons besoin d’une Unjci vraiment forte afin que nous puissions défendre les intérêts de notre corporation.

Quel appel avez-vous à lancer à vos lecteurs, surtout ceux qui aiment la plume Patrice Yao ?

Ce que je peux lancer comme appel, c’est que Le Matin est un nouveau journal, et nous demandons aux Ivoiriens de lui réserver un bon accueil. Nous n’allons pas les décevoir au niveau du contenu des papiers. C’est vrai qu’on a l’impression que le journal n’est pas bien distribué à certains endroits. Mais ce qu’on souhaite c’est que les Ivoiriens nous réservent un bon accueil et que la société de distribution, Edipresse puisse remplir véritablement son cahier de charges. Nous, pour le reste, nous souhaitons que Le Matin devienne le journal de choix des Ivoiriens, et nous travaillons à informer pour le rassemblement, la cohésion et la paix dans la Côte d’Ivoire. C’est un journal qui se rapproche des Ivoiriens et qui va aussi épouser leurs préoccupations. C’est un peu le message que je voulais lancer à ceux qui connaissent notre journal et commencent à s’y habituer et pour ceux qui ne l’ont pas encore pris, de songer à le lire pour nous apporter leurs critiques et attentes.

Réalisée par M. Ouattara

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