Dernère publication
Prés d’une semaine après l’arrestation musclée de son DG, la Matca est le théâtre d’une lutte de contrôle financier et même politique.
Au siège de la Mutuelle d’assurance des taxis compteurs d’Abidjan (Matca), des éléments militaires de l’unité de lutte contre la grande criminalité, basée à l’hôtel Sebroko, sont aux côtés de la police nationale dans une opération présentée comme une exécution d’instructions du Procureur du pôle pénal économique et financier.
La situation soulève des interrogations
Interpellé sans ménagement, le directeur général de la Matca, Gueddou Ousmane, n’est l’objet d’aucune charge officielle à ce jour. Il conserve son titre de DG, tout comme Fama Touré demeure président du conseil d’administration. L’absence de ses bureaux et interpellation de Gueddou Ousmane pour de présumés détournements et une fraude présumée sur la nationalité, ont été exploitées par un groupe d’individus qui se sont autoproclamés nouveaux dirigeants, allant jusqu’à dissoudre le conseil d’administration et nommer un nouveau au directeur sans mandat légal.
Les « putschistes » de la MATCA auraient réclamé 500 millions de FCFA à l’ancienne équipe pour asseoir leur mainmise sur le secteur des taxis et des transports , à l’approche des échéances électorales. Derrière cette tentative de prise de contrôle, des noms émergent : celui du nouveau DG désigné en dehors des procédures Seri Kanon, et son bras Koné , neveu et proche de Malick Coulibaly, figure historique du camp Gbagbo. Ces acteurs sont perçus comme des militants et soutiens du PPACI, le parti de Laurent Gbagbo.
Sous l’égide du Directeur de cabinet du ministre Amadou Koné une tentative de médiation entre les deux camps avait échoué quelques jours plus tôt. Le ministère des Transports est accusé d’avoir fermé les yeux sur les dérives des putschistes , et à ce jour il n’a pas encore exigé ni le retour à l’ordre statutaire, ni le retrait des militaires non habilités à rester à la MATCA.
Des questions demeurent
Pourquoi le pôle pénal a-t-il engagé une procédure en flagrance dans un dossier sans preuves manifestes de mauvaise gestion ? Pourquoi des forces armées stationnent-elles encore au siège d’une mutuelle civile ? Et surtout, qui cherche à faire de la Matca une caisse noire en cette perfide pré-électorale, et pour quelle entité ?
Après dix années de stabilité et de performance continue, la Matca semble au bord d’un nouveau basculement. Le retour à la légalité implique désormais des décisions avec le ministère des Finances et celui des Transports qui sont appelés à faire respecter les textes. Ceux qui ont occupé les lieux sans droit ni titre doivent être évacués. Les autorités doivent choisir entre l’État de droit, le désordre , l’esprit CNT et putschistes à la MATCA, les règlements de comptes marqués par la loi de la jungle. Par ailleurs , il suffit de voir la tonalité des réseaux et des acteurs qui ont écrit ou fait écrire sur l’affaire, qui ont tenté de mettre en cause l’honneur , la dignité et la gestion de Gueddou Ousmane durant son interpellation et sa garde à vue, pour comprendre que ce qui déploie, est une cabale visant à mettre hors d’état de nuire un manager pas encore convaincu de malversations.
Dans une prochaine édition : révélations sur les coulisses du coup de force, les cerveaux du complot et les traîtres dans l’entourage de Gueddou Ousmane.
CK