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Le Directeur Technique National de football de Côte d’Ivoire, Pascal Lafleuriel, a bien voulu dans cet entretien partager à mi-parcours le travail accompli, après plus d’un an de présence au bord de la lagune Ebrié.
Vous êtes en Côte d’Ivoire depuis plus d’un an en tant que Directeur technique national de Côte d’Ivoire. Quel est votre regard sur le football Ivoirien ?
En venant en Côte d’Ivoire, je savais que je venais dans un grand pays de football. Et cela s’est vérifié. La Côte d’Ivoire est un grand pays de football, à la hauteur de ce qui se dit en Europe et dans le monde. C’est vraiment un pays qui vit au rythme du football. Elle regorge de jeunes talents. Chaque week-end, quand je vais voir des jeunes jouer dans les communes d’Abidjan, ce sont des jeunes joueurs de 11 à 14 ans de grande qualité avec un gros potentiel. Cela confirme qu’à la fois, il y a du potentiel et que le Côte d’Ivoire est un des meilleurs pays de football en Afrique.
Pouvez-vous nous définir exactement vos missions ?
Mes missions en tant que Directeur technique national consistent à former les éducateurs et les entraîneurs qui vont prendre en charge et accompagner les joueurs en général et ceux de la Ligue 1 en particulier. De ce fait, ma première idée est de multiplier les formations des entraîneurs pour faire progresser encore plus l’ensemble des entraîneurs qui évoluent dans l’élite du football ivoirien et former des éducateurs pour accueillir dans les meilleures conditions possibles tous les jeunes et les potentiels, évoqués. La deuxième grande mission, c’est de mettre en place de manière sereine, structurée et organisée une pratique de jeu pour les jeunes. Aussi, une pratique de jeu pour les seniors qui existe déjà. La pratique du football chez les jeunes n’est pas pérennisée. On n’arrive pas à installer de manière durable sur toute la saison des compétitions pour les jeunes. Et les perspectives que nous visons, c’est de pouvoir mettre en place des compétitions pour jeunes de 14 à 18 ans, y compris les jeunes garçons et les jeunes filles. C’est une partie essentielle du directeur technique et de la fédération.
Cela fait plus d’un an que vous êtes en service, pouvez-vous dresser un bilan pour ce qui est des compétitions de jeunes ?
Concernant les trois missions qui incombent un directeur technique, le point le mieux lancé à ce jour, c’est la formation des entraîneurs. C’est donc quelque chose qui a bien fonctionné pour cette première année. Mais nous pouvons faire mieux, même s’il y a une forte demande à ce niveau. Demande à laquelle nous ne sommes pas tout à faire en mesure de satisfaire faute d’un encadrement trop restreint. Aussi parce que le centre technique ne peut pas accueillir des groupes élargis chaque semaine. S’agissant de la formation des entraîneurs, les choses sont bien parties, ont bien débuté et c’est en partie quelque chose de réussi pour cette première année. S’agissant du deuxième volet sur la mise en place des compétitions de jeunes, on a mis en place une compétition U16. Une compétition qui s’est arrêtée momentanément. Elle va reprendre dans quelques temps. Nous avons lancé quelque chose et j’espère que ce premier élan va installer une dynamique. Pour ce qui est de la détection, elle est en cours. La détection est le fruit d’un travail qui va bien au-delà de 6 ou 8 mois. Cependant, nous avons mis en place une sélection U16 pour les éliminatoires de la CAN 2017 (ndlr la Côte d’Ivoire est éliminée). Le groupe a du potentiel, c’est un groupe talentueux. Mais, il est difficile de jauger le niveau de cette sélection du fait du manque de compétition ; ils n’ont pas assez de matches dans les jambes pour être véritablement compétitifs. Le bilan est positif pour une première année. Les formations sont lancées et battent leur plein. Maintenant, cela ne se mesure pas sur une année, mais sur de nombreuses années. Le travail d’une direction technique, c’est 5 à 10 ans avant de voir véritablement les fruits. Concernant les difficultés, je n’en ai pas eu véritablement, excepté les difficultés pour lancer les compétitions de jeunes (U14 et U16) sur l’ensemble du pays. Hormis cela, il n’y a pas de difficultés. Les choses avancent. On sait, qu’il faut un peu de temps pour démarrer, pour mettre en place les choses.
Qu’en est-il pour le football féminin?
Autant que pour le football féminin et que pour le football masculin, on a mis en place des formations pour les entraîneurs. Pour pouvoir monter en compétence, l’ensemble des cadres techniques, qui ont en charge les compétitions de ces équipes. Nous avons formé presque 700 éducateurs sur une période de 5 à 6 mois. Ce qui est à la fois beaucoup mais suffisamment peu pour un pays comme la Côte d’Ivoire. C’est un début et plutôt un bon début.
En tant qu’acteur du football, vous suivez sûrement l’évolution des pros Ivoiriens. Que pensez-vous de la condamnation de 2 mois de prison de Serge Aurier ?
Je ne peux pas commenter une décision de justice. Je ne suis ni compétent, ni habilité. Je n’ai pas de commentaire là-dessus.
La Côte d’Ivoire a glané plusieurs médailles aux derniers Jeux Olympiques de Rio. Que pensez-vous de ces performances ?
J’ai suivi même si nous avons beaucoup de stage de formation durant la période des jeux Olympiques, j’ai suivi une partie et j’étais évidemment très heureux de voir que, par exemple, au taekwondo la Côte d’Ivoire se soit bien illustrée. Mais, il n’y a pas que le Taekwondo. Même si au taekwondo, la Côte d’Ivoire n’a plus grand-chose à prouver qu’elle est une grande nation de sport. Cela est une évidence. Il y a ce genre de rendez-vous qui permettent de récompenser des athlètes qui travaillent durement et sûrement dans des conditions pas toujours aisées. Et c’est bien qu’une compétition comme celle-là, vient récompenser ces athlètes.
C’est bientôt la Can 2017, la Côte d’Ivoire figure parmi les têtes de poules. Pour vous, quels sont les adversaires à éviter ?
Nous n’éviterions aucun adversaire parce que pour gagner la Can, il faut aller au bout. Donc, il faut jouer avec les autres équipes. Mais de toutes les façons, il faut être à la hauteur et capable de battre les meilleures équipes. Je ne vais pas me mettre à la place de Michel Dussuyer. Cependant, je pense qu’il n’y a pas d’équipe à éviter. Parce que pour gagner, il faut affronter les équipes et battre les meilleures.
Pour cette compétition, allez-vous travailler en collaboration avec l’entraîneur national ?
Non, nos missions sont distinctes. Le coach a son staff. Donc, c’est aux membres de travailler avec lui. Nous n’avons pas la même mission. Nous échangeons souvent, Nous parlons des matches de football en particulier et les performances en général des joueurs de la sélection nationale. Le DTN n’a pas de missions particulières en direction de l’équipe nationale.
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