Les Samedis de Biton : LE MCC, LA DIME ET L’OFFRANDE.

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Dernère publication

Le mois de Décembre est le mois le plus gai de l’année à cause des fêtes de la noël, de la nuit du 31 décembre et du 1er janvier. C’est l’ancien mode qui s’en va et un nouveau qui va se mettre en place. Chacun pense  que sa vie qui a connu des bas va remonter. Les prières sont intenses à l’endroit de Dieu. Mais le mois de décembre, c’est aussi une rentrée considérable d’argent dans les comptes bancaires. C’est pourquoi ce mois est beaucoup consacré au mariage. De nombreux travailleurs sont convaincus que les moyens sont suffisants pour se lancer dans les dépenses qu’occasionne un mariage. L’enthousiasme et les festivités se comprennent durant ce mois. Pour une fois les patrons ou les employeurs vont accorder de nombreuses faveurs pour motiver davantage les employés. Outre le salaire, dans de nombreuses entreprises sera versé le treizième mois, comparable ou égale au salaire mensuel. Avec le treizième mois que ne fera pas l’employé pour son employeur. Tout le monde sera gentil. Tout le monde sera beau. Et ce ne sera pas tout. De nombreuses entreprises vont donner la gratification. C’est une somme qui est un don de l’employeur à l’employé. Il peut être élevé ou pas. Mais sa remise justifie de nombreuses accolades entre employés. Et en plus de  tout cela il y a ce qu’on appelle, selon, les entreprises, la prime de rendement remise au courant du mois de janvier ou de février. C’est l’intéressement de l’employé, pour être précis un pourcentage accordé aux travailleurs sur le bénéfice réalisé par l’entreprise. C’est d’ailleurs le plus intéressant à prendre dans tous les « dons » remis dans la période de décembre. Toutes les entreprises ne donnent pas tout cela, mais des entreprises vont même au-delà. Les fonctionnaires n’en bénéficient pas sauf ceux des régies d’où la tendance de nombreux fonctionnaires à les envier et chercher à les rejoindre. Je peux parler avec aisance de ce fameux mois de décembre car j’ai bénéficié de ces nombreuses primes. Quand les fêtes sont passées, après le 14 février, le mois le plus court et le plus difficile on se demande où sont passées toutes ces primes et à quoi cela a servi. Malgré toutes les précautions élémentaires, ce « Dieu-donné » comme nous appelions ces primes restent un panier percé. Tous ces dons sont utilisés dans des actions égoïstes et ne peuvent servir, être utiles ou profitables. Son acquisition pose toujours des  problèmes de toutes sortes. C’est alors qu’il faut écouter les hommes de Dieu. Toutes les religions recommandent qu’il faille prélever sur son argent une partie pour Dieu. Selon les obédiences on appelle cela la zakat, l’offrande ou la dime. Ce « don » qui doit être de dix pour cent peut et doit servir aux serviteurs de Dieu, aux pauvres, aux nécessiteux et à tous ceux qui peuvent avoir besoin d’argent pour quoique ce soit.  Alors, quand j’ai vu notre pays recevoir un MCC (Millenium Challenge Corporation) un très gros éléphant, je me suis écrié : « Voilà une gratification, un treizième mois, une prime de rendement. » On sait à quoi doit servir ces milliards. Mais les Américains comprendront si l’Etat ivoirien prend un tout petit pourcentage pour distribuer à toutes les couches de la population. Ce serait une bénédiction pour le pays, ses dirigeants et les travaux ou les chantiers qui seront mis en œuvre. Ce « Dieu-donné » sera un exemple pour les bailleurs de fonds et tous les pays africains. Tous les riches en Amériques savent qu’une partie de leur argent, on parle toujours de dix pour cent, serve à des actions sociales et humanitaires à travers des fondations. Si ce n’est pas trop demandé il serait intéressant que tout le pays dise merci aux Américains, au département d’Etat, par des prières, des chansons. Donner cadeau 315 milliards de nos francs à notre pays est exceptionnel et miraculeux même si c’est la récompense d’un travail excellent d’un gouvernement surdoué. Une dame avait participé au financement d’un de mes livres. Pour la remercier, en fin d’année, je lui ai  offert  un pagne tissé. Elle s’est dite surprise. « C’est bien la première fois que j’aide quelqu’un qui vient me dire merci en m’offrant quelque chose. » Elle était si ravie qu’elle m’a demandé si j’avais besoin encore d’une autre aide. Toute la Côte d’Ivoire doit aller dire merci aux Américains. Cela ne fait pas partie de la diplomatie ordinaire mais elle sera africaine. Et  favorisera encore d’autres dons, d’autres faveurs. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.

Par Isaïe Biton Koulibaly

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