Panne d’internet en Côte d’Ivoire : des câbles sectionnés et des soupçons fondés.

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Depuis jeudi, une panne d’internet perturbe le quotidien de plusieurs pays africains. Mise en cause, une rupture inquiétante des câbles sous-marins.

Depuis jeudi dernier, une panne généralisée d’internet sévit dans toute la Côte d’Ivoire. Touchant également plusieurs pays africains voisins, cette interruption serait causée par la section de plusieurs câbles sous-marins. Sur les cinq câbles dédiés, quatre ont été rompus, coupant court à tout trafic internet issu des plus grands opérateurs du pays. Jeudi soir, seuls 3 % des utilisateurs ivoiriens disposaient d’une connexion internet en fonctionnement. Orange et et MTN ont principalement été touchés. Seul le troisième opérateur mobile, le Marocain Moov est resté intact. Cette panne, paralysant majoritairement le secteur économique et bancaire, a profondément ralenti la vie quotidienne des ivoiriens. À Abidjan, d’immenses files d’attente formées devant les agences de l’opérateur Moov ont été constatées, témoignant du sentiment d’urgence ressenti par l’ensemble de la Côte d’Ivoire.

Une interruption suspicieuse

Ces coupures inhabituelles ne manquent pas d’éveiller les soupçons et sont même qualifiées de « sabotage » par certains. Si les spéculations vont bon train, c’est surtout parce que la Russie a déjà sectionné des câbles ukrainiens en 2014, lors de l’annexion de la Crimée. C’était alors la première fois qu’un pays utilisait réellement le « black-out » internet comme acte de guerre.

La cause du sectionnement des câbles sous-marins en Côte d’Ivoire fait écho à d’autres cas déjà recensés. En août dernier, une interruption du réseau internet survenu sur les câbles sous-marins West Africa Cable System (Wacs) et SAT-3 avaient déjà ralenti le trafic en République Démocratique du Congo. Cette fois, les usagers de l’opérateur SFR avaient été les plus impactés. À chaque fois, les circonstances des sections des câbles restent floues. En octobre dernier, c’était au tour de la Finlande et de l’Estonie d’être privés d’internet à la suite d’une rupture soudaine d’un câble internet dans les profondeurs de la mer Baltique. Cette fois, le gazoduc Balticconnector avait lui aussi été touché par une étrange chute de pression, déclenchant l’alerte d’urgence du système et entraînant la fermeture de ses valves. La Russie était, à l’époque, pointée du doigt.

Une cellule de crise ouverte

En Côte d’Ivoire, le gouvernement évoque des « travaux de voirie », supposément responsables de l’interruption. Pour le moment, l’heure est toujours au rétablissement du réseau. Une « cellule de crise » et un « comité interministériel » ont été mis en place par le gouvernement afin de suivre l’évolution des réparations.

Constantine

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