Dernère publication
Avec l’essor des nouvelles technologies, les Africains voient leur accès à l’information et leur condition socio-économiques s’améliorer. Néanmoins, ces innovations n’échappent à pas à l’apparition de nouvelles menaces.
Les 27 et 28 janvier derniers, un projet prévoyant de donner l’accès à l’électricité à 300 millions de personnes en Afrique, a été engagé, lors du Sommet de l’énergie Mission 300 à Dar es-Salaam. Réunissant une trentaine de chefs d’État et des banques de développement, ce projet vise à prolonger l’essor des nouvelles technologies en Afrique.
Celles-ci améliorent considérablement les conditions de vie des Africains notamment dans l’amélioration des conditions de travail. À titre d’exemple, le secteur de la construction en Afrique, en pleine expansion, est facilité par des innovations telles que : l’intelligence artificielle (IA), la robotique, la modélisation des données du bâtiment (MDB) ou encore la réalité augmentée. Tous ces outils renforcent la sécurité des ouvriers et permettent de surveiller en temps réel les conditions de travail, et l’état des machines.
Par ailleurs, le secteur de l’argent mobile a permis à de nombreux foyers africains de s’affranchir des coûts de transactions élevés des banques traditionnelles. Cette technologie s’est montrée redoutablement efficace contre l’extrême pauvreté en Afrique. Plus de 200 000 ménages kényans ont quitté le statut d’extrême précarité après avoir créé un compte d’argent mobile. Les nouvelles technologies participent grandement au développement économique des Africains et du continent. D’une autre manière, l’IA pourrait générer 1200 milliards de dollars selon Franck Kié, commissaire général du Cyber Africa Forum.
C’est pourquoi, dès 2030, l’usage des outils numériques et d’Internet en Afrique, devrait représenter 16 % de l’activité cyber mondiale. Preuve de ce développement numérique, le nombre de comptes sur les réseaux sociaux en Afrique subsaharienne a doublé depuis 2013. Cette augmentation traduit un désenclavement des peuples africains pour lesquels les informations sont devenues plus accessibles. Selon une enquête d’Afro Barometer, 47% des Africains s’informent sur les réseaux sociaux. Dans cette perspective, les Technologies de l’information et de la communication (TIC) facilitent l’accès à l’enseignement en Afrique. Des plateformes éducatives, utilisant l’IA, et disponibles sur smartphones rassemblent des millions d’utilisateurs, comme pour Eneza Education au Kenya qui comptabilise près de 6 millions d’apprenants.
Des innovations également pourvoyeuses de nouvelles menaces
Selon la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies, les carences de la cybersécurité africaines entraînent des pertes économiques faramineuses estimées à 10 % du PIB des États. Chaque année, la cybercriminalité prive l’Afrique de près de 4 milliards de dollars. Bien que certains pays aient des priorités urgentes, telles que la gestion des crises sécuritaires, alimentaires ou climatiques, la cybersécurité ne peut être occultée. Les cyberattaques sont de réelles menaces pour les administrations publiques africaines notamment. Ces dernières peuvent être la cible de pertes financières, de vols de données sensibles, mais aussi de fausses informations. Les « fake news » sont de plus en plus récurrentes en Afrique, notamment depuis l’arrivée de nouveaux partenaires internationaux, exploitant les ressources du continent.
Face à l’essor de l’intelligence artificielle, l’Afrique doit prendre une place active dans les discussions mondiales sur la cybersécurité. Le continent, tout comme d’autres régions, a droit à sa souveraineté et à la protection de ses données numériques, afin de ne pas devenir le terrain de jeu de cybercriminels et autres acteurs malveillants.
Constantine