Miss Côte d’Ivoire 2025 : les perruques et tissages interdits pour les présélections de la 29e édition

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C’est un nouveau critère ajouté aux présélections qui se déroulent du 15 février au 10 mai. Victor Yapobi, le président du Comité Miss Côte d’Ivoire (COMICI), veut promouvoir la beauté naturelle « brute » et « l’acceptation de soi ».

C’est officiel, les candidates concourant pour les premières phases de l’élection qui se tiendra le 28 juin à Abidjan ne doivent plus faire de tissage et ne doivent plus porter de perruques ni d’extensions de cheveux. L’objectif est de revenir à la beauté sans artifice. La règle capillaire s’applique également au teint : il doit être naturel. La Côte d’Ivoire est le seul pays africain à instaurer cette règle pour les présélections. Ces dernières ont lieu cette année dans 13 villes nationales et dans deux villes à l’étranger pour les femmes ivoiriennes de la diaspora. Avant, elles se présentaient plutôt rarement avec les cheveux au naturel. Les perruques et les extensions leur permettent de donner libre accès à leur créativité. Ces « cheveux artificiels » occupent une place très importante dans la société, car ils sont considérés comme des critères de beauté, la coiffure jouant un rôle majeur dans la définition de l’identité. Par exemple, de nombreuses présentatrices de télévision portent des perruques. Les femmes peuvent dépenser beaucoup d’argent pour soigner leur apparence. Pour une perruque, les sommes peuvent atteindre jusqu’à plusieurs centaines de milliers de francs CFA, selon qu’elle soit fabriquée avec des cheveux synthétiques ou humains.

La décision du président du COMICI divise. Il y a beaucoup d’avis positifs, quelques femmes qui au début étaient sceptiques sont finalement convaincues. Pour certaines, cela leur donne davantage confiance en elles, comme pour Laetitia Mouroufie, interviewée par la BBC. La gagnante de Miss Côte d’Ivoire 2022, Marlène-Kany Kouassi, avait les cheveux au naturel. Mais pour d’autres personnes, cette mesure réduit le choix des candidates quant à leurs coiffures. Elles dénoncent l’instauration d’un style standard et unique et rappellent que le tissage et les perruques, en plus d’être un moyen d’expression personnel, permet à certaines femmes d’éviter les cassures de leurs cheveux lorsqu’elles tirent dessus chaque jour. Les salons de coiffures qui utilisent les tissages et les perruques peuvent subir un important impact économique suite à cette mesure. D’après Florence Edwige Nanga, une trichologue interviewée par la BBC, la mise en place des perruques peut néanmoins présenter des risques d’alopécie et de dégradation du cuir chevelu.

2025, l’année des changements pour une plus grande inclusivité

Lors de cette 29e édition, les critères sont modifiés afin de permettre à plus de femmes d’avoir des chances de concourir. La taille minimale est maintenant de 1,67 m pieds nus, l’âge maximal passe de 25 à 28 ans, et le prix de participation est de 30 000 FCFA contre 50 000 FCFA. Parmi les autres critères, il faut avoir le niveau baccalauréat, une bonne éloquence, ne jamais avoir donné naissance, ne pas être enceinte et être célibataire. En ce qui concerne la mesure d’interdiction des perruques et des tissages, elle ne s’applique pour le moment pas aux 15 candidates qui seront sélectionnées pour la finale du concours. Il y a une véritable volonté du président du COMICI de mettre en valeur l’authenticité et d’inclure un nombre plus élevé de femmes. Selon les déclarations de Victor Yapobi à la BBC : « Elles peuvent venir nattées, elles peuvent venir avec les cheveux courts, si elles n’ont pas de cheveux elles peuvent venir rasées. La beauté doit être brute. » Le comité est contre la chirurgie esthétique et l’éclaircissement de la peau. Le président du COMICI assure que cette nouvelle règle pourrait continuer pour les prochaines éditions si elle se révèle concluante cette année.

Parmi les finalistes de Miss Côte d’Ivoire 2025 se trouvent Eva Akassimadou (Miss Sud-Comoé), Samuela Amadou (Miss Grands-Ponts), Sarah Boué (Miss Gôh), Epiphania Dossou (Miss Lôh-Djiboua) et Orphée Kouadio (Miss Iffou). Ce concours permet de questionner les standards de beauté en Afrique, leur place et leur évolution, mais aussi, grâce aux candidates, de porter et d’étendre l’histoire et la richesse culturelle de la Côte d’Ivoire.

Constantine

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