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L’Organisation Solidarité pour Étudiantes (OSE) a organisé la Journée internationale de la fille, le mercredi 11 octobre 2023, à l’amphithéâtre de l’Ufr des Sciences pharmaceutiques et biologiques de l’université d’Abidjan-Cocody avec pour thème ‘’Inégalités sociales et jeunesse féminine’’.
Les conditions de vie difficiles liées au statut de la femme depuis toujours et les contraintes socioéconomiques dans lesquelles elle vit en Afrique, sont autant d’exigences qui empêchent la femme et spécifiquement la jeune fille d’éclore et de connaître un véritable épanouissement, à travers le monde et spécifiquement dans les pays africains. Consciente de ce fait, Dr. Beugré Konan Marie a fondé l’Organisation solidarité pour étudiantes (O.S.E.) en vue de venir en aide aux filles. « Nous voulons contribuer activement à la construction par la formation des jeunes filles afin de leur éviter de sombrer dans une vie de précarité, de parasite et de misère. À travers la journée internationale de la fille, nous en appelons à la prise de conscience, à leur faire comprendre que face aux difficultés de la vie, aux multiples obstacles auxquels elles sont confrontées, elles n’ont le droit, ni de baisser les bras, ni d’abandonner. Mais plutôt en toutes circonstances s’armer de courage et travailler sans relâche, à atteindre l’objectif qu’elles se sont fixées », a-t-elle dit.
« L’école ne prend pas en compte la formation en développement personnel »
Par ailleurs, elle a expliqué qu’avec le modernisme et avec l’école pour tous, les filles vont à l’école pour apprendre des matières qui vont révéler les dons, les potentialités et les talents qu’elles possèdent afin de leur permettre d’exercer les professions liées à leurs aptitudes. « Mais, nous constatons que l’école classique si elle donne la formation professionnelle, elle ne prend pas en compte la formation en développement personnel (la connaissance de soi, son corps, ses forces, ses faiblesses, ses émotions, ses vertus ses désirs, son environnement, ses loisirs) Cette méconnaissance de soi empêche des filles, même les plus douées, d’atteindre leurs objectifs de vie », a-t-elle déclaré.
Puis, elle a lancé un appel aux femmes de valeurs, aux autorités, aux organisations nationales et internationales, afin de créer autour de la jeunesse féminine, une solidarité forte et agissante. « Si nous voulons avoir des femmes capables d’impacter nos nations et notre continent, c’est maintenant qu’il faut les construire, c’est pourquoi nous organisons Solidarité pour Étudiante. Nous pensons que la femme de demain, se construit aujourd’hui », a affirmé Dr. Beugré Konan Marie.
Le diagnostic fait par le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant
Diarrassouba Moussa, Directeur de Cabinet, représentant la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, a indiqué que la jeunesse féminine constitue une force motrice pour la construction de sociétés plus justes et plus durables. Selon lui, encourager leur leadership et leur plaidoyer sur des questions allant de la santé menstruelle aux normes de genre discriminatoires, c’est garantir leurs droits, améliorer leur bien-être et renforcer leur capacité à contribuer au changement. « La violence basée sur le genre touche près d’une adolescente sur 4 parmi les 15-19 ans ayant déjà été mariées ou en couple. 58 % des adolescentes ayant accès à internet ont déjà subi du harcèlement ou des violences en ligne. Près d’une fille sur 5 ne termine toujours pas le premier cycle de l’enseignement secondaire et près de 4 filles sur 10 ne terminent pas le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Les filles âgées de 5 à 14 ans consacrent chaque jour 160 millions d’heures de plus que les garçons du même âge aux soins non rémunérés et aux travaux domestiques. Les adolescentes continuent de représenter 3 sur 4 des nouvelles infections par le VIH chez les adolescents. Ces chiffres sont alarmants et soulignent à souhait la situation particulière de vulnérabilité de nos jeunes filles. On comprend dès lors pourquoi le 19 décembre 2011, l’Assemblée Générale des Nations Unies a déclaré dans la résolution 66/170 le 11 octobre Journée internationale de la fille. Il s’agit de reconnaître les droits des filles et les obstacles particuliers auxquels elles se heurtent à travers le monde », a-t-il indiqué.
Selon lui, cette journée est l’occasion de plaider pour une synergie agissante de tous, notamment des structures étatiques, des partenaires techniques et financiers, des ONG, des leaders communautaires et religieux, les familles et les parents.
Olivier Dion avec Soré M. ( stagiaire)