Les mutations rurales en Afrique pendant et après la colonisation- Des universitaires engagent la réflexion à Yamoussoukro

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Depuis le 24 mars 2025, la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, en collaboration avec l’Université de Genève (Suisse), organise un colloque international à Yamoussoukro sur les mutations du monde rural africain, de l’époque coloniale à nos jours.

Cette rencontre scientifique réunit près d’une soixantaine d’enseignants-chercheurs issus des universités publiques de Côte d’Ivoire et d’autres pays, notamment de Genève et Zurich en Suisse, de Toronto au Canada, de Florence en Italie, ainsi que de N’Zérékoré et Faranah en Guinée, sans oublier l’Institut de recherche en sciences humaines du Gabon.

Ce colloque, qui s’étale sur deux jours, vise à approfondir la réflexion et à formuler des propositions sur les transformations de l’espace rural africain, à la fois sous l’influence coloniale et dans le contexte postcolonial.

Une problématique capitale pour l’Afrique rurale

Jean Noël Loucou, secrétaire général de la Fondation Félix Houphouët-Boigny, a souligné l’importance de cette problématique dans un continent encore largement dominé par les sociétés rurales. “Les questions soulevées touchent aussi bien aux relations entre l’homme et son environnement naturel, à l’opposition entre villes et campagnes, aux migrations, au développement local, à la place des paysans dans la vie politique, ainsi qu’aux enjeux environnementaux”, a-t-il expliqué.

Ces thématiques permettront d’analyser les évolutions et mutations du monde rural et de les replacer dans une perspective plus large de transformation sociale. Il a également rappelé que la réflexion sur la ruralité connaît un renouveau au niveau international, et que ce colloque s’inscrit dans cette dynamique en intégrant de nouvelles approches et objets de recherche.

“Une réflexion multidimensionnelle sur les mutations rurales”

Coulibaly Djakalidja, représentant le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Adama Diawara, a quant à lui insisté sur la diversité des dynamiques à explorer dans l’étude des ruralités africaines.

“En 48 heures, il s’agit de saisir les changements sociétaux multidimensionnels qui se présentent à nos sociétés et qui doivent être abordés avec efficacité et responsabilité”, a-t-il déclaré. Il a également mis en avant des enjeux essentiels comme la résilience face au changement climatique, la transformation et la rénovation agricoles, ainsi que l’impact des nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle.

“Nous devons réinventer de nouveaux modèles de développement économique, social, environnemental et culturel. C’est à ce prix que la recherche scientifique conservera tout son intérêt pour les communautés locales”, a-t-il ajouté.

“Des défis contemporains et des opportunités à saisir”

Parfait Kouadio, directeur de cabinet au ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, a exprimé, au nom du ministre Jacques Konan Assahoré, sa reconnaissance pour la pertinence du thème central de ce colloque.

“Cette réflexion ne se limite pas à notre passé commun, elle s’intéresse aussi aux défis actuels et aux perspectives des nations africaines dans toute leur diversité”, a-t-il affirmé. Il a également souligné l’urgence d’intégrer une approche plus durable dans les politiques de développement, en prenant en compte la dégradation des terres, la perte de biodiversité et la pollution.

“Nous devons reconnaître que le développement économique ne doit pas se faire au détriment de notre environnement. Il est essentiel d’adopter une approche holistique qui favorise la durabilité et la préservation de notre riche patrimoine naturel”, a-t-il insisté.

Ce colloque scientifique offrira sans aucun doute l’opportunité de transformer ces défis en leviers de développement et de garantir un héritage environnemental viable pour les générations futures.

Il est également à noter que, dans le cadre de cet événement, des prix seront décernés à des enseignantes, étudiants et chercheurs postdoctoraux pour leurs travaux remarquables sur les mutations du monde rural africain.

Harry Diallo à Yamoussoukro

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