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Depuis les coups d’États, les relations entre les pays de l’AES et la Côte d’Ivoire sont tendues. Face aux tentatives de déstabilisation et à la menace des terroristes, le pays peut compter sur le soutien de ses alliés.
En juillet, le chef du gouvernement de transition burkinabé accuse la Côte d’Ivoire de mener des actions de déstabilisation contre le Burkina Faso. Le chef d’État va jusqu’à évoquer un « centre d’opérations pour déstabiliser le pays » basé à Abidjan, la capitale, et à affirmer que « tous les déstabilisateurs se trouvent sur le territoire ivoirien ». À ce jour, il n’y a jamais eu de preuves crédibles de l’existence d’un quelconque centre ou réseau de cette nature.
La Côte d’Ivoire est constamment soupçonnée par le Burkina Faso d’espionnage, de tentatives pour renverser le pouvoir et d’être un relais des intérêts étrangers. Les relations entre la Côte d’Ivoire et le Niger ont été refroidies suite aux propos du président ivoirien Alassane Ouattara au moment où la CEDEAO a menacé le Niger de sanctions économiques lors du coup d’État. En juillet 2022, 49 soldats ivoiriens engagés dans la mission de l’ONU sont arrêtés par les soldats maliens, qui les accusent de mercenariat. Condamnés, ils ne seront graciés que 6 mois plus tard.
La frontière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso est difficilement repérable, ce qui a conduit à plusieurs incidents et interpellations de chaque côté. Fin mars, un soldat et un supplétif civil burkinabés ont été arrêtés dans le nord de la Côte d’Ivoire. En septembre 2023, deux gendarmes ivoiriens ont été interpellés sur le territoire burkinabé et accusés d’espionnage. Récemment, Mahamoudou Sana, le ministre burkinabé de la Sécurité, charge une fois de plus son voisin en accusant le gouvernement ivoirien d’accueillir des Burkinabés qui, selon ses propos, auraient pour projet de déstabiliser le Burkina Faso. Ces attaques constantes de la part de l’État burkinabé entraînent des craintes de tentatives de déstabilisation contre le gouvernement ivoirien, à moins d’un an des élections présidentielles 2025. Selon Sedik Abba, journaliste nigérien et président du Centre International de Réflexion et d’Eudes sur le Sahel (CIRES), ce comportement traduit une volonté des autorités de « masquer leurs faiblesses » et de détourner l’attention de leurs propres échecs concernant la sécurité de leurs nations face aux attaques djihadistes.
Contre le terrorisme, la Côte d’Ivoire peut compter sur le soutien de ses alliés
« La Côte d’Ivoire n’a jamais participé à la déstabilisation d’un pays voisin, et n’en a pas l’intention », défend en octobre le porte-parole du gouvernement ivoirien Amadou Coulibaly. Le ministre ivoirien de la Communication évoque les relations historiques entre les deux nations et rappelle que la Côte d’Ivoire accueille de nombreux réfugiés sahéliens qui fuient le terrorisme. Les autorités ivoiriennes expriment des inquiétudes face au nombre alarmant de réfugiés burkinabés. Depuis 2021, ils sont plus de 59 000 à avoir traversé la frontière. L’État ivoirien compte plus de 6 millions de ressortissants sahéliens, ainsi que la « communauté burkinabé la plus importante de l’Afrique de l’Ouest ».
Devant l’ampleur des attaques djihadistes de l’autre côté de la frontière et le nombre croissant de réfugiés, La Côte d’Ivoire doit parer au risque d’une insertion des terroristes mis en échec par l’armée burkinabé.
Les relations entre la Côte d’Ivoire et les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), se sont abîmées depuis les coups d’États. Fortement anti-Occident, les chefs des États de l’AES fustigent les relations diplomatiques entre le gouvernement ivoirien et ses alliés occidentaux. Face à la montée du terrorisme, de nombreux pays se tiennent prêts à aider la Côte d’Ivoire. Selon plusieurs médias, Abidjan aurait donné son accord pour accueillir une base militaire américaine à Odienné, dans le Nord-Ouest du pays, afin d’aider à la protection des attaques terroristes dans les pays du Golfe de Guinée.
Constantine