Les Samedis de Biton : Et si j’avais raison !

1567

Dernère publication

Avec les élections en Gambie et surtout le système particulier de voter dans ce petit pays enclavé dans le grand Sénégal, je me suis rappelé ma méthode de vote en Afrique que j’ai préconisée depuis de nombreuses années.

Plus de vingt-ans. Tout se complique en Afrique parce qu’on veut pratiquer ou voir pratiquer par les Africains des méthodes venues d’ailleurs, particulièrement de l’Occident. Il n’est donc pas étonnant que la greffe ne prenne pas du tout. Et plus les années passent, plus le « collage » se défait en morceaux. Et rien ne pourra faire changer nos comportements. C’est pourquoi, on a besoin de sociologues et dans tous les domaines. Seuls les sociologues peuvent nous dire comment utiliser une méthode qui conviendrait à un peuple. On a vu même en Europe, l’utilisation des psychologues au sein des équipes de football. Le ministre Diby a bien compris avec l’utilisation des fétiches pour motiver nos footballeurs. Faire croire qu’un talisman vous fera obtenir un diplôme ne peut qu’accroître votre confiance. En Afrique, tout est à revoir et à reprendre. Comment croire que voter à la manière des Blancs peut nous conduire à la démocratie ? Depuis la colonisation jusqu’aujourd’hui, les élections ont été des occasions de déchirement, de palabres, de divisions et même de guerre. Dans presque tous les pays africains sont installées des commissions de réconciliation. Quelque chose ne marche pas en Afrique. Dans cette chronique, j’avais préconisé ma méthode pour mettre tout le monde d’accord. Et depuis près de quinze ans. C’est le Nigéria qui l’avait instaurée dans des élections locales. Le Nigeria avec son African personnality a certainement été contraint d’abandonner sa méthode adaptée à la personnalité de son peuple. Quand les bailleurs de fonds ou les grandes nations refusent ou n’apprécient pas une méthode créée hors d’eux, cela n’ira pas loin. Pas du tout. Depuis la colonisation, la technique de l’Occident n’a pas changé. « Deviens comme moi en te débarrassant de toi. » Une belle réussite. Mais, je persiste et je suis persuadé d’avoir raison. La méthode est simple. Se mettre tout simplement derrière son candidat pour voter. Chacun verra la vraie vérité. Si les images et les observateurs ont vu dix personnes derrière Paul et que Pierre dit avoir gagné avec deux personnes derrière lui, il ne pourra même plus s’exprimer tant il serait écrasé par la honte. Si on ne pratique pas cette méthode dans un premier temps pour la présidentielle ou les législatives, on peut la mettre en pratique lors des élections locales comme le Nigéria a eu à le faire. Ce qui me plait dans ce vote authentiquement africain, c’est qu’il met fin à une forme d’hypocrisie de beaucoup d’électeurs. Ils se disent pour Pierre tandis que dans les urnes, ils voteront pour Paul. En voyant chacun aligner derrière son candidat (qui peut être une image ou des bureaux de vote) personne ne pourra se cacher ou refusera de venir accomplir son devoir de citoyen. Ainsi finira la duplicité des électeurs. En continuant de voter comme les Occidentaux qu’on ne s’étonne pas que toutes les élections en Afrique se ressemblent. Chaque génération perpétue les mêmes pratiques que les précédentes. L’Afrique est surtout victime de son tribalisme et de son régionalisme. J’en veux toujours aux pères des nations qui en prenant les têtes des pays ont continué selon les méthodes des colons. Diviser pour régner. Et les ethnies sont du pain béni. Voilà l’origine des conflits en Afrique. Tout le monde le sait et ne dit rien sauf en murmurant dans les salons ou les chambres à coucher. Perdre une élection est considéré comme une honte et non comme un jeu. En attendant ce vote pacifique, il ne reste que des personnes créent des partis politiques de troisième génération. C’est-à-dire, ni d’opposition, ni de pouvoir. Des partis qui ne cherchent pas à participer aux élections dont les rôles sont de concilier les deux premiers courants et qui disent leurs vérités à la population. C’est-à-dire faire des dissertations constamment. Voir le pour et le contre de chaque parti afin que le citoyen puisse tirer sa conclusion personnelle sans croire absolument à son parti. Dans la phase actuelle de la politique africaine ces partis de troisième génération sont devenus une urgence pour ne pas précipiter la catastrophe qui s’annonce. Evidemment, des politiciens dans le sang vont sourire en me lisant. Ils diront : « Biton est un écrivain. » Ne sachant pas que presque toutes les grandes idées au monde sont parties d’écrits, de livres. L’idée de partir pour la conquête spatiale est née d’un écrivain Jules Verne. Même de la démocratie et du marxisme. Tous sont partis d’un livre, d’un écrivain. Qui mieux que l’écrivain connaît le peuple, la population ? C’est lui qui explore son subconscient. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.

Par Isaïe Biton Koulibaly

Commentaire

PARTAGER