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L’UE et le ministère en charge de l’environnement ont lancé le projet « Facilité bas carbone » pour appuyer 6 ministères sectoriels, afin de soutenir l’action du gouvernement dans la lutte contre le réchauffement climatique.
L’Union européenne (UE) et le ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique ont procédé, le jeudi 11 juillet 2024 à Abidjan Plateau, au lancement d’un programme dénommé “Facilité bas carbone”, dans le but d’aider la Côte d’Ivoire à respecter ses engagements dans la lutte contre le réchauffement climatique. Depuis 2023, l’UE finance aux côtés de la Côte d’Ivoire le projet Transition bas carbone, visant à atteindre d’ici 2026 les objectifs de sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN) dans ce cadre. Avec le projet “Facilité bas carbone”, l’UE, via Expertise France (son partenaire technique dans le projet), en collaboration avec le ministère de l’Environnement, entend accélérer la réalisation des projets ivoiriens, à moins de deux ans de l’échéance. Cela inclut le soutien aux six ministères sectoriels chargés de mettre en œuvre et de suivre ces engagements.
« La Côte d’Ivoire s’est engagée très fortement à la Cop 28, dans l’action climatique. Notamment avec des objectifs très ambitieux de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30%, mais aussi de doubler son couvert forestier de 10 à 20%. Elle s’est aussi engagée à porter la part d’énergie renouvelable à 45%. (…) C’est un défi pour lequel plusieurs mesures d’actions sont nécessaires pour une réponse adéquate et une forte coordination interministérielle qui est la clé de la réussite. (…) Pour parvenir à ces objectifs, il sera nécessaire d’adapter le cadre législatif et réglementaire actuel, mais aussi de développer des projets innovants se rapportant à l’atténuation de l’émission des gaz à effet de serre dans le milieu naturel ou à l’adaptation des populations. Les estimations nous disent que s’il n’y a aucune action climatique, il peut y avoir une perte de 13% du PIB et 1,6 million de personnes seront plus pauvres en 2050 », a dit Francesca Di Mauro, l’ambassadrice de l’Union européenne en Côte d’Ivoire.
Les ministères concernés incluent, entre autres, le ministère en charge des eaux et forêts, le ministère des transports, le ministère de la santé, ainsi que le ministère de la salubrité. Selon Expertise France, des rencontres menées par les experts de ces ministères entre mars et avril 2024 ont permis d’évaluer les projets sectoriels en cours contribuant aux engagements de la Côte d’Ivoire. Environ 270 projets ou initiatives ont été recensés dans divers secteurs, dont les deux tiers sont alignés sur les 38 mesures d’atténuation du changement climatique énoncées dans la Contribution Déterminée au niveau National (CDN), et un tiers sur les 20 mesures d’adaptation. Selon l’agence, cela équivaut à environ 80% des mesures d’atténuation prévues et 30% des mesures d’adaptation. Jacques Assahoré Konan, ministre en charge de l’environnement, était représenté par Parfait Kouakou, son Directeur de Cabinet.
: « Notre pays dispose, depuis 2022, d’un document important qu’on appelle CDN. C’est un document dans lequel notre ambition climatique a été révisée à la hausse, par rapport à celle de 2015. La réalisation de ces objectifs passe par des projets concrets. Le projet de la Transition bas carbone nous permet de réaliser afin de réduire nos émissions de gaz à effet de serre », a-t-il indiqué
« Tous les ministères ne sont pas au même niveau, concernant l’intégration des enjeux sur le changement climatique »
Mais pour Expertise France, certains ministères sont à la traîne. « Ces efforts sont importants. Mais il convient d’aller beaucoup plus loin. Les ministères ont des besoins qui concernent l’évolution de leurs politiques publiques ou à la préparation de projets concrets. Tous les ministères ne sont pas au même niveau, concernant l’intégration des enjeux sur le changement climatique dans leur politique et dans la pratique. Tous les projets ne sont pas au même niveau de maturité. (…)
Pour répondre facilement aux besoins de chaque ministère, nous faisons l’hypothèse qu’une facilité bas carbone permettra un appui adapté à travers des actions concrètes telles que la préparation de dossiers de projets, de politiques et stratégies, la réalisation d’études préalables, la recherche de financements, y compris l’accompagnement d’éventuelles accréditations et la réalisation d’études d’impact de projets en cours », a déclaré Alexandre Foulon, le Directeur pays d’Expertise France.
Le projet “Facilité bas carbone”, financé par l’UE à hauteur de 650 millions FCFA, a été présenté aux représentants des ministères par Expertise France. Alexandre Foulon, le Directeur pays, a expliqué qu’il est envisagé comme une facilité dans le cadre du projet Transition bas carbone. Ce sera un instrument du ministère en charge de l’environnement, mais à la disposition des ministères sectoriels.
. « Expertise France en assurera la gestion dans le cadre de la transition bas carbone et interviendra comme facilitateur de la coordination interministérielle pour renforcer l’action climatique. Cette facilité a été conçue avec souplesse pour s’adapter à l’évolution des besoins de financement. C’est un financement qui permet de mieux intégrer les enjeux du changement climatique au sein des ministères sectoriels, mais aussi, par la suite, des collectivités territoriales. Elle sera guidée par le principe de la flexibilité et de simplicité au niveau des requêtes. C’est un outil qui permettra de renforcer les liens entre le ministère en charge de l’environnement et les acteurs en charge de la mise en œuvre des CDN », a ajouté le responsable d’Expertise France. Dans le cadre du projet Transition bas carbone, la structure française a présenté 12 projets qui seront réalisés avec les 6 ministères.
J-H Koffo