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Après avoir été classée comme premier pays africain dans la lutte contre les discriminations à l’égard des filles et des femmes, selon le rapport SiGI 2023 de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), la Côte d’Ivoire, à travers la Chaire UNESCO “Femmes, Eaux, Pouvoir de Décisions”, dirigée par l’ex-ministre Euphrasie Yao, a procédé au lancement du projet d’étude sur la masculinité positive. C’était ce jeudi 12 septembre 2024, au siège de la Chaire UNESCO à Abidjan.
Pour la conseillère du Président de la République chargée des questions du genre, l’idée derrière cette étude est de déconstruire les stéréotypes qui limitent l’engagement masculin dans la lutte contre les violences basées sur le genre. « D’abord, nous avons réalisé, de 2020 à 2022, une étude sur les normes sociales et l’égalité entre hommes et femmes, et nous avons publié un rapport qui a valu à la Côte d’Ivoire d’être le premier pays africain en termes de lutte contre les discriminations envers les femmes et les hommes. Mais, au cours de cette étude, nous avons également observé des contraintes liées aux normes de masculinité. Avec nos partenaires, l’OCDE, nous nous sommes donc dit : pourquoi ne pas approfondir cette question pour mieux comprendre les attitudes et les comportements des hommes vis-à-vis de l’égalité entre hommes et femmes ? », a-t-elle expliqué.
Bathylle Missika, cheffe de la division des réseaux, des partenariats et de l’égalité femmes-hommes à l’OCDE, a pour sa part, estimé que la masculinité peut s’exprimer à travers des valeurs de respect, de bienveillance et d’égalité, plutôt que par des comportements dominants ou violents. Selon elle, il est possible de créer un cadre où hommes et femmes collaborent harmonieusement pour construire une société plus inclusive. « La masculinité positive, c’est se demander ce que signifie être un homme qui respecte l’égalité, qui se respecte lui-même et qui respecte les autres, notamment les femmes. Nous cherchons à montrer que cultiver une masculinité basée sur l’égalité est non seulement acceptable mais aussi encouragé, car elle ne perpétue pas la violence ni des comportements toxiques pour la société. » Avec cette nouvelle étude, la Côte d’Ivoire franchit un pas supplémentaire dans son engagement pour l’égalité des sexes, en intégrant pleinement les hommes dans le combat contre les violences basées sur le genre. Elle pourrait devenir un modèle pour l’Afrique et le monde, en prouvant que la transformation des mentalités est une clé pour bâtir une société plus juste et inclusive.
Moustapha Ismaila