Pdci Rda-Valérie Yapo : « Je suis sous contrôle judiciaire »

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Valérie Yapo attend la décision de la justice pour donner une suite à sa carrière politique.Photo DR

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Valérie Yapo, membre exclue du Bureau politique du PDCI-RDA, a choisi la date anniversaire de la création de ce parti pour apporter des précisions sur l’audience devant le juge des référés dans l’affaire qui l’oppose au président Tidjane Thiam. Elle a fait savoir que le nom du doyen Ahouzi Achi Jules n’a jamais été prononcé, ni par elle, ni par son avocat, comme un choix en qualité d’administrateur provisoire du PDCI-RDA. Elle a profité pour rappeler qu’elle est encore sous contrôle judiciaire, du fait de son militantisme au Pdci Rda. Un contrôle judiciaire qui fait suite à son emprisonnement en 2020. À ce titre, elle s’étonne que les partisans de Tidjane Thiam disent qu’elle est manipulée par Alassane Ouattara et le Rhdp.

Le mercredi 9 avril 2025, jour du 79e anniversaire du Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), Valérie Yapo, qui se présente comme une militante engagée, a rejeté, au cours d’une conférence de presse, les allégations selon lesquelles elle aurait proposé le doyen Ahouzi Jules, vice-président du PDCI, pour diriger temporairement ce parti en remplacement du président Tidjane Thiam, dont elle réclame la démission.
Selon Valérie Yapo, des propos qu’elle n’a jamais tenus après l’audience du vendredi 28 mars 2025 devant le juge des référés lui ont été attribués par les avocats de Tidjane Thiam. « Quelle ne fut notre surprise qu’à peine sortie du bureau du juge, les réseaux sociaux, puis les médias proches de M. Thiam, furent inondés d’allégations mensongères, de faits savamment tronqués, habilement distillés, me prêtant même des propos que je n’ai pas tenus. Bien évidemment, on n’a pas tardé à se rendre compte que tout ce bruit a été orchestré par les avocats de la défense, qui ont même animé des conférences de presse pour confirmer ce qu’ils savent faire le mieux, à savoir se complaire dans le faux et la forfaiture. Me Blessy Chrysostome et Me Suy Bi, comme c’est d’eux qu’il s’agit, au sortir de l’audience ont déclaré sur la place publique que moi, Valérie Yapo, et mon avocat, nous avions demandé une mise sous tutelle du PDCI-RDA, en désignant nommément le Doyen Jules Ahouzi comme notre choix pour conduire cette transition. Quelle audace dans le travestissement des faits et quelle persévérance dans le mensonge ! À cette tribune, je tiens à faire une nette clarification au sujet des échanges qui ont eu lieu à l’audience du 28 mars 2025. En effet, dans ma requête portant sur l’illégalité de M. Tidjane Thiam, dont je conteste, et encore plus que jamais, la parodie d’élection à la présidence du PDCI-RDA, le juge a voulu savoir ce qu’adviendrait de la direction du parti si celui-ci était récusé. C’est alors que nous lui avons signifié que des mécanismes existent dans les textes du parti, qui stipulent qu’en cas de vacance de sa présidence, il revient au membre du Bureau politique le plus âgé d’en assurer provisoirement l’administration. Le juge, voulant savoir davantage, a demandé qui est le doyen d’âge actuel dans la lignée de la succession. Nous lui avons répondu que, présentement, il s’agit du doyen Cowpli Boni. Mais, ce dernier s’étant compromis, comme bien d’autres doyens avec lui, dans les manœuvres qui ont propulsé indûment M. Thiam à la tête du PDCI-RDA, il ne jouit plus d’une crédibilité suffisante pour se substituer à ce poste. Le juge a alors demandé qui d’autre pourrait occuper le poste. C’est alors que nous lui avons indiqué la liste des doyens d’âge par ordre successoral. Voici comment le nom du vieux Ahouzi a été évoqué. Jamais, le nom de M. Ahouzi n’a été prononcé comme une proposition de notre part ou comme une option, voire le choix de Valérie Yapo et de son avocat pour le proposer dans un schéma de mise sous administration provisoire du PDCI-RDA. Ce terme n’a jamais été utilisé non plus dans le sens d’une mise sous tutelle du PDCI-RDA. »

« Je ne suis en mission pour personne »

Ces clarifications faites, Valérie Yapo a exprimé sa détermination à aller jusqu’au bout dans l’affaire qui l’oppose au président du PDCI, dont le verdict est prévu pour le vendredi 11 avril 2025. « Je n’étais pas au Bureau politique du samedi 5 avril 2025, parce que, pour moi, tout ce que M. Thiam fait est illégal. J’attends la décision de la justice pour décider de ce que je vais faire politiquement. Je suis une femme politique (…) Si après la convention, je suis encore en justice, je n’ai pas besoin d’assigner le parti à nouveau (…) Souvent, je me demande si celui qui a demandé à M. Thiam de m’exclure du PDCI, de me sanctionner aime M. Thiam ? Tout le monde sait au PDCI-RDA qui je suis. Je suis une femme déterminée et téméraire (…) Je ne suis en mission pour personne, je ne suis manipulée par personne. Je mène ce combat, parce que je suis légaliste (…) Le Président Alassane Ouattara ne peut pas me manipuler (…) En 2004, le président Gbagbo nous a fait rouer de coups pendant une marche. Le Président Ouattara m’avait-il manipulée à ce moment-là quand j’allais contre le pouvoir de M. Gbagbo ? En 2020, j’ai passé trois semaines à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan, parce que j’ai été arrêtée par le pouvoir d’Alassane Ouattara. Actuellement, où je vous parle, je suis sous contrôle judiciaire, je ne peux pas sortir de la Côte d’Ivoire depuis 5 ans, sans l’autorisation d’un juge. Est-ce que je suis manipulée par Alassane Ouattara ? Vous voulez rire ou quoi ? Si Alassane Ouattara me proposait de l’argent pour faire ce que je fais, la première des choses que je demanderais, c’est qu’on me libère de mon contrôle judiciaire, parce que je ne suis pas libre de mes mouvements depuis 5 ans. Je ne suis manipulée par personne. Les gens n’ont pas le courage de faire ce que je fais, mais comme moi, j’ai ce courage, on dit que je suis manipulée par Alassane Ouattara (…) Comment quelqu’un qui a passé 23 ans à l’extérieur peut-il m’exclure du parti ? Quand il est venu en Côte d’Ivoire en 2022, le président Bédié lui a ouvert les bras. Il ne l’a pas convoqué au conseil de discipline, parce que depuis 23 ans, il n’a mené aucun combat. Pourquoi m’exclure ? Je ne peux pas l’accepter. Si c’était pour m’étouffer pour que je ne sois pas au Bureau politique, ils ont réussi. Mais je vais combattre sur le Droit. J’aurais pu quitter le PDCI-RDA, cela n’aurait dérangé personne, car s’ils sont capables d’exclure une icône, quelqu’un qui a fait la prison pour eux, cela signifie qu’ils n’ont plus besoin de moi. Mais j’ai dit non. Je vais combattre le faux », a précisé Valérie Yapo.

Olivier Dion

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