Dernère publication
Le premier invité de l’année 2020 de la tribune « Les rendez-vous du gouvernement », le jeudi 27 février 2020 à la primature, était le ministre des Mines et de la Géologie, Jean Claude Kouassi.
L’intervention du ministre Jean Claude Kouassi a tourné autour du thème : « Quelle contribution du secteur minier au développement économique et social durable de la Côte d’Ivoire ? ». S’appuyant sur les atouts de la Côte d’Ivoire, au plan économique et sociopolitique, avec un climat apaisé et de fortes performances économiques, Jean Claude Kouassi a insisté sur le potentiel minier diversifié de la Côte d’Ivoire, tant en quantité qu’en qualité et les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre l’orpaillage clandestin, à travers la création de la Brigade de répression des infractions au Code minier (BRICM) : « Les 2/3 de la Côte d’Ivoire sont couverts par des formations riches en minéralisations, dont 35% de roches vertes de l’Afrique de l’Ouest occidentale connues pour leur potentiel aurifère avéré. Les ressources en fer sont estimées à plus de 4 milliards de tonnes, plus de 260 millions de tonnes de nickel, plus de 1, 2 milliard de tonnes de bauxite, plus de 12 millions de tonnes de manganèse, plus de 11 millions de carats de diamant, 600 tonnes d’or, plus de 50 millions de tonnes de cuivre et plus de 300 tonnes de Colombo-tantalite (Coltan) ». Malgré ces potentialités, des défis restent à relever dans le secteur minier et ils concernent, entre autres, le défaut d’infrastructure géologique et géophysique, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée en quantité et en qualité, le caractère inachevé du cadastre minier, l’insuffisance dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire des infrastructures, routières et ferroviaires qui impactent le Projet de développement minier intégré de l’Ouest (PDMIO) et les ravages causés par l’orpaillage clandestin. La nouvelle approche dans la lutte contre l’orpaillage clandestin repose sur la création d’un service dédié, la Brigade de répression des infractions au Code minier. En un an, la BRICM a diligenté des opérations de répression dans 27 départements repartis dans 13 régions. 222 sites d’orpaillage clandestin ont été effectivement traités, 139 personnes interpellées et déférées, 139 pelles hydrauliques, 123 motopompes, 51 générateurs, 81 motocyclettes, 27 groupes électrogènes, divers autres matériels et produits toxiques ont été saisis. Au plan judiciaire 14 condamnations ont été prononcées, 57 condamnations en la prison ferme, dont 3 condamnés à 10 ans ferme chacun, 53 à 24 mois ferme et 1 à 12 mois ferme. Des amendes à payer à l’État de Côte d’Ivoire à hauteur de 2. 720. 000. 000 FCFA (…) Nous arrêtons les orpailleurs clandestins, ils ont de fortes amendes à payer, nous saisissons leurs matériels, l’objectif, maintenant que la brigade est créée, c’est de faire mal aux poches des orpailleurs illégaux. »
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Des mesures d’incitation pour le développement de la petite mine et les mines semi-industrielles
Concernant la stratégie de développement du secteur minier et de lutte contre l’orpaillage clandestin, le ministre Jean Claude Kouassi a dit : « Cinq (5) mesures ont été identifiées, à savoir l’ouverture de 6 nouveaux sites d’apprentissage de l’artisanat minier pour porter à 10, le nombre des chantiers-écoles, ce qui permettra, à terme de former au moins 1. 000 artisans par an ; l’accélération de la délivrance des autorisations minières artisanale et semi-industrielles aux requérants remplissant les conditions prévues par la réglementation minière ; la réactivation des Comités techniques locaux pour éviter les recolonisations ; l’ouverture au profit des artisans miniers de nouveaux couloirs minéralisés, après ceux de Daoukro et de Yakassé-Attobrou et enfin, la mise en œuvre effective des accords de coopérations conclus dans le domaine des mines avec le Ghana et le Burkina Faso. Il s’agit, à travers l’ouverture de couloirs minéralisés, d’amener les populations à se détourner de l’orpaillage clandestin ».
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Bilan de la production ivoirienne au 31 décembre 2019
Le ministre des Mines et de la Géologie a aussi dévoilé le bilan du secteur minier de la Côte d’Ivoire à fin décembre 2019, avant d’évoquer les actions à venir : « Le secteur minier représente 761, 995 milliards de FCFA de chiffre d’affaires à fin 2019, contre 582, 298 milliards de FCFA en 2018, soit une hausse de 30, 76%, 136, 346 milliards de FCFA d’investissements contre 268, 111 milliards de FCFA en 2018, soit une baisse de 49, 14% ; 13. 993 emplois directs contre 13. 327 en 2018, soit une hausse de 5%, 41. 885 emplois indirects contre 39. 890 en 2018, soit une hausse de 5%, 3, 335 milliards de FCFA pour les 10 Comités de développement locaux miniers (CDLM) contre 2, 548 milliards de FCFA en 2018, en hausse de 34, 81% et 94, 562 milliards de FCFA de recettes fiscales contre 65, 841 milliards de FCFA en 2018, en hausse de 43, 62% ».
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Ériger le ministère des Mines et de la Géologie en 2ème pilier de l’économie ivoirienne
« L’objectif des 4% du secteur minier dans le Produit intérieur brut (PIB) de la Côte d’’voire est à portée de mains. Nous avons choisi comme combat d’ériger le ministère des Mines et de la Géologie en 2ème pilier de l’économie ivoirienne (…) C’est main dans la main, dans un partenariat gagnant entre l’État de Côte d’Ivoire, les sociétés minières et les populations que nous réussirons un développement minier qui nous ressemble, qui nous rassemble et qui sera à l’image de ce que chacun de nous souhaite pour notre beau pays, la Côte d’Ivoire».
Olivier Dion