Dernère publication
Un débat était prévu hier sur la RTI . Occasion de revenir sur la question de ces débats que les Ivoiriens et les observateurs étrangers souhaitaient. Mais à qui la faute si cela n’a pas pu avoir lieu comme souhaité ?
Tout le monde sait comment le dossier de la nouvelle constitution a été géré par le Président ivoirien : comité d’experts , consultations de Ouattara avec les couches socio-politique , consultations du comité d’experts avec les mêmes forces vives , avant-projet , débats au gouvernement , échanges Bédié et Ouattara , consultations et échanges Ouattara-Soro et Bédié -Ouattara , message du chef de l’État au Parlement, débat et vote au Parlement de l’avant-projet devenu projet.
Rien n’a été mené au hasard malgré l’impatience de certains citoyens , qui avaient dénoncé une opacité dans la diffusion des textes , alors qu’il s’agissait pour le gouvernement d’éviter de donner un brouillon , un document pouvant être modifié par les députés. La preuve est que malgré tout , il y’a eu quelques reformulations d’articles et de légers réaménagements au Parlement. C’est le texte sorti du Parlement qui était attendu par les autorités. Le gouvernement ne pouvait donc pas promouvoir et diffuser un avant-projet incertain à la place du projet actuel de Constitution.
Tout au long du processus la position de l’opposition n’a pas varié : refus aussi bien du principe , de l’opportunité , que de la démarche . Elle n’a été d’accord avec rien , elle n’est d’accord avec rien. Aujourd’hui elle a pour objectif d’empêcher le boycott !
Dans le cadre de la démarche entreprise par le Président Ouattara et contestée dans son principe par l’opposition , la campagne référendaire a été lancée le 22 octobre 2016 , des délégations ont ensuite été mises en place , les débatteurs ont été désignés , des affiches ont été faites , de même que des spots , des slogans lancés , le chef de l’État ayant même demandé aux experts de continuer le travail….
La RTI a fait un programme sous la supervision de la Haca. Mais problème : le NON n’a pas de partisans déclarés parmi les partis politiques et les leaders significatifs.
Nous avons plutôt affaire à des acteurs qui veulent empêcher la tenue même du référendum.
Quel débat mener avec des partis politiques qui sont contre la consultation du peuple , alors que le rôle de la RTI est de garantir une campagne équitable entre le OUI , le NON et éventuellement l’abstention ; et non pas de donner un espace au BOYCOTT qui est une forme de défiance des institutions et de la démocratie ?
Durant la présidentielle de 2015 , la RTI et la HACA n’avaient pas trouvé opportun de recevoir le Président Mamadou Koulibaly pour faire la propagande du BOYCOTT.
Pouvaient-ils alors inviter sur le plateau des adversaires du principe même d’un référendum que la RTI a pour mission de promouvoir , un référendum dont l’équité du débat par la HACA ne consiste pas au refus même du référendum ?
Par ailleurs comment organiser un débat comme un cheveu sur la soupe , un débat non prévu au départ , non programmé par aucun staff , parce que non proposé ni même envisagé par aucune des parties, même si des défis avaient été lancés ça et là par Pascal Affi N’guessan , Mamadou Koulibaly, Bacongo Cissé….?
Les débats actuels de la primaire de la droite en France , les trois débats entre Hillary Clinton et Trump aux Usa , et même les débats entre les candidats aux primaires , ne sont pas des événements improvisés ni organisés sur des coups de tête en pleine campagne électorale. Ils sont programmés de longue date.
Ne dit-on pas que la meilleure des improvisations est celle qui se prépare ?
Il est toujours temps de prendre rendez-vous pour des face à face même après le 30 octobre 2016.
Même après le référendum , et surtout après l’adoption ou non de la nouvelle constitution par le peuple , les sujets de débats ne manqueront pas et ils seront toujours bienvenus. La démocratie dans le pays en a fortement besoin.
C.K